C'est notre petit jardin secret. 30 ans déjà que nous y passons une partie de nos vacances, d'abord à Chaillol et, depuis quelques années, à Ancelle. Nous y sommes chez nous et nous avons l'impression d'y connaitre chaque vallon. Tous les étés, nous sillonnons les sentiers de promenade de cette région, nous admirons les hauts sommets des environs, nous comtemplons la faune et la flore qui ont conservé toute leur autenticité : un chamois par-ci, une marmotte par là... et on apprécie l'accent chantant et l'acceuil chaleureux de ses habitants. Que le champsaur est beau !
Nous avons entrepris les relevés systématiques d'Ancelle et de Saint-Léger-les-Mélèzes, suivis par celui de Chabottes à la demande de Mme Marie-Thérèse Rostan (aujourd'hui décédée) que nous connaissions depuis quelques années. Nous continuons à notre rythme à dépouiller les minutes notariales de ce petit coin du Champsaur (Chabottes, Chabottones...).
Soulignons que nous ne possédons aucune famille dans cette région et c'est tout à fait bénévolement que nous participons à ces relevés.
Nos relevés sont
sont téléchargeables sur notre page "Actes à gogo"
Quelques anecdotes :
Les premiers maires d'Ancelle
Il est piquant de savoir que Pierre Pons est l'ancien curé de Saint Martin, paroisse dans laquelle il a officié durant preque 30 ans.
Jean Antoine Vivian est né en octobre 1754. Marié en 1ières noces à Marguerite Roux en 1778 et en 2ndes à Catherine Escalier, il a eu 7 enfants avant d'être l'officier responsable de l'état civil en an IV de la République.
Né vers 1735 de Jean, bourgeois d'Ancelle, et de Claudine Martin, il épouse Marie Martin le 2 décembre 1764 à Gap. De leur union naissent sept enfants. Ses minutes notariales de 1762 à 1817 sont conservées aux A.D. des Hautes-Alpes (2 E 1694 à 2E 1704).
Charles Aubin était originaire de la Batie-Neuve. Il s'est marié en 1799 avec Marie Catherine Boisset qui lui a donné 7 enfants. Il est mort âgé de 63 ans, deux ans seuleument après la fin de son mandat.
Jean Baptiste Brun est né le 23 avril 1779 fils de Jean-Baptiste et de Catherine Philip. Il s'est marié le 11 juin 1805 avec Marie Hypolite Escallier et il est mort le 2 juin 1847 avant d'avoir terminé son mandat.
Philippe Philip est né vers 1810. Il est fils de Martin et de Marie Marguerite Espitallier. Cultivateur au Château, il s'est marié en 1849 avec Marie Eléonore Escallier qui lui a donné 7 enfants.Il est mort en 1875.
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Un drôle de mariage par échange le 8 juin 1728 à Sainte-Catherine
Mariage 1 :
Benoit Espitallier fils de Jean et Magdelène Chauvet
Dimanche Espitallier fille de Jacques et de Madelène Lombard
Mariage 2 :
Benoit Espitallier fils de Jacques et de Madelène Lombard
Dimanche Espitallier fille de Jean et Magdelène Chauvet
Quel imbroglio !
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Un incendie dévastateur en 1694
Un acte consigné dans une minute de Mtre Leblanc conserve le souvenir d'un incendie qui s'est déclaré à Ancelle le 14 avril 1694 après-midi. Une soixantaine de maisons aurait brûlé d'après le témoignage d'une victime qui a tout perdu dans le sinistre.
"Comme est ainsi que mercredi dernier 14 du présent mois d'avril 1694 soit arrivé une insandie en ce lieu d'Ancelle dont il est brullé environ 60 maisons dans le nombre desquelles celle de Marye JEVAUDAN, veuve de Pierre DAVIN n'ayant ladite Marye JEVAUDAN moyen de pouvoir la rebatir estant dans l'impuissance de faire, meme de se pouvoir se couvrir elle ny sa famille à vivre et rebatir sa dite maison sans faire allienation de ses biens imeubles a ceste cause, est il que, ce jour d'hui 18 du mois d'avril, la dite Marye vend à Benoit PHILIP feu Jean, une cesterée de terre pour 100 livres à condition que le dit PHILIP lui rebatisse la dite maison... avant la noël prochaine...."
source : Archives départementales des Hautes-Alpes 1 E 244
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Une dispense de mariage en 1713
Jean Seinturier et Jeanne Lombard ont pour projet de s'épouser mais, cousins au troisième degrès selon la loi canonique, ils ont besoin d'une dispense de l'évêque de Gap pour se marier.
