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Les sires de Mello, qui ont leurs origines en Beauvaisis, apparaissent dès la seconde partie du XIe siècle. Un des leurs, Dreux, dont le père n’est pas connu avec certitude, s'installe dans la région d’Auxerre, très exactement à Saint-Bris et à Baulche.

 

Blason des Mello (Image Roglo)

 

Henri Faget de Casteljau [1], fort de nouveaux documents découverts aux archives départementales du Doubs, affirmait en 1980 : les généalogies les plus anciennes des sires de Mello ne sont pas très fiables. Il avait probablement raison...

 

Plusieurs historiens ont étudié la famille de Mello se heurtant souvent aux mêmes difficultés. Citons :

  • Père Anselme (tome VI p 59) [2] ;
  • Joseph Depoin [3] ;
  • W. M. Newman (non consulté) [4] ;
  • Edouard de Saint-Phalle [5], [6] et [7].

 

Très récemment (2017), Etienne Meunier [8] a publié une généalogie des Mello installés en Bourgogne. C’est cet écrit qui motive notre article.

 

Un grand nombre de chartes permet de suivre les évolutions des Mello de Saint-Bris en Bourgogne. Ici ou là, ils apparaissent dans les armées des croisés ou celles des rois de France.

 

Plusieurs branches issues des premiers sires de Saint-Bris dont les rameaux d’Epoisses et de Château-Chinon ne sont pas traités dans cet article.

 

 

Les ancêtres des Mello de Saint-Bris :
Les premiers Mello sont Picards. Le fief de Mello est situé au sud-est de Beauvais dans le canton de Creil.

 

Certaines de leurs unions (Beaumont, Garlande...) et certaines de leurs fonctions (archidiacre des Parisis, abbé du Vézelay, connétable...) les placent dans l'entourage royal.

 

L'abbé E. Muller a donné sa vision de la généalogie des Mello du XI et XIIe dans le cartulaire de Saint-Leu d’Esserent [9] (ci-contre).

 

Gilbert I :
Gilbert est né vers 1030. C’est le plus vieil ancêtre connu de cette maison. Il apparait en 1065, en 1071 et en 1106 (E. de Saint-Phalle 1991 p 192).

 

Ivo de Merlou, archidiacre de Brie de 1050 à 1088 (Saint-Martin des Champs [10] n° 31) et Dreux, archidiacre du Vexin puis des Parisis entre 1067 et 1097 (Saint-Martin des Champs n° 32 et 40) pourraient être des frères de Gilbert (J. Depoin repris par E. de Saint Phalle). Dreux et Ives, archidiacres, signent un échange entre Geoffroy, évêque de Paris, et l’abbaye de Saint-Vincent et Saint-Germain en 1070 (Saint-Germain des Prés [11] n° LXV).

 

Gilbert est témoin, en janvier 1079, de la confirmation par Gui, évêque de Beauvais, de quatre prébendes canoniales dans l’église Saint-Lucien de Bury, paroisse du doyenné de Mouchy (J. Depoin).

 

En 1091, un neveu de Gilbert de Mello, Philippe Compain, est chargé de réclamer au prieuré de Saint-Leu, au nom d'un certain Richard de la Roche, au sujet d'un fief ayant appartenu à Hugues de Dammartin (Saint-Leu n° III).

 

Avant 1106, Gilbert et son fils Dreux sont garants de la donation d'un certain Raoul, fils de Foulques, au prieuré de Saint-Leu. En 1106, Gilbert et son fils sont témoins de tractations entre saint-Leu et la famille du donateur (Saint-Leu n° VI).

 

Les enfants de Gilbert sont :

  • Dreux qui suit ;
  • Yves qui, en 1093, figure dans une charte de donation d’Isembart Payen en faveur de l’abbaye de Longpont : Teste…Yvo de merlo, filius Gisleberti… (Longpont [12] n° CLXXX) ; Il est mort avant 1106 (H&G 1991 p 192) ;
  • Guy cité avec son frère Dreux dans une charte du comte d’Amiens en 1117/1118 (Chapitre d’Amiens [13] n° 14) : Drogone de Merloaco et Guidone frate suo... ;
  • Aubry Payen époux d'Adèle de Dammartin (H&G 1991 p 192) est mort après 1114. Avec son épouse Adèle/Adélaïde, il fait une donation avant 1107 à Saint-Leu d’Esserent (Saint-Leu n° VIII).

 

Dreux :

Nous n'avons pas d'information particulière au sujet de Dreux dont on peut penser qu'il est né vers 1060.

 

Dreux apparait en 1106 en compagnie de son père (Saint-Leu n° VI).

 

Avant 1116, Dreux est témoin de la confirmation par le vicomte Gilduin de la donation d'une terre au prieuré Saint-Leu (Saint-Leu n° XX).

 

Dreux et son frère Guy sont cités dans une charte du comte d’Amiens en 1117/1118 (Chapitre d’Amiens n° 14).

 

Les enfants de Dreux sont :

  • Gilbert II qui suit ;
  • Dreux, archidiacre de Brie qui, entre le 3 août 1117 et le 14 avril 1118, donne à Saint-Martin des Champs, du consentement de Louis VI, tout ce qu'il possède en biens à Marolles, Chevru et Mandes (Saint-Martin des Champs n° 153).

 

Gilbert II :
Chronologiquement, il faut que la génération de Gilbert II naisse dans le dernier tiers du XIe siècle.

 

Il est possible que Gilbert II ait épousé Ermentrude (Ourscamps [14] n° 308) mais l'hypothèse est fragile car cette charte, non datée, pourrait concerner un de ses descendants, Guillaume, marié à Ermentrude de Roye.

 

Les enfants de Gilbert et (?) d'Ermentrude sont :

  • Dreux qui suit ;
  • Guillaume qui se prépare à partir en croisade en 1147 ;
  • Yves, doyen de Beauvais ; En 1147, il donne une fête à Paris et se voit obligé d’engager une partie de son patrimoine (Saint-Martin de Pontoise n° CXXX) ; Cette charte fournit un début de généalogie que Joseph Depoin résume dans le tableau ci-contre ; Vers 1149, il est témoin de la reine de France Adèle dans une charte de S-Martin de Pontoise (Saint-Martin de Pontoise [15] n° CIX).

 

Gilbert est décédé après 1147.

