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Il est toujours difficile de déterminer comment apparait, au détour de l'an mil, les familles dominantes, en Provence encore plus ailleurs, et les Castellane ne dérogent pas à la règle.

 

Sceau de Boniface de Castellane. Source Blancard [1]

 

Dans le dernier demi-siècle du premier millénaire, s'instaure en Provence une nouvelle dynastie de comtes, apparament mise en place par le jeune roi Conrad le Pacifique. Cette famille, qu'on pense venue de Bourgogne, est accompagnée de divers personnages dont l'influence grandit au fil des ans en Provence comme, par exemple, Arlulf, ancêtre des vicomtes de Marseille. D'après M Aurell [2], beaucoup de membres de cette aristocratie, arrivée de fraîche date, appartiennent à une génération de Provençaux qui, exilés en Bourgogne au début du Xe siècle, regagnent leurs domaines d'origine un peu plus tard.

 

Parallèlement à l'installation de ces nouveaux seigneurs, la Provence est encore peuplée d'une aristocratie gallo-romaine dont certains membres jouent un rôle actif au Xe siècle. C'est le cas du comte d'Apt, Griffon, probablement apparenté aux premiers Castellane mais on connait aussi Fouquier, père de l'abbé de Cluny Mayeul, propriétaire d'un très large domaine. La documentation nous renseigne peu sur cette ancienne noblesse dont les contours restent malheureusement flous.

 

Nouvelle et ancienne classes dirigeantes ne se sont pas forcément opposées et on peut gager que des liens matrimoniaux se sont noués entre elles. D'autre part, la guerre contre les Sarrazins menée par Guillaume II en 972 et la redistribution des terres gagnées sur l'ennemi a manifestement favorisé l'émergeance de nouvelles familles. C'est dans ce contexte difficile à appréhender qu'apparaissent les ancêtres de cette lignée.

 

Les historiens de la Provence n'ont pas pu ignorer les Castellane qui ont marqué leur époque. Jean Barruol [3], s'aperçevant qu'ils tenaient des terres appartenant à Fouquier/Fouchier, père de Saint Mayeul, les a reliés à la parentèle de cette famille, tout comme les Reillanne, les Agoult et bien d'autres (schéma ci-contre). Nous savons aujourd'hui que la réalité est bien plus complexe mais les études de cet auteur ont durablement marquées les suivantes.

 

Les médiévistes modernes, plus rigoureux, (Poly [4], Magnani [5], Aurell [6], Pécout [7]...) préferent s'appuyer sur les documents existants plutôt que sur des intuitions pour construire la généalogie de cette famille mais nous remarquons qu'il y a encore des différences d'interprétation entre eux, ce qui n'arrange pas nos affaires.

 

Les ancêtres supposés :

Nous lisons dans « l’Histoire de Provence » de Nostradamus [8] : presque tous les historiens s'accordent à dire que la maison de Castellane est issue d'un prince royal de Castille mais l'on ne saurait fixer l'époque de son arrivée en Provence que vers l'année 800, temps auquel les sarrasins firent leurs incursions en Provence et la ravagèrent, que l'on trouve un baron de Castellane qui les combattit et les chassa de ses montagnes et qui furent détruits en l'année 980 par Gibelin de Grimaldy, et leur fort du Fraxinet démoli.

 

L’opinion de Martin Aurell diffère quelque peu de celui de Nostradamus. Il écrit dans « La vielle et l’épée » : l’absence de texte du haut moyen-âge relatif à la Provence orientale empêche toutes recherches sur les origines de la famille de Castellane. Peut-être descendait-elle, comme le prétendait le comte Cais de Pierlas du clan tentaculaire des vicomtes de Nice et d’Apt, ou bien, d’après une intéressante suggestion faite par H. Bresc provenait-elle d’outre monts, ce qui ne serait pas étonnant quand on sait l’aide apportée par les Lombards à Charles Martel pour annexer cette partie de la Provence au royaume des francs. (Remarque d’anthroponymie « l’adoption systématique du prénom Boniface, inusité en Provence, mais répandu dans l’aristocratie Lombarde »).

 
L'avis du généalogiste de cette maison, Uc/Hugues de Castellane [9] se distingue des deux précédents. Sur une base presque exclusivement onomastique, il estime que les plus anciens membres de cette dynastie appartiennent à une branche de la famille des Arbalt primitivement installée dans le Maconnais. Rien n'est moins sûr mais résumons ses travaux dans un premier chapitre.
 

Arbalt I x Blismodis :

Le 13 février 914, Dacbertus, Albuinus, Arnulfus et Ricardo vendent à Arlebaldo un courtil avec une maison et une vigne situées à in Monte, dans la villa de Montaudon, dans l'ager de Ruffey, au pagus de Mâcon (CLU [10] n° 195).

 

Le 23 juillet 916, Arbald I donne, pour son salut éternel et celui des membres de sa famille, des terres à Bassy, à côté de Saint Gengout de Scissé non loin de Lugny et à la Ste Ceroix dans le comté de Lyon. L'acte est signé par son fils Arbalt II et par un proche dénommé Robert (CLU n° 203).

 

En mars 926, Ricardus et Ermengardis son épouse vendent à Arlebaldus un champ situé dans l'ager de Ruffey, au pagus de Mâcon. Ils reçoivent en échange la somme de 8 sous (CLU n° 262).

