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Pour l'étude du moyen-âge
A propos de du "Vir nobilis Milo cum conjuge sua Suficia"
Cartulaire de Saint-Chaffre
CXIV. DE EADEM VILLA ET DE CARABACCIACO. Divine timore pariter et amore provocatus vir nobilis Milo, cum conjuge sua Suficia, dedit unum mansum in supradicta villa de Monte Usclato, et in pago Lugdunensi, in vicaria Soyonense, in villa quae dicitur Carabaciago, duos mansos cum omnibus pertinentiis, ecclesise Sancti Petri atque Sancti Theofredi,Vulfaldo abbate, Lothario rege
La datation de la charte de Saint-Chaffre est totalement erronée.
Successeur de Dalmas, Vulfad est abbé de Saint-Chaffre de 950 à 982. Il est connu pour avoir entrepris la construction d’une nouvelle église abbatiale à la gloire de saint Théofrède et de saint Martin. Le roi Lothaire qui y figure est donc le fils de Louis d'Outremer. Lothaire régna entre 954 et 986. Le Milon, époux de Sulficie, ne peut donc être identifiable avec les premiers Milon, comte en Langrois, ni avec le Milon, figurant dans l'entourage de Lothaire en 865.
Cette charte est par ailleurs à mettre en relation avec celle qui la précède dans le cartulaire de Saint-Chaffre :
CXIII. DE MONTE USCLATO. Alius similiter nomine Guicardus cum uxore sua Adaletdi dedit unum mansum, in villa de Monte Usclato, in pago Vellaico, cum omni sua integritate.
Ce Guichard, époux d'une Adélaïde, est probablement membre de la famille de Beaujeu.
Les deux donations portent sur le même alleu de Montusclat, dans le Velay. On peut donc émettre l'hypothèse que ce Guichard et le noble Milon ait été apparenté. Or un Milon figure en qualité de premier témoin d'un Guichard de Beaujeu lors d'une donation à Cluny en 978. Ce Guichard est certes marié à l'époque à une certaine "Aialmodis", mais cette Almodis déclare avoir été préalablement l'épouse d'un Hugues dans un autre acte de Cluny datable de 969/970, avant de conclure une nouvelle union avec Guichard ("senioris mei Hugonis atque Vuichardi "). Rien ne s'oppose dès lors que ce même Guichard ait eu une première épouse du nom d'Adélaïde.
Bien cordialement.
Jean-Christophe Giovannelli