 

Dreux x Richilde :
Dreux est né vers 1095. Selon les généalogies les plus anciennes, Dreux aurait épousé Richilde de Clermont en Beauvaisis, soeur de Renaud II de Clermont (J. Depoin et E. de Saint-Phalle 2008). Dans une lettre de confirmation des biens de Saint-Paul de Beauvais reproduite par P. Louvet [16] (I p 619), l'évêque Eudes (1133 - 1144) cite Richilde de Mello. Cette union justifie l'introduction du prénom Renaud dans cette famille.

 

En 1136, Dreux est témoin d'une charte de Saint-Leu (Saint-Leu n° XXXII).

 

En 1136, Dreux est témoin, avec ses fils Dreux et Renaud, de la charte de confirmation des libéralités faites par Aélis de Bulles, veuve de son second époux Lancelin II, à l'abbaye de Froidmont ... Drogo de Merlo & filii ejus, Drogo & Rainaldus... (GC [17] X preuves col 253).

 

Les fils de Dreux sont :

  • Guillaume, abbé de Saint-Martin de Pontoise puis de l'abbaye du Vézelay (1161 - 1171) ;
  • Dreux marié à Basilie des Bulles, fille de Lancelin de Beauvais et d'Adèle ; ses descendants sont sires de Mello avant que la seigneurie ne s'éteigne dans celle de Dargies ;
  • Renaud qui est né vers 1120. Il apparait avec son frère et son père en 1236 (GC X preuves col 253). Renaud désirant rendre grâce à Dieu d’être revenu saint et sauf de la croisade, fonde à Mello un prieuré de moines bénédictins, dédié à Sainte-Madeleine. Il lui rattache une petite communauté religieuse, déjà installée dans les environs de Chaalis et la dote de terres qu’il a en propriété à Fay près de Béthisy, à Vaulerent près de Roissy, à Fourcheret et à Baron [18]. Il soumet le prieuré à l’abbaye de Vézelay dont il est moine (prieuré de Saint-Leu p 12).

 

Selon Edouard de Saint Phalle, Dreux est mort avant 1146.

 

Agnès de Garlande x N de Mello :

Les Garlande sont des fidèles du roi de France au XIe siècle. La question de leurs origines a été débattue (Despont [19] non consulté) mais pas réglée.

 

Adam fils d'Aubert fait une donation à Cluny en 1078 (Saint-Martin des Champs n° 60).

 

Guillaume, sénéchal de Louis VI, fils d'Adam, est l'époux d'une Helissende selon une charte royale de 1120 : Guillelmus dapifer meus et nobilis uxor ejus Helissendis (GC X instr 209 n° XIII).

 

Agnès est la fille de Guillaume de Garlande, sénéchal du roi Louis VI, et d’Hélissende. Elle est née vers 1110.

 

Eric Bournazel [20] a établi qu'Agnès de Garlande, dame de Livry, a été successivement unie à Robert de Mauvoisin dont elle a eu 4 enfants (Robert, Guillaume et deux filles) puis à un cadet de la famille de Mello dont un fils nommé Dreux.

 

Entre 1160 et 1170, Guillaume de Garlande, Robert de Mauvoisin son frère, Foucaud IV de Saint-Denis leur beau-frère amortissent à l'abbaye de Pontoise l'acquisition du tiers de la grande dîme de Puiseux. Sa mère Agnès concède 40 sous, sa soeur aussi, son épouse Idonea 40 sous... (G. Estournet [21]).

 

Le 8 février 1177, Foucaud de Saint-Denis, sa femme Agnès de Garlande et leur fils Gautier fondent le monastère de Juilly... presentibus his fratribus Guillelmus de Garlenda, Roberto et Drogone ejus fratibus...(G. Estounet).

 

En 1177, Dreux de Mello fait don aux religieux de la Charité d'une rente de cent sous de Provins sur ses revenus de Nitry (près de Tonnerre) pour l'âme de Robert de Mauvoisin son frère et Guillaume son neveu. Ermengarde sa femme et Guillaume de Mello, son suzerain, approuvent la donation (La Charité [22] n° LXXIII).

 

Qui est le mari d'Agnès de Garlande ?

Les deux prénoms que nous rencontrons à toutes les générations des Mello de Saint-Bris sont Dreux et Guillaume. Ce sont bien évidemment les marqueurs de cette famille. On les retrouve aussi dans les cinq premières générations picardes. Cette continuité permet de relier les Mello de Bourgogne aux Mello picards. 

 

Les plus anciens historiens des Mello, pensant qu'Ermegarde, épouse de Dreux de Saint-Bris était elle aussi picarde, ont suggéré que la mère de Dreux soit bourguignone. Ainsi, pendant de longues années, Agnès de Toucy, baptisée ainsi par Joseph Depoin sans preuve (H&G 1990), a été désignée comme l'ancêtre des Mello de Saint-Bris. Le tableau généalogique inséré dans l'article d'Henri Faget de Casteljau en témoigne. Cette construction ayant été infirmée par les travaux d'Eric Bournazel, nous n'avons plus de solution satisfaisante pour expliquer l'arrivée des Mello en Bourgogne.

 

Voici, chrononogiquement, les chartes qui attestent des premiers liens des Mello avec la Bourgogne :

  • En 1148, un Dreux de Saint-Bris parait dans une charte picarde de Saint-Martin des Champs en 1148 (Saint-Martin des Champs n° 313) ;
  • En 1161, Guillaume de Mello devient abbé du Vézelay ;
  • En 1162, Renaud est témoin d'une donation de Guillaume IV de Nevers à Saint-Michel de Tonnerre (Saint-Michel [23] n° XXVII).
  • Les frères Guy et Renaud de Mello assistent l'abbé de Vézelay, leur parent, dans ses difficultés principalement au dernier conseil d'arbitrage du 22 juillet 1164 (Lespinasse [24] p 343) ;
  • En 1167, Dreux de Mello est témoin d'une charte de Guillaume, comte de Nevers (Saint-Etienne de Nevers [25] n° XI).

 

E. de Saint-Phalle suggère que l'arrivée des Mello en Bourgogne soit une conséquence de l'élection de Guillaume à la tête du Vézelay mais, dans cette hypothèse, la première charte est ennuyeuse car elle semble indiquer que les Mello sont seigneurs de Saint-Bris dès 1148. Seul Henri Faget de Casteljau s'étonne de cet anachronisme que, par ailleurs, aucun historien ne relève.

 

Cette dernière remarque ne nous renseigne pas sur le père de Dreux marié à Ermengarde.