 

Entre 910 et 927, Arlebaldus donne à l'abbaye de Cluny, pour sa sépulture, son salut et celui de son épouse Blimodis, un courtil et un champ dans la villa Bierias ainsi que la moitié d'un pré à Valouze et un serf du nom de Bernonem. L'acte est signé par Mayeul son fils (CLU n° 182).

 

Les enfants d'Arbalt et de Blismodis seraient alors :

  • Mayeul d'après CLU n° 182 ;
  • Arbalt II d'après CLU n° 203 qui suit (mais est-ce bien, Arbalt, mari de Blismode qui donne dans le comté de Lyon ?).

On peut penser, comme Jean Barruol, que la famille des Arbalt est apparentée à celle des Mayeul. Peut-on pour autant en déduire que Blismodis est fille d'Alberic/Aubri, comte de Maçon, et d'Attala ? L'hypothèse est peut-être un peu osée...

 

Arbalt II x Arsinde :

Vers 920, Arbalt et son épouse Arsendis donnent l'église de Fissy, hameau de Ligny en Maconnais, au monastère de Cluny. L'acte est signé par un second Arbalt, mais il n'est pas noté qu'il s'agit du fils des donateurs (CLU n° 520).

 

En mars 926, Arbalt agrandit ses biens à Ruffey par l'achat d'une nouvelle parcelle. Son fils (?) Arembert signe avec lui (CLU n° 259 et 262).

 

En janvier 929, Arbalt est témoin de la donation par le prêtre Mainbod, Rotard et sa femme Girberge pour l'âme de leurs parents Otard et Gotestue et de leur frère Frédoni (CLU n° 374).

 

Les enfants connus d’Arbalt II et Arsinde sont :

  • Arbalt III qui suit (CLU n° 519, 557 et 845) ;
  • Arembert x Marcia (CLU n° 448 dans laquelle on apprend qu'Arembert et Girbalt sont frères) ;
  • Girbalt x Emma (CLU n° 385 dans laquelle on apprend que Girbalt est le frère d'Arbalt III et 418).

 

Arbalt III x Alindrade :

En avril 930, avec le consentement de son frère Girbalt, Arlebaldus donne à l'abbaye de Cluny, pour le salut de ses parents, l'ensemble des biens qu'il possède dans la villa de Ruffey, au comté de Mâcon (CLU n° 385).

 

En juillet 931, confirmation de la donation précédente (CLU n° 397 et 398).

 

Vers 943, Arleboldus et Alindrada son épouse donnent à l'abbaye de Cluny plusieurs biens et des serfs situés dans les villae de Marchizeuil et de Ruffey (CLU n° 519).

 

Entre 942 et 954 : Arbalt et sa femme donnent une terre sise à Buffières, à l'ouest de Cluny (CLU n° 557).

 

Le 14 octobre 943, Arlebaldus et Alindrada son épouse donnent à l'abbaye de Cluny un courtil et une vigne situés dans la villa Segia, au pagus de Mâcon (CLU n° 645).

 

La famille d'Alindrade :

Alindrade appartient, toujours d’après Jean Barruol, à la famille des Mayeul. En effet, un certain Mayeul et son épouse Alindrade, apparaissent le 28 mai 941 : Modoenus donne à Mayolus et Alindrada son épouse divers biens dont un courtil, une vigne et deux serves situés dans la villa Davagiaco, au pagus de Mâcon. (CLU n° 528). Ces deux là pourraient être les parents de Alindrade/Landrade femme d'Arbalt III.

 

Un peu plus tard, en 947, Landrada donne à l'abbaye de Cluny, pour l'âme de son senioris Maioli, un manse situé dans la villa Maioticas, un courtil et une vigne situés dans la villa Casanicas, au pagus de Chalon. (CLU n° 697).

 

En conclusion :

Notons qu’aucune de ces chartes ne donne de réelle filiation et que l'hypothèse que les Arbalt forment trois générations successives n'est pas prouvée.

 

Au final, il est difficile d'établir des certitudes sur de simples présomptions onomastiques. Retenons simplement que l'hypothèse que les Castellane soient les descendants des Arbalt parait être une piste prometteuse plus ou moins acceptée par les historiens.

 

Les premières générations :

En approchant l'an mil, nous parvenons à cette période charnière peuplée de nombreux bouleversements. La naissance de la féodalité et la privatisation de nombreux biens laïques et religieux créent une discontinuité entre une époque carolingienne en déliquescence et un temps dominé par les seigneurs dont débattent encore les historiens (Poly et Bournazel [11], Barthélémy [12], Lauranson-Rosaz [13]...).

 

C'est au cours de cette période que les premiers Castellane, alors installés dans la région d'Apt, commencent à agir en Provence.

 

Rostain :

Le premier de cette maison se nomme Rostain. C'est peut être lui qui, s'il est le fils d'Arbalt III, est descendu en Provence, à la suite d'une élite désignée par Conrad le Pacifique.

 

Rostain est établi dans la région d'Apt et sa famille possède une partie des biens qui appartenaient naguère la famille (mal connue) du comte Griffon. Il apparait aussi dans cette dynastie deux prénoms, Dodon et Appolon, qui pourraient appartenir au stock onomastique de ce dernier et provenir de la parentèle du fondateur de l'abbaye de la Novolaise (hypothèse personnelle).

 

Comme l'affirme Jean Barruol, c'est peut être Rostain qui donne en 950 Carniol et l'église de Saint Martin de Fontcremat près de Banon, à l'abbaye de Montmajour (HM [14] n° 1).