La demande est faite par le curé d'Ancelle qui intercède en leur faveur auprès de l'évêque. Manisfestement, la demande doit être argumentée et justifiée, l'enquête sur le cousinage est confirmée par les plus anciens et les plus sages du village.
Voici les raisons évoquées par le futur mari :
Jean SENTURIER, ménager de St Martin d'Ancelle, habite un pays presque inaccéssible, surtout l'hiver à cause des neiges, tout à fait éloigné de l'église paroissiale ce qui fait que les filles ne peuvent se résoudre à vouloir y aller demeurer et par conséquent accepter le mariage.
Par l'entremise de ses amis, il apprend qu'une nommée Jeanne LOMBARD aurait moins de répugnance que les autres à surmonter ces difficultés et serait mieux disposée à donner et à recevoir la foi dudit SENTURIER.
Ils sont très pauvres et dénudés l'un et l'autre et s'ils n'obtiennent pas la dispense le dit Jean sera obligé d'abandonner son petit héritage et de mendier son pain...
Témoins :
Pierre LOMBARD et Jean ESCALIER Vitieux, des plus anciens.
Verdict :
Le mariage est célébré en l'église de Saint-Martin le 11 juillet 1707 en présence de leurs plus proches parents. On ne sait pas s'ils firent la fête mais ils eurent au moins cinq enfants.
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Le 20 octobre 1731, le curé de la paroisse de Saint-Martin enterre Jean MEYNIER époux de demoiselle Madelène GIRARD. Son commentaire a de quoi surprendre :
" Ce jourd'huy 22 octobre année que dessus, présents les sousignés, a été enterré dans le cimetière de la paroisse de St Martin d'Ancelle Sr Joseph MEYNIER, mari de demoiselle Madelaine Girard, lequel ayant été assassiné à l'entrée de sa maison, et étant resté sur la place par un coup de fusil, le jour d'hier. Le vice-balli de St Bonnet en suite de la procédure m'a enjoint par son décret de l'ensevelir, comme il résulte de ladite procédure"
Signé Ledoux curé
source : Archives départementales des Hautes-Alpes B.M.S. d'Ancelle
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Le baptême des cloches en 1809
Le 4 août 1809, en présence d'une foule impressionnante, la grosse cloche, qui a été refondue, et une seconde, plus petite, sont baptisées en grande pompe. Tous les habitants d'Ancelle ont participé financièrement à l'opération selon leur moyen. Le coût global s'élève à 3000 francs.
Deux Briançonnais, fondeurs de cloches de leur état, JF Vallier et JF Gautier, ont signé une convention avec le maire et son conseil municipal pour effectuer le travail. La communauté d'Ancelle s'engage à apporter le bois et le charbon nécessaire.
Quelques mois plus tôt, le jour de la Fête Dieu, au moment de la procession, des jeunes gens ont cassé la grosse cloche à coups de pierre. Le maire François Girard est manifestement désolé du prix de ce vandalisme.
Parrain et Marraine de la grosse cloche : François Girard, maire, et Jeanne Regnaud veuve de Joseph Boisserenc
Parrain et Marraine de l'autre cloche : Jean Laurent Provensal et Magdelène Provensal
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Commentaires
Vos "dépouillements" en Champsaur et vos généalogies médiévales
Quel travail ! et quelle aide précieuse !!
Il se trouve que mes recherches généalogiques m'ont conduit de Palinges (71) à Saint-Bonnet-en-Champsaur par :
Jean Escale, huissier, baptisé le 13 septembre 1725 à à Saint-Bonnet-en-Champsaur,
marié le 23 octobre 1753 à Palinges (71).
Vos relevés sont une aide précieuse. Je crois qu'il y a quelques alliances protestantes ou peut-être des conversions dans les familles alliées à ces Escale, nouveau champ d'investigation pour moi..
D'autre part, par l'intermédiaire d'un mariage entre un ancêtre bourgeois de Saint-Just-en-Chevalet (42) et une très pauvre noble du Forez Antoinette de la Roche-Vernoil je remonte de Vernoil - de Sarrron - de Luyrieu Catherine descendante de Catherine de Savoie elle même fille d'un bâtard de Savoie Humbert. Et quand on a la chance de se relier à la maison de Savoie on passe à de la "généalogie juridique" de nos sources habituelles à de la recherche historique médiévale et là encore quel travail de votre part !!!
Un énorme merci !
Jean-Marc Frénéa