  • L'historiographie classique suppose que le père de Dreux se nomme lui aussi Dreux (marié à Agnès de Toucy) ;
  • E. Bournazel subodore un Guillaume fidèle de Robert, frère du roi Louis VII, qui apparait fréquemment dans la diplomatie royale ;
  • E. de Saint-Phalle souligne la présence de Renaud en Bourgogne (bien que le prénom Renaud ne se diffuse pas dans la famille de Saint-Bris). Dans cette hypothèse, Dreux le connétable serait alors le neveu de Guillaume, abbé du Vézelay.

 

Les choix semblent limités à un frère de l'abbé du Vézelay (Renaud ?) ou, plus largement, à un cousin germain de ce même abbé. En considérant la souche des Mello comme elle est décrite par la charte de Saint-Martin de Pontoise n° CXXX, il n'y aurait guère qu'un descendant du Guillaume qui se croise en 1147...

 

En 1187, Dreux de Mello fonde une messe en l'église de Saint-Bris, pour les âmes de son père, de sa mère et de son épouse (Casteljau). Agnès de Garlande et son dernier époux sont donc morts avant 1187.

 

 

Les sires de Saint Bris :
Comment et pourquoi un cadet de la famille de Mello s'est-il installé à Saint Bris ? Pour Yves Sassier [26], les Mello sont arrivés en Auxerrois dans les "bagages" de Pierre de Courtenay en 1184. En réalité, ils apparaissent à Saint-Bris un peu plus tôt.

 

Comme nous venons de le voir, les documents d'époque sont restés muets sur le père de Dreux et, malheureusement, ils ne nous en apprennent guère plus sur la famille d'Ermengarde. En revanche, nous sommes bien renseignés sur les sires de Mello de Saint-Bris. Les chartes les concernants sont abondantes et  les liens familliaux assez précis pour décrire leur parentèle sans trop de risque de se tromper.

 

Dreux I x Ermengarde :
Dreux est né vers 1140 et il est mort en 1218. Il s’installe en Bourgogne probablement à la fin du XIIe siècle. Seul le nom de sa mère, Agnès de Garlande, nous est parvenu. Il est nommé connétable de France par le roi Philippe-Auguste au retour de croisade (avant 1205).

 

La famille d'Ermengarde :

Selon le Père Anselme, Deux de Mello, connétable, a épousé Ermengarde de Mouchy vers 1160. En réalité, Dreux de Mello a été marié deux fois. Henri Faget de Casteljau écrit (p 17) : vers 1160, Dreux de Mello et Nivelon de Pierrefonds ont épousé les filles de Dreux de Mouchy. Nivelon saisit la moitié de Mouchy revenant à son beau-frère obligeant le roi Louis VII à intervenir. Nivelon meurt peu après et le roi donne sa veuve à Engerrand de Trie. Un acte d'Enguerrand de Trie de 1177 pour Froimont nous apprend que la première épouse de Dreux se prénommait Basilie (H&G 1990).

 

D’après Edouard de Saint-Phalle (H&G 1990), ce premier mariage est sans postérité car les descendants d'Ediève, sœur de Basilie, sont en possession de la totalité de la seigneurie de Mouchy.

 

Ermengarde est la seconde épouse de Dreux. La littérature n'a pas dévoilé sa famille. Pour autant, quelques indices permettent de la cerner. En 1990, Edouard de Saint-Phalle reprend le dossier en s'appuyant sur quelques chartes :

  • En 1172, Dreux de Mello et Ermengarde son épouse donnent un terrain aux religieux de Vieupou. ...Domini Guidonis de Dampétra et domini Milonis, fratis sui et Guillelmi, filii nostri... approuvent la donation (CY [27] I n° CCXXVI) ;
  • En 1212, Guy de Dampierre, Garnier du Trainel, Guillaume de Garlande et Manassès de Mello se portent garants de la fidélité envers le roi de Guillaume de Mello, fils de Dreux et d'Ermengarde (Teulet [28] I n° 997 à 1001) ;
  • Guillaume procède, en 1228, à un échange avec Guillaume des Barres, seigneur de la Guerche, son cousin (Casteljau).

 

Que peut-on déduire de ces trois chartes :

  • Le terrain donné aux religieux de Vieupou est parvenu par héritage à Ermengarde mais aussi aux Dampierre. Un lien familial les unit (tante et neveux, cousins germains, mère et fils...).
  • Les Mello sont parents avec les Garlande et les Barres. Ermengarde pourrait être la sœur d’Hélissent, mariée au vicomte de Sens Garnier, puis à Guillaume des Barres et, enfin, à Gui de Garlande.

 

Edouard de Saint-Phalle imagine donc un système qui peut remplir les conditions précédentes (H&G 1990). Il ajoute un lien avec les comtes de Joigny (proche parenté avec les Dampierre eux-mêmes parents avec les Toucy et les Saint-Vérain) et un autre avec les Nevers (qui parait assez fragile). Sa proposition est résumée dans le tableau ci-dessous :

 

 

L'hypothèse de cet auteur a probablement évolué car, suivant le site Racines et histoire (Maison de Dampierre [29]) qui mentionne cet auteur, Guillaume de Dampierre est devenu le mari d'Ermengarde de Toucy. Le site Roglo [30] (en accord avec la sugestion précédente) propose une généalogie que nous avons résumée dans le tableau ci-dessous.

 

Ce tableau possède deux avantages par rapport au précédent :

  • Les liens familliaux entre Guillaume de Dampierre, Narjot de Toucy et Gibaud de Saint-Vérain, alliés dans une guerre contre le comte de Nevers dès 1153 sont clairs.
  • Selon Etienne Meunier, Saint-Bris et Baulche appartenaient initialement à la famille de Toucy et sont perdus à cause de cette guerre menée contre le comte de Nevers. En fait, ne sont-ils pas parvenus aux Mello par simple héritage ?

 

Si, globalement, cela ne remet pas en cause la démonstration de 1990, les liens de famille ont été quelques peu modifiés. Ermengarde se dédouble en une tante (mariée à Guillaume de Dampierre mort en 1174) et en une nièce (épouse de Dreux avant 1172). L'étude chronologique ne s'oppose pas à cette thèse. Reste à donner une consistance au couple Reine de Toucy/Geoffroy de Saint-Bris sur lequel nous n'avons aucune information !