 

Les médiévistes se sont basés sur la charte de donation du comte Griffon dans laquelle signent un Arbalt et un Rostain pour déterminer une parenté entre eux : le comte Griffon, fils de Griffon et de Théviarde, fait avec son neveu, évêque d’Apt, le 11 des calendes de Mars 955, donation à l’église Sainte-Marie et Saint-Pierre de Montmajour pour le salut de son âme, de sa mère Théviarde et d’Ermengarde mère dudit neveu. L’acte est signé du comte Griffon, de l’évêque Rostaing, de Teutbert, d’Arbalt, de Rostaing et d’autres…(HM p 30).

 

De nombreux systèmes ont été imaginés par les historiens de la Provence pour interpréter cette parenté. Cais de Pierlas [15] a pensé que c'était Galburge, femme de Dodon, qui descendait de Griffon. Jugné de Lassigny [16] propose simplement que Pons Arbalt, père de Dodon soit le beau-fils du comte Apollon. Georges Martin ne nous apprend rien de nouveau dans son Histoire et généalogie de la maison de Castellane [17]. On retrouve, enfin, les mêmes personnages distribués différemment dans le tableau des Castellane de Thierry Pécout.

 

 

Uc de Castellane, suivi par Eliana Magnani, affirme que Rostain a épousé une nièce du comte Griffon, fille d'Ermengarde, soeur du comte Appolon et de l'évêque d'Uzès Rostain. En 2002, N Valzey [18], qui a présenté un mémoire "Senez et Castellane du XIe au XIIIe siècle" à l'université de Paris IV Sorbonne, écrit : nous aurions mention en 949 du mariage d'une nièce de Griffon avec Rostang Arbald desendant des Arbald, famille venue d'Austrasie.

 

La famille supposée de l'épouse de Rostain :

Nous savons, par la charte de donation du comte Griffon que sa soeur Ermengarde est la mère de Rostain, évêque d'Uzès. Avec précaution, nous lui attribuons aussi Appolon, comte d'Apt après Griffon, et une fille mariée avec Rostain, ancêtre des Castellane et possible descendant des Arbalt.

 

Le seul fils supposé de Rostain est :

  • Pons Arbalt qui suit.

 

Pons Arbalt x Ermengarde :

Son prénom composé rappelle celui de son grand-père et peut confirmer une partie de son ascendance.

 

En 978 (ou plus exactement en 986), Pons-Arbalt et sa femme Ermengarde détenaient illégalement des dîmes de l’évêché. Ils reçoivent alors en précaire les dîmes des localités de Saint-Saturnin, Saint-Etienne, Agnane, et Antignane où se trouvent les églises de Saint-Sulpice et Saint-Philibert sous certaines conditions concernant les prêtres et l’évêque d’Apt (CA [19]).

 

En 988, Pons Arbalt donne les vignes de Silvolas, situées au sud du château de Roussillon, à 8 km au nord-Ouest d'Apt, vignes qui lui viennent de sa mère (CA n° 78).

 

Pons et Ermengarde sont encore mentionnés dans une charte de Montmajour (HM p 97) non datée, par laquelle le moine Gibernus fait donation à l’abbaye de divers biens au comté d’Apt que lui avait donné Pons et sa femme Ermengarde et ses fils Dodo, Ripert, Arbalt et Pierre.

 

Les enfants de Pons et Ermengarde sont, d'après E Magnani qui semble s'appuyer sur une charte de donation de Gibernus (HM p 97) ...Poncius et uxor sua Ermengarda et filii sui Dodo, Ripertus, Arbalus, [Petrus]... :

  • Dodon qui suit ;
  • Ripert ;
  • Arbalt cité en 1043 ;
  • Ermengarde mariée à Aldebert de Lacoste ;
  • Abellon décédé vers 990 (T Pécout) ; son fils Pons de Saint Martin et son neveu, Ripert, fils de Dodon, font donation pour son âme en 1039.

 

La famille d'Ermengarde :

En 991, Ermengarde donne à Notre-Dame d’Apt et aux chanoines la cinquième partie de ses biens dans un certain nombre de localités sises entre Apt et Saint-Saturnin. Ses soeurs supposées (d'après E Magnani-Soarès) Aremberte mariée à Garac de Lacoste et Teucinde femme de Nivelong de Cavaillon approuvent la donation (CA n° 100).

 

Jean Barruol pensait que les trois soeurs étaient filles d'Eric, frère de Saint Mayeul. Il complétait la fratrie avec Humbert et Lambert, souches des familles d'Agoult et de Reillanne. Les médiévistes modernes ont montré que cette thèse ne tenait pas.

 

Par contre, la présence de l'anthroponyme Teucinde rapproche ces trois princesses de la fondatrice de Montmajour qui est décédée en 977. Chronologiquement, elle pourrait être leur grande tante.

 

Nous ne savons pas comment est introduit dans ce lignage le prénom Ripert, qui apparait dès la génération suivante. Ne le doit-on pas à la famille d'Ermengarde ? La réponse à cette question pourrait nous donner une piste de recherche pour découvrir le lignage dont elle est issue...

 

Remarque :

D'après N Valzey, il y a deux groupes de donateurs à Castellane :

  • Aldebert de Lacoste et son épouse Ermengarde qui ont aussi des biens dans le comté d'Apt et celui de Glandevès. Ils donnent Saint-Saturnin dans le diocèse de Glandevès en 1022 (CL [20] n° 28) puis les églises de Castellane aux moines de Saint Gervais de Fos dans les années 1030 avant de les rendre aux moines de Saint-Victor en 1043 (CSV[21] n° 768).
  • Dodo et Galburge qui donnent le cinquième des églises de castellane en 1010.

Que ce soit par héritage ou par rapine que la seigneurie de Castellane leur soit parvenue, on peut penser qu'un lien de parenté unit les deux groupes de donateurs. Dans l'hypothèse classique (reprise par T Pécout ou N Valzey par exemple), Aldebert est le fils de Pons-Arbalt. Dans l'hypothèse de E Magnani, c'est son épouse, aussi nommée Ermengarde, qui est la fille de Pons-Arbalt...

 

 

Dodon x Galburge :

Dodon figure avec ses parents et ses frères dans la charte de Montmajour citée précédemment (HM p 97).

 

Vers 1010, Dodon, sa femme Galburge, et leurs fils Pons, Ripert et Laugier font donation à l’église Sainte-Marie de Senez du cinquième des églises « sub castro Petra Castallena », part que Dodon a reçue en partage (ABDR [22] H 13).

 

Dodo, Galburge et leurs enfants offrent l’église de St Jean de Campanias (Bonnieux) avant 1032 : Dodi et uxoris ejus et corum proles, qui hanc scribi et firmeri jusserunt. Signum Poncius firmat, Ugo episcopus firmat, Bonefacius firmat, Arbaldus firmat, Petrus Firmat, Dodo Pulverellus firmat (CSV n° 429).

 

Les fils de ce couple sont, d’après la charte de Saint-Victor n° 768, écrite vers 1035 ...Domnus Ugo episcopus Senecensis, et frater ejus, id est Pontius Pulverellus, Ripertus, Leodegarius, Bonefatius, Arbaldus, Petrus... :

  • Hugues (évêque de Sénez) ;
  • Pons Pulverel qui suit ;
  • Ripert ; En 1039, avec son cousin Pons de Saint-Martin, il offre l'église Saint Pierre de la Clue comme suffrage pour l'âme de son frère Laugier et de son oncle Appolon (CSV n° 782) ;
  • Laugier décédé avant 1039 ;
  • Boniface (CSV n° 770;
  • Arbaud (CSV n° 770) ;
  • Pierre.

La famille de Galburge :

D’après Uc de Castellane, acceptés par T Pécout, certains de ces prénoms (Laugier et Boniface entre autres mais aussi celui de Galburge) appartiennent au stock onomastique de la famille de Reillanne. Il est donc possible (bien qu'il n’existe aucune preuve irréfutable) que Galburge soit la fille de Lambert de Reillanne et de son épouse Galburge. Le prénom Boniface, qui deviendra une des signatures des seigneurs de Castellane, serait donc exporté de la famille de Reillanne.

 

Pons Pulverel x Dias :

Pons Pulverel (le poudreux) est témoin en 1040 avec ses frères Ripert et Laugier (CSV n° 58) :Poncius, filius Dodonis, et Laudagarius, frater suus, sive Ripertus, firmavit…

 

Vers 1040, Pons confirme, avec ses frères Boniface et Arbaud, une donation faite par Amiel évêque de Senez. …Pontius Pulverellus et filius suus Dodo et fratres sui Bonifacius et Arbaltus, firmaverunt… (CSV n°770).

 

En 1053, Pons Pulverel confirme avec l’évêque Alfant un contrat de précaire établi par son aïeul Pons avec l’évêque Nartold par laquelle il a donné une vigne à l’évêque contre le revenu des dîmes des églises de Saint-Etienne, Saint-Sulpice et Saint-Philibert moyennant un certain nombre de conditions décrites dans l’acte (CA n° 49).

 

Pons Pulverel est témoin en décembre 1056 de la donation faite par son frère Arbalt d’églises situées à Trigance et à Rougon …Hugo episcopus, frater Arbaldi, firmavit. Pontius Pulverellus, frater ejus, firmavit… (CSV n° 622).

 

Les enfants de Pons sont :

  • Pierre (?) évêque de Senez, mort après 1108 ;
  • Dodon (CSV n° 770) ;
  • Boniface, le premier à accoler « de Pietra Castellana » à son prénom.

Pons Pulverel est enseveli (comme son frère Arbalt) dans l'église de Saint-Saturnin d'Apt.

 

 

Les incertitudes des premières générations :

La généalogie des ancêtres des Castellane reste encore à confirmer. Malheureusement, de nombreux points de déssaccord apparaissent pour peu qu'on analyse les différentes études des médiévistes et des érudits qui se sont intéressés à la question et comment prendre parti ?

 

Essayons, dans la mesure du possible, d'énumérer les plus grosses incertitudes de cette généalogie.

 

Possède-on trois générations d'Arbalt :

Si l'hypothèse semble, à priori, raisonnable, il n’y a pas de raison évidente, et encore moins de preuve que la seule combinaison possible entre ces trois personnages est celle proposée par l'auteur. En particulier, la chronologie laisse septique :

  • Arbalt I cité de 914 à plus de 916 pourrait être né vers 850/860 ;
  • Arbalt II cité vers 920 pourrait être né vers 870/880 ;
  • Arbalt III cité de 930 à 954 au plus tard pourrait être né vers 900.