 

Enfin, le site Medland [31] propose qu'Ermengarde ait successivement épousé Guillaume de Dampierre puis Dreux de Mello. En fait, Gui de Dampierre est appelé frère de Guillaume de Mello dans la charte de 1212 selon le catalogue des actes de Philippe-Auguste [32] (p 305) ce que le résumé de Teulet ne dit pas mais il faudrait se rapporter à la charte elle-même pour savoir si le lien familial est noté ou s'il s'agit d'une simple extrapolation de L. Delisle, auteur de ce catalogue. De plus, il semblerait qu'une charte prouve que Guillaume de Dampierre soit vivant en 1174 (H&G 1990) alors qu'Ermengarde est femme de Dreux avant 1172 (CY I n° CCXXVI). Il faudrait alors évoquer une séparation de mariage ou une erreur de date...

 

En conclusion, s'il est probable qu'Ermengarde appartienne à la maison de Toucy (ce qui, finalement donne raison à Joseph Depoin), il est difficile de se prononcer sur l'identité de ses parents.

 

Le connétable :

Entre le 1 août 1162 et le 20 février 1163, Dreux de Mello apparait dans un jugement rendu à la cour de Louis VII au côté de Guillaume de Mello, Hervé de Gien, Estienne de Sancerre, Guillaume de Garlande et Guy de Garlande (Saint-Germain des Prés n° CXXVII).

 

En 1167, Dreux de Mello est témoin d'une charte de Guillaume, (Saint-Etienne de Nevers n° XI).

 

En 1170, Dreux de Mello est témoin d'une donation d'Elisabeth de Toucy aux Bons-Hommes demeurant près de Saint-Maurice (CY I n° CCXII).

 

En 1172, Dreux de Mello et Ermengarde, sa seconde épouse, Guy et Millon de Dampierre et Guillaume de Mello, fils des époux, donnent aux religieux de Vieupou, qui habitaient la forêt de Saint-Maurice, le terrain autour du couvent (CY I n° CCXXVI).

 

En 1177, Dreux et Ermengarde son épouse, conjointement à Guillaume de Garlande, font une donation à l'abbaye de la Charité-sur-Loire pour les âmes de Robert Mauvoisin leur frère et de Guillaume leur neveu (La charité n° LXXXIII).

 

Entre 1172 et 1187, échange entre Dreux de Mello et les religieux de Vieupou, d'une part, et l'abbé de Saint-Germain, de l'autre (CY I n° CCXLIV).

 

En 1185, Dreux est témoin d'un acte de Pierre de Courtenay, comte d'Auxerre, et de son épouse Agnès (Saint-Etienne n° XVI).

 

En 1186, Philippe-Auguste inféode à Dreux de Mello le nouveau moulin de Plailli (Philippe-Auguste n°183 et CY n° CCXLIV).

 

En 1190, à Vézelay, en route pour Jérusalem, Dreux, Ermengarde sa femme et Guillaume leur fils, donnent à l'abbaye de Pontigny 4 arpents de vigne (Cartulaire de Pontigny [33] II n° 435 et E. Petit [34]).

 

En 1196, accord entre Dreux de Mello et l’abbaye Saint-Jean de Sens. L'abbaye Saint-Jean ayant cédé à Dreux de Mello l'emplacement nécessaire pour établir des moulins sur sa terre de Voisines, celui-ci donne en échange aux moines une rente d'un muid de grain à prendre sur ces moulins (CY n° CDLXVI).

 

En 1198, le comte Pierre de Courtenay, comte de Nevers, restitue à l'abbaye Saint-Germain la moitié de la forêt de la Grande-Bruyère et de Montboulon, et les moines transmettent cette partie de forêt à Dreux de Mello, aux mêmes conditions que le comte l'avait possédée (CY n° CDLXXVIII).

 

En 1203, accord entre Dreux de Mello et Raoul, abbé de Saint-Germain, au sujet des bois de la Grande-Bruyere et de Montboulon (Quantin [35] n° 944).

 

Accord entre Dreux de Mello, seigneur de Saint-Bris, et l'abbaye de Saint-Germain d'Auxerre au sujet du fort de Vérou qui est mis en commerce (Archives de l'Yonne, fond Saint-Germain d'Auxerre).

 

Sceau de Dreux de Mello (Lebeuf)

 

En avril 1205, Philippe-Auguste, à la demande de Dreux de Mello son connétable, donne à Dreux de Mello, fils du dit Dreux, les châteaux et châtellenies de Loches et de Chatillon-sur-Indre. Ces places seront rendues au roi lorsqu’il en fera réquisition (Philippe-Auguste n° 929).

 

En 1218, Dreux de Mello reconnaît que c'est à tort qu'il a établi un marché dans sa terre de Saint-Maurice-Thizouaille. Sur l'ordre du roi, auquel s'est plaint le Chapitre d'Auxerre, il le supprime (Quantin n° 188).

 

Remarié à Ermengarde entre 1162 et 1165, Dreux a eu pour enfants :

  • Guillaume époux Elisabeth de Mont-Saint-Jean qui suit ;
  • Dreux-le-jeune, seigneur de Loches, marié à Isabelle de Mayenne ; En 1212, ses parents Guy de Dampierre, Garnier du Trainel, Guillaume de Garlande et Manasses de Mello se portent garants de sa fidélité envers le roi (Teulet I) ; Dreux est mort en 1248 à Chypre sans laisser d’enfants. Sa veuve s’est remariée à Louis de Sancerre avant 1251 ;
  • Agnès, dame des voisines, femme de Garnier de Trainel ; En 1215, elle donne à l’abbaye du Paraclet 40 sous sur son héritage. Dreux, son père, approuve la cession (Paraclet [36] n° 155). Garnier meurt en 1218 en laissant Garnier, Dreux, Anseau et Guy, évêque de Verdun (A Roserot [37]). Une de leurs filles, Alix, épouse Pons de Polignac le 2 octobre 1223 (H&G 1996 n° 167) ;
  • Béatrice mariée à Archambault de Dampierre. Elle est morte le 21 février 1254.

 

Dreux est mort le 3 mars 1218

 

Guillaume x Elisabeth d’Ancy-le-Franc :
Guillaume est né vers  1165, peut-être un peu plus tard. Il disparait après 1248, date à laquelle il aurait pris la Croix à moins qu'il ne s'agisse de son fils car, à cette date, il est approche 80 ans si ce n'est plus...

 

Guillaume apparait en 1190 aux cotés de son père, puis en 1197, dans une donation à l’abbaye des Escarlis (Casteljau).

 

D’après le Père Anselme, Guillaume est fait prisonnier en septembre 1198 avec Mathieu de Marly dans un combat donné au Vexin-François entre le roi Philippe-Auguste et Henri II d’Angleterre.