Nous remarquons que les Arbalt n'agissent que sur un demi siècle, ce qui est peu pour trois générations. Rien ne permet d'éliminer, par exemple, l'hypothèse d'un remariage de l'un d'entre eux. Enfin, nous ne pouvons pas être certain que les différentes chartes évoquées ci-dessus concernent les trois mêmes personnages dénommés Arbalt. Si plusieurs ont pour cadre Ruffey près de Cluny, ce n'est pas le cas de toutes celles relevées par Jean Barruol dans le cartulaire de Cluny.

 

Les Arbalt sont-ils apparentés aux Mayeul ?

L'antroponyme Mayeul est cité dans la charte de Cluny n° 182, donnant une certaine consistance à la proposition. D'après J Barruol, Arbalt III est le cousin issu de germain de son épouse Alindrade. Là encore, nous n'avons pas les moyens de vérifier l'hypothèse.

 

Les Arbalt sont-ils les ancêtres des Castellane ?

Seule l'onomastique permet de l'induire. C'est bien peu !

 

Pons Pulverel :

D'après Jugné de Lassigny, J F Remerville (1653-1730), auteur du Collectanea d'Apt, aurait vu une charte qui confirme que Boniface I est le fils de Pons Pulverel. Si la chronologie est favorable à cette hypothèse, Boniface fils de Pons Pulverel reste un personnage hypothétique alors que Boniface frère de Pons Pulverel que E Magnani considère comme Boniface I est signalé dans plusieurs chartes.

 

La lignée des Boniface :

Si les incertitudes concernant les premières générations, comme nous venons de le voir, sont encore nombreuses, les connaissances sur cette famille s'améliorent très nettement à partir de Boniface I. Le seul point qui n'a pas encore été attesté par la documentation est l'articulation entre Laugier et Boniface II mais tous les médiévistes s'accordent à penser que Laugier est le père de Boniface.

 

Les Boniface, par d'habiles mariages, installent au fil des ans une seigneurie indépendante en Haute-Provence. Les comtes, et particulièrement ceux issus de la maison de Barcelonne, tentent alors de les contenir en leur imposant régulièrement des hommages mais semblent tant bien que mal s'accomoder de leur puissance dans la région. Ce n'est plus le cas de Charles I, premier comte de la maison d'Anjou qui, au milieu du XIIIe siècle, décide de mettre fin à l'égémonie de cette famille.

 

Boniface I :

Boniface de Petra Castellana est choisi en 1089 avec Foulques Dodon, prince de Callian et Aymon de Saint Gilles pour être arbitres entre l'abbé de St Victor-de-Marseille et celui de St Honoré-de-Lérins. Il est un fidèle du comte Raymond de Saint-Gilles (Poly).

 

Boniface est aussi garant d'Alphonse de Provence dans un traité avec le comte de Nice.

 

En mars 1094, Boniface (seigneur de Roumoules) et son épouse Stéphanie (qui détient 1/6 de la seigneurie de Puimoisson en héritage) offrent leur fils Aldebert aux moines de Lérins. Leurs trois autres fils sont cités dans l'acte (CL n° 226). C'est le seul enfant oblat issu de la haute aristocratie en Provence.

 

En mai 1126, Boniface est aux côtés du comte de Provence qui confirme un jugement de sa cour enlevant aux Moustiers les châteaux de Saint-Jurs, Aiguines et les Salles (Poly).

 

D’après Eliana Magnani, Stéphanie, épouse de Boniface, appartient à la famille de Riez. Trois arguments permettent cette astucieuse déduction :

  • La famille de Riez est l’une des premières à entretenir des liens étroits avec Lérins ;
  • Les Riez possédaient Roumoules. Un Gui de Roumoules et son frère Pons Malfait en témoignent ;
  • Le prénom de Stéphanie nous ramène à Stéphanie x Aldebert de Riez qui pourraient être les aïeux de l’épouse de Boniface.

Les enfants connus du couple sont :

  • Laugier qui suit ;
  • Albebert ; le 28 décembre 1122, cet Aldebert, devenu évêque de Senez, signe un accord avec l’abbé de Saint Victor de Marseille, en présence de ses neveux : Boniface de Petra Castellana, Dodon, Raymond et Hugues (CSV n° 777) ;
  • Hugues cité avec ses parents et ses frères en 1093 ; Il est encore témoin en 1146 (CSV n° 990) ;
  • Dodo cité avec ses parents et ses frères en 1093.

 

Laugier :

Dans le dictionnaire universel de Chaudon et Delandine [23] tome V p 290, un Gautier de Castellane, croisé en 1096, est cité. Il pourrait s’agit d’une mauvaise lecture de Laugier.

 

Laugier apparaît le 18 mars 1094, aux côtés de ses parents et de son frère Aldebert pour la donation à l’abbaye de Lérins (CL n° 226).

 

Avant 1113, il est témoin de la vente du château de Crugère faite vers 1120 par Aldebert-Varac à Laugier d’Agoult, évêque d’Apt (CA n° 113).

 

L'épouse de Laugier n'est pas connue contrairement à ses fils (il reste un doute sur les deux derniers cités) :

  • Boniface qui suit ;
  • Dodon cité en 1122 (CSV n° 972) ;
  • Hugues cité en 1122 (CSV n° 972) ;
  • Raimond cité en 1122 (CSV n° 972) ;
  • Foulque ? (évêque de Riez de 1133 à 1138) ;
  • Bertrand ? (évêque de Fréjus entre 1132 et 1145).

 

Boniface II x Laure :

En 1122, Boniface de Castellane et trois de ses frères Dodon, Raymond et Hugues signent la transaction entre l'évêque de Senez et l'abbé de Saint-Victor pour leurs droits respectifs à Castellane, Thorame et Alons : ...Hujus cartule sunt testes : Boefacius de Castellana et Dodo et Raimundus et Ugo fratres... Sigum Gafre de Bleus... (CSV n° 777 et n° 972).