 

En juillet 1206, Guillaume de Mello ratifie le don fait par son père Dreux à l’ordre du temple, de la maison du Sauce (Mannier [38] p 354).

 

Guillaume est témoin, en 1209, d'un accord entre Hervé de Donzy, comte de Nevers, et l'évêque d'Auxerre (A. Villenault [39]).

 

En 1216, Guillaume de Mello, seigneur de Saint-Bris, accorde aux moines de Reigny le droit de vendanger à leur gré leurs vignes de Vaux. Elisabeth sa femme, approuve cette concession (Quantin n° 176).

 

En février 1221, à Melun, serment des vassaux de Mahaut, comtesse de Nevers, Guillaume de Mello, Hugues de Saint-Vérain, Pierre des Barres, Etienne de Sancerre, Pierre, comte de Joigny... (Teulet I n°1504).

 

En 1228, Guillaume procède à un échange avec Guillaume des Barres, seigneur de la Guerche, son cousin. Il cède une rente sur Saint-Bris, et reçoit les revenus de la rivière de Baulche (Casteljau).

 

En septembre 1235, requête adressée au pape Grégoire IX par les barons de France, au sujet des usurpations des évêques sur les droits du roi, auxquel ils refusent les devoirs qu’ils lui doivent pour leur temporel. Parmi les signataires, on voit Guillaume II, comte de Joigny, Guillaume de Mello, Dreux de Mello, Gaucher de Joigny, Jean de Toucy (Teulet II n° 2404).

 

En janvier 1243, Guillaume de Mello, seigneur de Saint-Bris, déclare avoir fait hommage à Thibaut, comte de Champagne et roi de Navarre, de 60 livres de rente sur les foires de Bar-sur-Aube, que le roi lui a inféodées (Quantin n° 482 et Teulet n° 5020 ci-contre).

 

Guillaume, seigneur de Saint-Bris, et Dreux de Mello, seigneur de Loches, déclarent que si Archambaud de Bourbon, leur neveu n’observe pas les conventions du mariage conclu entre Jean, comte de Dreux, et Marie, sœur d’Archambaud, Thibaud pourra saisir des gages sur les dits Guillaume et Dreux de Mello (Quantin n° 2613 et 2614).

 

En 1248, hommage de Guillaume de Mello à l’évêque d’Auxerre, son fils Gui, pour Baulche (GC XII preuves col 163 n° XCIV).

 

La Famille d'Elisabeth de Mont-Saint-Jean :

Elisabeth est la fille de Guillaume de Mont-Saint-Jean et de Bure, dame d'Arcy-le-Franc (E Meunier).

 

Quelques érudits, copiant Ernest Petit, la marie en premières noces avec Guillaume de Champlitte (mariage cassé). En fait, selon Thierry le Hête [40] (notes 37 et 56 pages 275 et 276) et E de Saint Phalle [41] (p 89 note 11), ce mariage n'a jamais existé.

 

Guillaume et son épouse ont enfanté :

  • Marguerite unie à Raoul de Nesles, décédée sans enfant (Casteljau) ;
  • Guillaume d’où une fille naturelle nommée Elisabeth, dame de Saint-Maurice-Thizouaille, femme de Guillaume de Joigny puis d'Humbert de Beaujeu (Casteljau) ; Il est mort avant 1249 ;
  • Dreux qui suit ;
  • Gui, évêque d’Auxerre en 1247, décédé en 1269 ;
  • Isabelle femme d’Hugues de Chatillon, seigneur de Jaligny, puis Robert de Montgascon ;
  • Agnès épouse d’Hugues de Plancy seigneur de Bragelone ;
  • Marguerite la Jeune femme de Guillaume de Villehardoin. En 1280, elle donne à son neveu Guillaume ce qu’elle possède en la terre de Fleury de la succession de son frère Gui (Père Anselme).

 

Guillaume est mort après 1248.

 

Dreux le Jeune x Helvis de Montbard :
Dreux le Jeune est né vers 1200 et mort avant 1252 (Casteljau). Dreux se croise en 1242 avec le duc Hugues de Bourgogne puis suit Saint Louis à la dernière croisade.

 

Gisants de Dreux et Helvis dans l'abbaye de Fontenoy (Photos appartenant au blog de Thierry Jamard)

 

En 1237, Dreux de Mello le Jeune et sa femme Elvis [d'Epoisses] approuvent les donations faites par André, jadis seigneur d'Epoisses, aux religieux de Fontenoy (E Petit IV n° 3001).

 

En mai 1239, Dreux de Mello le Jeune, seigneur d'Epoisses, confirme aux religieuses de Jully, les donations et rentes jadis faites par André, seigneur d'Epoisses, son beau-frère (Jully-les-Nonnains [42] p 44).

 

Les premiers jours de mai 1242, le roi de France ordonne à ses vassaux de venir le rejoindre en armes, pour marcher contre Henri, roi d'Angleterre, et Hugues, comte de la Marche. Des convocations sont adressées au duc de Bourgogne, à Mathilde, comtesse de Nevers, à Dreux de Mello, à la veuve de Gaucher de Joigny, à Anséric de Montréal, à Archambaud de Bourbon, à Pierre et Eudes des Barres, à Jean de Toucy… (E. Petit IV p 102).

 

En septembre 1243, accord entre le chapitre d'Auxerre d'une part, et l'abbé de Saint-Germain et Guillaume de Mello de l'autre, pour établir le droit d'usage des habitants de Pourrain et de Lindry dans les bois de Bruyère (Quantin n° 491).

 

En avril 1243, Dreux de Mello le Jeune, seigneur d'Epoisses, et sa femme Elvis notifient que, pendant la vacance du siège épiscopal de Langres, ils ont fait un accord avec le doyen et le Chapitre de Langres au sujet d'une maison et d'une vigne que Bernard, jadis seigneur d'Epoisses, tenait à Beaune, qui étaient échus aux dits par l'échoite de Gui d'Epoisses, jadis doyen de Langres, lesquels biens avaient été donnés par André, seigneur d'Epoisses, Jean, seigneur de Chevigny, et Bernard, seigneur de Vie. Dreux et sa femme renoncent à ces domaines. Dreux de Mello appose son sceau à la charte et Elvis fait apposer pour elle le sceau du prieur de Vausse (E Petit IV n° 2460).

 

Le 13 décembre 1245 à Lyon, le pape Innocent IV, s'adressant à l'évêque de Langres, lui apprend qu'une grave dissension et une guerre a eu lieu entre Dreux de Mello, seigneur d'Epoisses, et Anséric, seigneur de Montréal, et que ces nobles seigneurs ont conclu un accord, qui doit être observé par chacun d'eux sous peine de trois mille marcs d'argent, à savoir, que D. fils de Dreux de Mello, épouserait A., fille d'Anseric de Montréal, malgré leur parenté au quatrième degré. (E. Petit IV n° 2528).

 

A Lyon, en 1245, Dreux le Jeune et son frère Guillaume font le vœu de se croiser et c'est probablement pour le service de la Terre-Sainte que Dreux reçoit 2 ans plus tard de l’argent du pape Innocent IV. Alors, en présence de son épouse Helvis, il fait des dons aux abbayes de Crisenon, de Pontigny et de Régny (Casteljau).

 

En mai 1245, Dreux de Mello le Jeune, seigneur d'Epoisses et de Château-Chinon, relate un accord passé avec Guillaume de Moulins et Hugues de Melsia, damoiseau, relativement à diverses terres du Nivernais (E. Petit IV n° 2520).

 

En janvier 1247, compromis de Mathilde, comtesse de Nevers, pour la négociation d'un accord avec Dreux de Mello, seigneur d'Epoisses et de Château-Chinon, à cause du château de Lormes qui est du fief de la comtesse, laquelle fait juge Gaucher de Châtillon, seigneur de Saint-Aignan en Berry, son cher fils (Marolles [43] p. 491).

 

En janvier 1248, lettre de Dreux de Mello, seigneur d'Epoisses, de Château-Chinon et de Saint-Bris, qui reconnaît tenir en fief lige du comte de Nevers « la closture des murs appelée le Nouveau Charleis », la ville de Villiers-le-Boia et le château de Lormes (Marolles p 157-158 et E. Petit IV n° 3011).

 

En 1248, Guillaume de Mello, seigneur de Saint-Bris, fait hommage lige à l'évêque d'Auxerre de sa maison de Beaulche (Quantin III n° 763).

 

En juillet 1248, Dreux de Mello junior, et Eluides, sa femme, allant faire le voyage d'Outre-Mer, donnent à Pontigny 100 sous de rente forts nivernois, sur leur terre d'Epoisses (Quantin III p 245).

 

Dreux transige en 1249 avec le roi sur les droits qu’il a sur les villes et châteaux de Loches et de Chatillon-sur-Indre provenant de la succession de son oncle et obtient une rente de 600 livres sur le trésor (Père Anselme).

 

Les enfants de Guillaume le Jeune et d’Helvis :

  • Dreux qui suit ;
  • Guillaume seigneur d’Epoisses marié à Agnès de Saint-Vérain. Il partage, en 1282, des biens avec son frère ainé (Calteljau suivant E. Petit n° 4548) ; Il est la souche des seigneurs d’Epoisses ; Il est mort peu après 1282 ;
  • Isabelle femme de Jean d’Harcourt puis de Guy Mauvoisin. Le 30 novembre 1269, Jean, archevêque de Bourges, atteste que sa cousine Isabelle de Mello a donné à son frère Dreux 2000 livres tournois que Gui, évêque d’Auxerre, leur oncle, avait en dépôt (Quantin n° 1089). Elle est morte après 1285.
  • Yolande épouse de Robert de Bomiers ; elle est décédée après 1300.

 

Dreux est mort entre 1249 et 1252.

 

La famille d’Helvis de Montbart :

Le tableau généalogique de la famille Montbard est extrait de l'étude de l'abbé Chomton [44] (II p 87).

 

  • Helvis est la fille d’André de Montbart et de Huguette de Montagu. Nous avons déjà traité la famille d’Helvis dans l’article concernant les seigneurs de Saint-Vérain.
  • Elle est héritière de son oncle Hugues de Lormes (A. Villenault).

 

Helvis fait donation à l’abbaye de Reigny d’un clos avec pressoir et d’un pré à Anthien en 1233 (A. Villenault).

 

Helvis d’Epoisses suit son mari Dreux de Mello à la croisade de 1248. Dreux de Mello, seigneur de Loches et de Saint-Bris, leur oncle, les accompagne (E. Petit IV p 148).

 

Dreux marié en troisièmes noces à Jeanne de Trie :
Dreux est né vers 1230. Il s'est marié trois fois et il est mort en 1310.

 

Dreux plaide en 1259 contre le comte de Grandpré pour le partage de la succession de la mère de sa première femme (Père Anselme).

 

En 1263, Dreux confirme, en qualité de seigneur de Lormes, la fondation de la chartreuse de Lormes faite en 1235 par Hugues de Lormes (Père Anselme qui fait d’Hugues le GP de Dreux…).

 

En janvier 1265, Dreux de Mello, seigneur de Château-Chinon, d'Epoisses et de Givry, fait accord avec les religieux de l'abbaye de la Ferté-sur-Grosne, relativement au cens de Givry et à la poté de cette localité. Les religieux sont tenus de faire dans leur église son anniversaire et celui de ses ancêtres. Cet acte est approuvé par Guillaume de Mello, frère de Dreux, damoiseau, et par sa sœur Isabelle (E. Petit n° 3394).

 

En juin 1274, accord entre Dreux de Mello, seigneur de Saint-Bris, et le prieur de Saint-Eusèbe d’Auxerre par lequel il est convenu que ce dernier percevra toute la dîme des vignes d’Auxerre et que le sire de Mello recevra la dîmes des vignes de Saint-Bris (Quantin n° 680).

 

Le 25 mai 1282, Dreux fait un compromis avec son frère Guillaume, sire d’Epoisses et s’en remettent à leurs amis et parents pour terminer un différent qu’ils ont au sujet du partage des biens de leurs parents fait entre eux par le comte de Nevers (A. Villenault).

 

Le 1 décembre 1283, accord de Dreux de Mello, seigneur de Saint-Bris, [de Lormes et Château-Chinon], et Jeanne de Trie, sa femme, d'une part, et Renaud de Trie, frère de Jeanne, au sujet de l'héritage paternel de cette dernière (Quantin n° 1138).

 

Le 15 février 1291 à Orviéto, le pape Nicolas IV s'adresse à Dreux de Mello et à sa femme Jeanne qui avaient promis de prendre la Croix, et les absout de ce voeu ...  (E. Petit VI n° 5900).

 

En mai 1294, Dreux transige avec le prieur du Val-Saint-Georges pour l’entretien de deux moulins construits sur les étangs de Gémigny. Dreux est mentionné en 1296 au rôle des vassaux du comté de Nevers de la châtellenie de Monceaux-le-Comte (A. Villenault).