 

Le 13 mai 1126, Boniface est témoin d'un accord entre le comte Raimond-Bérenger et les chevaliers du château de Saint-Jurs, Aiguines et Salette qui voulaient relever directement du comte et être libérés de leurs devoirs envers les seigneurs de Moustiers sur qui ces châteaux avaient été confisqués (Jugné et ABDR B 278).

 

En 1144, lors des guerres baussenques entre le comte Raymond-Bérenger et Etiennette, femme de Raymond des Baux, Boniface, premier baron de Provence, prend le parti de cette princesse.

 

Dès 1146, Boniface de Castellane figure parmi les nombreux seigneurs provençaux qui prêtent hommage à Raymond-Bérenger II (E Baratier [24] et Poly). Dans les semaines qui suivent, il accompagne le comte qui poursuit le tour de ses domaines et reçoit les hommages les plus tardifs.

 

Le 15 mars 1147, Bonifae est témoin de la donation effectuée par le comte de Provence des terres pour construire l'abbaye cistercienne du Thoronet (SSLAHP [25]).

 

Boniface est témoin en 1149, d'une confirmation de donation faite par le comte de Provence à l'abbaye de Sénanque (Papon [26] II p 225).

 

En 1156 se terminent les fameuses guerres baussenques avec la soumission de Raymond des Baux. Un traité dont Boniface est une des cautions est signé (ABDR B 282).

 

Laure, femme de Boniface II, est fille de Pons de Lançon, seigneur de Salernes, et de Garsende. Pons fait une donation à l'église de Barjols en 1117, alors qu'il est sur le départ pour Jérusalem. Laure apporte une partie de Salernes dans la famille de Castellane.

 

Laure et Boniface ont pour enfants :

  • Boniface qui suit ;
  • Laugier cité en 1152 dans une donation de son frère Boniface (Jugné). L'anthroponyme Laugier qui se perpétue (prénom de son grand père paternel) donne de la force à la reconstruction de cette généalogie.

 

Boniface III x Alasacie :

En 1174, Boniface de Castellane se rend caution pour 1000 sous en faveur de Guillaume Feraldi, seigneur de Thorame, lequel transige avec saint-Victor pour les droits féodaux de ce lieu (Cais de Pierlas d'après les ABDR série B 762).

 

En juin 1176, Boniface est garant, (avec Blacas d'Aups) au nom du roi d’Aragon, du traité de paix que celui-ci passe avec des consuls de Nice (ABDR B 287 et Papon p 253 t II).

 

En 1189, Boniface de Castellane, se croyant souverain de ses petits états, veut se soustraire à l’hommage et se révolte ouvertement contre Alphonse I. À cette date, l’aïeul du troubadour tient tête à l’ost royal. Le roi parvient quand même à conquérir, avec l’aide de Blacas d’Aups, les villages de Salernes, Comps et Moustiers. Finalement Boniface descend de son propre gré à Grasse où il prêtre serment de fidélité et hommage à Alphonse. En échange, le château de Salernes et d’autres biens, confisqués, lui sont rendus. Le roi d'Aragon s'engage à lui rendre Salernes, lui promet son aide pour recouvrer ses droits à Moustiers et lui confirme ses autres possessions (E Baratier et ADBR Série B 294).

 

Boniface épouse, vers 1155, Adalsacie de Moustiers, fille de Guillaume, qui lui apporte en dot le château et la seigneurie de Chateauneuf.

 

Nous connaissons deux enfants de ce couple :

  • Boniface le Roux qui suit ;
  • Laure x Blacas de Blacas, troubadour et compagnon de Raymond Béranger V dans l’exercice de ses fonctions.

 

Une sentence arbitrale d'Hugues Raimond, évêque de Riez (1200-1223), rapporte que Boniface aurait été tué par Spada, seigneur de Riez.

 

 

Boniface le Roux x Orable  :

En juin 1195, donation faite par Boniface le Roux fils d'autre Boniface et dame Adalasie à l'ordre des templiers de Rue de diverses terres près de Villecroze. Cet acte mentionne son épouse Orable et son fils Boniface (Inventaire général des papiers renfermés dans le chateau de Grimaud [27] p 23)

 

En 1205, Boniface permet aux templiers de Rue de faire paitre librement leurs troupeaux sur toute l'étendue de sa seigneurie (ABDR H1 118).

 

Au mois de mai 1205, Boniface fait un accord avec Raoul, prieur de Villecroze, au sujet des droits qu'il possède à Villecrose en tant que seigneur de Salernes (Jugné).

 

Le 20 janvier 1214, Boniface est témoin de la donation du Comté de Forcalquier à Raymond Berenger V, comte de Provence de 1209 à 1245 (SSLAHP).

 

En octobre 1214, Boniface et son fils Boniface donnent à l’église de Villecroze, une maison et certains droits à Villecroze (CSV n° 985).

 

En 1215, le père du troubadour est présent à Forcalquier, à l’acte public par lequel la comtesse Garsende confirme la donation du Comté en faveur de son fils Raymond Bérenger qu’elle avait faite 6 ans auparavant à Lamanon.

 

Boniface donne à l'abbaye du Thoronet un moulin et un verger à Castellane (ADV [28] fond Thoronet).

 

Boniface meurt entre 1219 et 1227 et laisse derrière lui :

  • Agnès x Geoffroy de Puget Théniers ;
  • Boniface VI x Agnès Spata.

 

Orable de Fabrègues serait, d'après le site Escalier [29], la nièce de Guillaume Augier seigneur de Riez, probablement fille Augier III de Riez, petite fille d'Erbert de Lançon et d'Adalgarde de Riez.

 

Boniface V x Agnès Spata :

Avant 1227, Boniface s'en prend aux biens de Saint-Victor à Villecroze (CSV n° 985) et probablement aussi à des possessions comtales (Pécout).

 

Avant 1227, peut-être entre 1222 et 1226, un conflit dresse le comte Raymond-Bérenger contre Boniface et le comte sévit en confiscant des biens aux Castellane, en particulier le péage de Quinson (Pécout). L'hommage de janvier 1227 avec restitutions (sauf le péage de Quinson) est le signe de la fin de cette guerre : 19 janvier 1226/1227, à Riez, hommage de Boniface de Castellane pour les châteaux de Salernes, Villecroze, Entrecasteaux, Allemagne et pour la suzeraineté qu’il possède sur ceux d’Esparron…fiefs pour lesquels il devra au comte les cavalcades et les albergues. Il reconnaît en outre la suzeraineté de Raimond Béranger V sur le donjon, le château et le bourg de Castellane, avec ses dépendances (Robion, Taulane, Blieux, Taloire…) et sur les châteaux de Thorame-Haute, Barrême… Le comte annule toutes les acquisitions qu’il a pu faire de fiefs relevant de la maison de Castellane,  à l’exception des châteaux de la Verdière et de Quinson (RCAP n° 104).

 

Le 28 février 1231, reconnaissance par Boniface de Castellane, seigneur de Salernes de ce qu'il possède auprès de Grignan (RD [30] n° 7110)

 

Dès cette époque, les comtes de Provence tentent de contenir la puissance des Castellane. En 1237 ou 1238, Raymond-Bérenger V passe deux accords avec les seigneurs de la région de Barême et de Riez qui reconnaissent l'ensemble des droits comtaux (E Baratier).

 

En 1236, inféodation par le comte de Provence en faveur de Boniface de Castellane, des terres de Thorame Haute, Tartonne, en échange de divers domaines sis à Barême et au Thouard (ABDR B 327 et RACP n° 235).

 

En juin 1236, Boniface de Castellane, avec l'accord de son fils, abandonne des droits de pâturage sur ses terres aux chartreux de Montrieux, ainsi qu'une franchise de péage et de lesde (Pecout p 631). En Août 1248, sa femme Agnès émet un acte en tout point semblable.

 

En 1243, Boniface autorise les chartreux de la Verne, dans le massif des Maures, à faire paître leurs troupeaux sur ses terres (Martin).

 

En 1244, Boniface, comme à la génération précédente, doit s'accorder avec l'abbaye de saint-Victor à propos des droits du prieuré de Villecroze (CSV n° 1031). Il retient alors une part des justices de sang, conformément à la coutume en vigueur in terra domini de Castellana (Pécout) .

 

Le 4 mai 1247, Boniface donne la Roche de Castellane à Boniface de Galbert son fils (SSLAHP).

 

Le 13 juin 1249, Boniface reçoit de Romé de Villeneuve le château de la Verdière, Boniface VI, son fils, reçoit la terre de Riez (SSLAHP et ABDR B 343).

 

En septembre 1249, Boniface exempte de péage les troupeaux des chartreux traversant ses terres (Pécout p 631).

 

Boniface a eu différentes épouses :

  • Ne de Gaubert d'où :
    • Boniface de Gaubert marié à Sybille de Fos d'où postérité ;
  • Agnès spada d'où:
    • Boniface qui suit ;
    • Sybille femme de Rostaing Rougon ;
    • Hugues des Baux, seigneur d'Allemagne, x Adélaïs des Baux d'où postérité ;
    • Béatrice de Mison successivement mariée avec Bertrand de Mévouillon puis Philippe de Fos ;
    • Aycarde x Paul de Villeneuve.
  • Parisse.

Boniface teste le 14 juin 1252.

 

Boniface VI x Sibille de Trets :

Boniface VI est cité entre 1236 date à laquelle il est déclaré majeur et 1265 (Martin Aurell). Son père lui donne la principauté de Castellane le 4 mai 1247 et, un peu plus tard, ses droits sur Riez (G Martin).

 

En 1252, Boniface donne, à la suite du décés de son père, de nouveaux statuts aux habitants de Castellane (document perdu, SSLAHP).

 

Boniface prétend à son tour exercer en 1255 à Saint-Julien du Verdon le merum impertum au détriment de l'abbaye de Lérins (CL n° 106).

 

Dès le début du règne de Charles I, un conflit plus marqué qu'aux époques précédentes oppose Boniface au comte Angevin (Pécout).

 


En 1257, Boniface prend  le parti de Béatrix de Savoie contre Charles d'Anjou, son beau-fils. Saint Louis intervient en faveur de la veuve de Raymond Bérenger et lui assigne une pension de 6000 livres tournois qui apaise le conflit. L'amnistie qui suit ne permet pas d'éteindre toutes les rancunes. Un peu plus tard, les agents fiscaux du prince Charles sont chassés puis massacrés par le peuple de Marseille en rébellion qui s'est choisi Boniface pour chef. Charles assiège la ville et punit de mort les principaux meneurs de la révolte épargnant tout de même Boniface à qui il confisque sa seigneurie. Boniface est banni de Provence.