 

Le 21 août 1303 à Paris, Philippe IV, roi de France, convoque pour marcher contre la Flandre révoltée et invite à se trouver en armes à Arras le dimanche après la quinzaine de la mi-août le comte d'Auxerre, le sire de Vergy, le sire d'Anglure, Patris de Chaource, le sire de Mello l'aîné, etc (E. Petit VI  n° 5707).

 

Le 26 septembre 1302, quittance de 151 livres pour Dreux de Mello, chevalier banneret, pour ses gages et ceux de trois chevaliers et 26 écuyers de sa compagnie, servant és tentes de Vitry en Artois (Père Anselme).

 

En 1306, Dreux est au nombre des barons du roi convoqué pour l’armée de Flandres (A. Villenault).

 

Dreux a contracté 3 alliances :

  • Adélaïde de Montréal fille d’Anseric et de Marie de Garlande avec dispense au quatrième degrés du 13 décembre 1245 (voir tableau ci-dessus). Aucun enfant est né de cette union.
  • Eustachie de Lésignan, fille de Geoffroy et de Jeanne de Chatelrault, morte en 1270 à Carthage où elle avait probablement suivi son mari d'où :
    • Dreux, seigneur de Saint-Bris, mort à la bataille de Mons-en-Pucelle en 1317 (E. Meunier) ; Successivement marié à Jeanne de Toucy, fille d’Othon (Père Anselme) et à Eléonore de Savoie, fille d’Amédée et veuve de Guillaume, comte de Chalon (Casteljau) ;
    • Jeanne (elle est fille d’Eustachie suivant E. de Saint Phalle et E. Meunier et de Jeanne de Trie suivant Casteljau) x Erard de Saint-Vérain ;
  • Jeanne de Trie, fille de Philippe et d’Alix de Nanteuil, d'où :
    • Renaud qui est mort en 1309 (E Meunier) ;
    • Charles, mort avant 1309, d’où un fils Dreux/Droin ;
    • Mahys qui suit ;
    • Guyot qui partage des biens avec son frère Mahys en 1312. Il est mort avant 1316.

 

Dreux est décédé le 23 avril 1310 (E. Meunier)
 

Mahys x Marguerite d'Arcis :
Mahys, seigneur de Saint-Bris, est probablement né vers 1280. Dans le partage avec ses frères, il obtient Saint-Bris et la terre héritée de sa mère (Casteljau).

 

Avec Dreux, son frère ainé, Mahys prend part à la victoire de son beau-frère Erard de Saint-Vérain sur Odart de Montaigu, et il est emprisonné par ordre du roi en 1308 (Casteljau).

 

Mahys confirme en 1313, la redevance de 2 tonneaux de vin due sur Saint-Bris au prieuré de Vieuxpou (A. Villenault).

 

En 1314, Mahys et son frère Guyot appartiennent à la ligue contre le roi Philippe IV le bel (E Meunier).

 

Le 12 novembre 1318, Mathieu de Mello a ordre de se trouver en armes et en chevaux à Clermont en Auvergne pour aller avec le duc de Bourgogne, Eudes IV, et le comte d'Auvergne et de Boulogne, Robert VII le Grand (Abbé Lalore [45]).

 

Le 26 octobre 1321, Mahys de Mello reconnait que son château de Saint-Bris est rendable et jurable au comte d'Auxerre (Lebeuf [46] n° 269 ci-contre).

 

Mahys plaide le 9 mars 1326 et le 7 mai 1328 contre le comte d’Alençon et la comtesse de Joigny sa femme (père Anselme).

 

Mercredi 28 février 1328, Mahys/Mais de Mello rend hommage à l'évêque de Langres, dans la maison d'Henri de Tonnerre, archidiacre du Bassigny (E. Petit VIII n° 7319).

 

Le 12 novembre 1318, Philippe V le Long, roi de France, mande à tous les nobles du comté de Nevers de se rendre à Paris pour les affaires des Flamands, aux octaves de la  Chandeleur : Guillaume de Mello, seigneur d'Epoisses, Mathieu Mello, Robert de Châtillon, Gérard de Chatillon, Gui et Guillaume des Barres … (E. Petit n° 6778).

 

En 1324, Jeanne, veuve d'Erard de Saint-Vérain, vend à son frère Mahys les terres de Saint-Martin-du-Puy, d'Empury et de Michèse qui lui avait donné son frère Dreux (Casteljeau).

 

En février1326, amortissement par Mathieu de Mello, de l'achat de la rivière de Basseville [47].

 

En 1333, Mahys de Mello s’accorde avec Raoul, comte d’Eu, sur le partage des maison de Baulche dont chacun à droit à la moitié (E. Meunier).

 

Mahys épouse Marguerite d’Arcis, dame de Chacenay, fille d’Erard et de Marguerite de Montagu.

  • Mathieu de Mello, nommé avec ses frères dans l'acte de tutelle, mort jeune ;
  • Renaud de Mello, seigneur des Tours Sainte-Parise ;
  • Dreux de Mello, seigneur de Saint-Bris et Chitry en partie, provenant de l'héritage paternel de Guillaume de Mello, seigneur d'Epoisses (Lalore n° 223). Dreux de Mello forme la tige des Saint-Bris-Bligny. Bligny provenait de l'héritage maternel et faisait partie de la succession de Guillaume II d'Arcis ;
  • Gautier de Mello ;
  • Catherine ;
  • Isabelle de Mello ; Elle renonce à l’héritage paternel en 1347 (Casteljau).

 

Mahys décède en 1329. En 1333, est dressé un acte de tutelle pour ses enfants. Leur cousin, Dreux, fils de Charles, réclame une part d’héritage sur Saint-Bris et Baulche (Casteljau).

 

Le 15 juin 1348, et au mois de novembre 1349, on voit encore paraître Marguerite d'Arcis (Lalore n° 223 et 224 ).

 

Dreux x Marguerite de Saint-Vérain :
Dreux est né vers 1315 car il est majeur en 1333. Il est l’époux de Marguerite de Saint-Vérain.

 

Il sert en Flandres et en Gascogne (Père Anselme).

 

Dreux constitue une dot à sa sœur Isabeau (1347) et assiste sa mère dans un accord avec les habitants de Chitry en 1348 (Lalore).

 

En 1356, il reçoit l’hommage de Guy des Pré (Casteljau).

 

Les Anglais et les Gascons ravagent Saint-Bris en 1359 et 1368 (Courtépée). Peu après, le roi acquiert le comté d’Auxerre et la suzeraineté sur Saint-Bris (1371).

 

Dreux achète en 1367 un bois à Jussy  moyennant 60 sols tournoi puis un autre, attenant au premier pour 4 livres et demis (E. Meunier).

 

En 1669, en exécution du testament de son père, il fonde une chapellenie à quatre chapelains qu’il dote de plusieurs biens (E. Meunier).

 

Moyennant 6 francs, Dreux achète une terre en 1371, à Quennes, lieu dit le Buignon (E. Meunier).

 

Dreux et Marguerite de Saint-Vérain ont enfanté :

  • Dreux, seigneur de Saint Bris, marié à Isabelle de Noyers ;
  • Claude époux de Jeanne de Norry, mort avant 1399 ;
  • Isabelle femme de Louis de Plancy ;
  • Marguerite.

 

Dreux est mort avant 1374. Jeanne de Saint-Vérain est décédée entre 1381 et 1384 (Casteljau).

 

Bibliographie :

[1] La maison de Mello en Bourgogne : une révision à partir des archives des Chalon 1980 Henri Faget de Casteljau dans Annales de Bourgogne tome LII

[2] Histoire généalogique et chronologique de la maison royale de France, des pairs, grands officiers de la Couronne, de la Maison du Roy et des anciens barons du royaume.... (tome VI p 59) ;

[3] Les seigneurs de Beaumont et le prieuré de Conflans sainte Honorine : la maison de Mello en Beauvaisis 1915 Joseph Depoin dans Mémoires de la Société historique et archéologique de l´arrondissement de Pontoise et du Vexin, Tome XXXIII

[4] Les seigneurs de Nesles en Picardie 1971 W M Newman (non consulté) ;

[5] Edouard de Saint-Phalle 1990 dans Héraldique et Généalogie n° 115 (désormais H&G 1990).

[6] Edouard de Saint-Phalle 1991 dans Héraldique et Généalogie n° 119 (désormais H&G 1991).

[7] Edouard de Saint-Phalle 1991 dans Héraldique et Généalogie n° 180 (désormais H&G 2008)

[8] La chevalevie auxerroise 2017 Etienne Meunier cahiers généalogiques de l'Yonne n° 23

[9] Cartulaire du prieuré de Saint-Leu d’Esserent 1900 Abbé Eugène Muller

[10] Cartulaire de Saint-Martin des Champs J Depoin (désormais Saint-Martin des Champ)

[11] Recueil des chartes de l'abbaye de Saint-Germain des Prés 1909 René Poupardin tome I (désormais Saint-Germain des Prés)

[12] Cartulaire du prieuré de Notre-Dame de Longpont 1879 (désormais Longpont)

[13] Cartulaire du Chapitre d’Amiens 1905 dans Société des antiquaires de Picardie (désormais Chapitre d'Amiens)

[14] Cartulaire d'Ouscamps 1865 M Peigne-Delancourt (désormais Ouscamps)

[15] Cartulaire de Saint-Martin de Pontoise 1895 Joseph Depoin tome I (désormais Saint-Martin de Pontoise)

[16] Histoire et antiquités du pais de Beauvaisis 1621 Pierre Louvet

[17] Gallia Christiana (désormais GC) tome X et XII

[18] Site de l'abbaye de Chaalis

[19] Une famille seigneuriale aux XIIe et XIIIe siècles, la famille de Garlande 1924 Joseph Despont (non publié)

[20] Le gouvernement capétien au XIIe siècle 1980 Eric Bournazel

[21] Les Montmorency-Saint-Denis : lignage des Foucaud seigneur de Saint-Leu et de Juilly 1923 Gustave Estournet dans Mémoires de la Société historique et archéologique de l´arrondissement de Pontoise et du Vexin

[22] Cartulaire de la Charité-sur-Loire 1887 R Lespinasse (désormais La Charité)

[23] Cartulaire de Saint-Michel de Tonnerre

[24] Le Nivernais et les comtes de Nevers (1909 – 1914) R Lespinasse

[25] Les chartes de Saint-Étienne de Nevers 1908 René de Lespinasse dans Bulletin de la Société nivernaise des lettres, sciences et arts tome XII (désormais Saint-Etienne de Nevers)

[26]  Recherches sur le pouvoir comtal en Auxerrois du Xe au début du XIIIe siècle 1980 Yves Sassier

[27] Cartulaire général de l’Yonne 1854 - 1860 Maximilien Quantin tome I et tome II (désormais CY)

[28] Layettes du Trésor des chartes 1863-1866 M A Teulet (tome I et tome 2)

[29] Site Racines et Histoire : Maison de Dampierre

[30] Site Roglo

[31] Site Medland : Burgondy duchy Auxerre

[32] Catalogue des actes de Philippe-Auguste 1900 Léopold Delisle

[33] Cartulaire de Pontigny

[34] Histoire des ducs de Bourgogne de la race capétienne 1885 Ernest Petit

[35] Recueil de pièces pour faire suite au cartulaire général de l'Yonne  1873 Maximilien Quantin (désormais Quantin)

[36] Cartulaire du Paraclet  (désormais Paraclet)

[37] Dictionnaire historique de la Champagne méridionale 1942-1948 Alphonse Roserot

[38] Ordre de Malte. Les commanderies du Grand-prieure´ de France 1872 Mannier tome I (desormais Mannier)

[39] Nobiliaire de Nivernois 1900 Adolphe de Villenault Tome II (désormais Villenault)

[40] Les comtes de Blois et de Champagne 2004 Thierry le Hête

[41] Montréal à sire de Chastellux 2013 Edouard de Saint Phalle

[42] Cartulaire du prieuré de Jully-les-Nonnains (désormais Jully-les-Nonnains) 1881 Ernest Petit

[43] Inventaire des titres de Nevers (désormais Marolles) 1873 Abbé de Marolles

[44] Saint Bernard et le château de Fontaines-les-Dijon : étude historique et archéologique tome II Abbé Chomton

[45] Les sires et les barons de chacenay 1885 Abbé Lalore

[46] Mémoires concernant l'histoire civile et ecclésiastique d'Auxerre et de son ancien diocèse 1855 abbé Lebeuf tome 4

[47] Répertoire des titres de la Chartreuse de Basseville 1905 Léon Mirot dans Bulletin de la Société nivernaise des lettres, sciences et arts tome XX

 

Lu

 

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