 

Le 21 juin 1258, une sentence arbitrale rendue par l'évêque de Digne oppose les enfants de Boniface et Agnès Spada, Hugues des Baux, Boniface et leurs soeurs Béatrice de Mison, Sybille et Aycarde à l'évêque de Riez Foulques de Caille. Les Castellane affirment ques les biens de Riez, Saint-Etienne et Brunet ont été donnés par leur mère à leur père avant leur mariage alors que Foulque prétend qu'Agnès a laissé ses mêmes biens à son fils Augier qui les a vendu à l'église de Riez (Pécout II p 555).

 

Le 25 octobre 1260, quittance concédée par Boniface de Castellane à Foulques de Caille, évêque de Riez (Bulletin philologique et historique [31] p 305).

 

En 1262, Boniface trouve refuge à Montpellier mais ne profite pas de l'amnistie accordée par Charles à la demande du roi Jacques I (Aurell).

 

En février 1265, Boniface est auprès de l'infant Pierre d'Aragon à Huesca (Aurell). Un peu plus tard, en juillet, il est peut-être dans le royaume de Valence, auprès du même prince.

 

Boniface épouse Sibille de Trets, dame de Toulon, fille de Jaufridet et Guilhelme de Blacas, veuve de Gilbert des Baux, frère de Barral. Le couple est sans enfants.

 

Bibliographie :

[1] Iconographie des sceaux et des bulles des archives des bouches du Rhône 1860 Louis Blancard

[2] Pouvoir et société à Arles au Xe siècle Martin Aurell

[3] L’influence de Saint Mayeul et de ses proches dans la renaissance provençale du XIe siècle Jean Baruol 1965 communication au 90e congrès national des sociétés savantes

[4] La Provence et la féodalité 1976 Jean-Pierre Poly

[5] Monastères et aristocratie en Provence Milieu du X - début du XII siècle 2000 Eliana Magnani

[6] La vielle et l'épée. Troubadours et politique en Provence au XIIIe siècle 1991 Martin Aurell

[7] Une société rurale du XIIe au XIVe en haute Provence : les hommes, la terre et le pouvoir dans le pays 1999 T Pécout

[8] Histoire et chronique de Provence 1614 César Nostradamus

[9] Pages d'histoire mâconnaise et provençale 1978 Uc de Castellane

[10] Recueil des chartes de l'abbaye de Cluny désormais CLU

[11] La Mutation féodale Xe - XIIe siècle 1980 Jean-Pierre Poly et Eric Bournazel

[12] La mutation de l'an mil a-t-elle eu lieu ? Servage et chevalerie dans la France des Xe et XIe siècles 1997 Dominique Barthélemy

[13] Le débat sur la mutaion féodale : l'état de la question 2000 C Lauranson-Rosaz

[14] L’histoire de Montmajour Chantelou publié par le baron du Roure dans Revue d'histoire de Provence 1890-1891

[15] Le XIe siècle dans les Alpes Maritimes, études généalogiques 1889 Cais du Pierlas

[16] Généalogie de la maison de Castellane 1912 Juigné de Lassigny

[17] Histoire et généalogie de la maison de Castellane 1989 Georges Martin

[18] L'évêché de Senez et les Castellane Natasha Valzey dans Bulletin de la socité d'études scientifiques et archéologiques de Draguignan et de Var 2002

[19] Cartulaire d'Apt désormais CA

[20] Cartulaire de Lérins désormais CL

[21] Cartulaire de Saint Victor de Marseille désormais CSV

[22] Archives départementales des Bouches du Rhône désormais ABDR

[23] dictionnaire universel de Chaudon et Delandine tome V  1810

[24] Enquête de Charles d'Anjou en Provence E Baratier

[25] Société Scientifiques et Littéraire des Alpes de Haute Provence désormais SSLAPH

[26] Histoire générale de Provence 1776-1786 J.P. Papon

[27] Recueil des actes des Comtes de Provence désormais RACP Fernand Benoit.

[28] Archives départementales du Var désormais AdV

[29] Association Escallier

[30] Regeste Dauphinois désormais RD

[31] Bulletin philologique et historique jusqu'à 1715 du Comité des travaux historiques et scientifiques 1932 1933

LU

Pour la traduction des chartes latines, nous avons utilisé le site Telma chaque fois que cela a été possible

Commentaires

Gasparde de Castellane

Bonjour,
Passionnante lignée que celle des Castellane ! Je m'intéresse plus particulièrement, en ce moment, à la famille de Castellane d'Andon. Quelques points concernant cette branche me posent problème et je m'interroge notamment sur la filiation de Gasparde mariée avec Claude de Palhier ca 1500 et présentée dans plusieurs généalogies comme fille de Honoré de Castellane d'Andon et de Madeleine de Gazel. Or, j'ai lu dans une brochure intitulée "un front pionnier dans le haut pays grassois" émanant du conseil général 06 et donnant pour source un article paru dans la revue scientifique et littéraire de Cannes (année 2000 ) que Gasparde de Castellane était une fille "légitimée" de Honoré de Castellane d'Andon. Peut-être s'agit-il simplement d'une faute de frappe ? 
Quelqu'un pourrait-il m'apporter quelques éclaircissements, au vu de documents ( notamment actes notariés ) concernant la filiation de Gasparde ?  Il serait intéressant d'en savoir plus...
Cordialement.
Pierre-Charles

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