Les échos du site

Nous avons remis à jour notre fichier concernant les relevés des notaires de Savines et nous avons divisé le fichier sur les notaires d'embrun en deux parties car il était trop important et se manipulait difficilement. Nous avons commencé à relever des minutes de Saint-André d'Embrun.

Dernières minutes

Actes à gogo

 

 
25 BMS
220 minutes notariales

Navigation

Nous sommes allés nous promener, un dimanche après-midi pluvieux, au château de Clisson. Des animations à caractère médiéval étaient proposées ce jour là mais, malheureusement, elles ont été annulées à cause d’une météo exécrable. La balade n’en a pas souffert pour autant car le site vaut le détour…

 

Vue des ruines de Clisson (2017)

 

Le lignage de Clisson a bénéficié récemment d’une étude (Actes du congrès de Clisson de septembre 2003) qui fait le point sur les connaissances actuelles que les historiens détiennent sur cette famille installée dans le sud du pays nantais.

 

L’épopée des Clisson débute au XIe siècle et se termine au XIVe. Entre France et Bretagne, ils ont, entre autres, participé à la guerre de cent ans et à la guerre de sucession de Bretagne entre les Montfort et les Blois (guerre des deux Jeanne). Malgré les épreuves qui ne les ont pas épargnés, ils ont réussi à conserver et accroitre leur puissance. Le plus connu d’entre eux, Olivier V, a même été connétable de France dans la seconde partie du XIVe siècle.

 

Cette présentation du château de Clisson et de ses plus anciens propriétaires s’appuie essentiellement sur les auteurs suivants :

  • Frédéric Morvan [1] ;
  • Jean-Pierre Brunterc’h [2] ;
  • Paul de Berthou [3] ;
  • Dom Morice [4] ;
  • Henri Beauchet-Filleau [5].

 

Le château :

Une visite virtuelle du château est possible avec cette vidéo.

 

Nous devons presque exclusivement à Paul de Berthou ce bref résumé historique sur le château qui, planté au somment d’un éperon rocheux, domine le confluent de la Sèvre et de la Moine, point stratégique entre Bretagne, Anjou et Poitou.

 

Le pont Levis qui protégeait la partie médiévale du château avant l'agrandissement ordonné par François II

 

L’ensemble est imposant mais les ruines très partielles. Les parties les plus anciennes datent du XIIIe et XIVe siècle. Les murailles et les tours sont entremêlées si bien qu’il est ardu de s’imaginer le château du temps de sa splendeur et, d’autant plus, qu’à la bâtisse initiale a été ajoutée, par le duc François II de Bretagne, une partie qui s’allonge vers l’ouest.

 

Un premier château (dont il ne reste rien) a été construit au milieu du XIe siècle lorsque les comtes d’Anjou contrôlaient le Nantais.

 

Un siècle et demi plus tard, alors que la famille a gagné en puissance, Guillaume de Clisson élève un nouveau castel, en remplacement de la forteresse romane léguée par ses ancêtres.

 

L’aspect du château est encore modifié au cours du XIVe siècle sous le père et le grand-père du connétable, Olivier V qui, semble-t-il, a peu résidé à Clisson.

 

Le château change de propriétaire au début du XVe siècle. En 1420, le duc Jean V de Bretagne, visé par un attentat manigancé par Margot, fille de connétable, et son fils Olivier de Blois, comte de Penthièvre, confisque le château et en fait don à son frère Richard, comte d'Etampes, qui l’habite et y meurt le 4 juin 1438.

 

Marguerite d'Orléans, veuve de Richard, reçoit Clisson dans son douaire, et, après elle, le château revient à son fils, le duc François II, qui y fait de nombreux changements et restaurations, et lui adjoint une enceinte nouvelle. Il tient au château une cour brillante et c'est à Clisson qu'il épouse, le 27 juin 1472, Marguerite de Foix, mère de la duchesse Anne, reine de France à deux reprises.

 

Le 27 octobre 1481, François II fait don de la châtellenie de Clisson à son fils naturel, François de Bretagne, baron d'Avaugour.

 

A la fin du XVIe siècle, Charles d'Avaugour, époux de Philippie de Saint-Amadour, dame de Thouaré (voir tableau ci-dessus) est un descendant de François. Il fait hommage de Clisson au roi en 1586, et meurt en 1608. C’est lui qui fait exécuter, au château de Clisson, les chemins de ronde des logis.

 

En 1609, Claude I d'Avaugour, fils du précédent, s'unit à Catherine Fouquet qui lui donne deux fils, Louis et Claude II, et une fille, Marie.

 

Le mur du donjon appuyé contre une tour

 

Louis d'Avaugour rajeunit le château en construisant un bâtiment d'habitation et transforme plusieurs tours et vieilles murailles. Il meurt sans enfant en 1669. Son frère Claude II hérite de Clisson et en fait hommage au roi en 1674. Ses deux fils meurent eux-aussi sans enfants.

 

En 1728, le château appartient au prince Charles de Soubise, descendant en ligne masculine de Marie d'Avaugour (fille de Claude I et de Catherine Fouquet) épouse d'Hercule de Rohan, duc de Montbazon, qui hérite de Clisson.

 

En 1748, les meubles et les documents de Clisson sont éparpillés dans une vente aux enchères organisée par le propriétaire du château.

 

En 1760, Victoire-Armande, fille de Charles de Soubise, à qui échoit la châtellenie de Clisson, prend pour époux son cousin Henri-Louis de Rohan, prince de Guéméné. Ruiné, Henri-Louis abandonne le château à son beau-frère, Louis Joseph de Bourbon, prince de Condé.

 

La châtellenie de Clisson est confisquée en 1793.
 

 

Les premiers seigneurs de Clisson :
La famille de Clisson, qui semble d’origine modeste, apparait au milieu du XIe siècle. Les liens de père en fils entre les premiers membres de cette famille restent totalement hypothétiques.

 

Vers 1060, Baudri de Clisson est un fidèle du comte d’Anjou pour lequel il tient la forteresse de Clisson, contre le vicomte du Thouard. On le retrouve, une quinzaine d'années plus tard, auprès d’Hoël, comte de Nantes, et de son frère Quiriac, évêque de Nantes.

 

En 1061, Baldricus de Cliciaco est témoin d’une charte de Geoffroy le Barbu, comte d’Anjou, au sujet de la forteresse de Saint-Florent-le-Vieil (Chartes angevines des XIe et XIIe siècles [6] n° VIII).

 

En 1074, Baudri est témoin d’une donation d'Hoël, comte de Nantes, à l’abbaye de Sainte-Croix de Quimperlé (Quinperlé [7] n° LXXVII).

 

En 1075, Baudri est témoin de la concession de l’église Sainte-Croix de Nantes par la duchesse Berthe, veuve d’Alain III (Quinperlé n° LXXV).

 

En 1076, Baudri est auprès de l’évêque de Nantes Quiriac lorsque ce dernier donne divers biens à l’abbaye Sainte-Croix (Quinperlé n° LXXVI).

 

En 1079, Baudri est témoin de la donation d’Hoël, comte de Nantes, à l’abbaye de Saint-Nicolas d’Angers (La Borderie [8] n° XV).

 

Gaudin I, peut-être le fils et assurément le successeur de Baudri, est aussi un proche du comte et de l’évêque de Nantes.

 

En 1091, Gaudin est témoin de la donation de Mathias II, comte de Nantes, de l’île Corbière, au monastère de Sainte-Croix (Quinperlé n° LXXVIII).

 

Le 1 mars 1094, Gaudinus de Ditione assiste à la concession de plusieurs églises aux moines de Saint-Florent par l’évêque de Nantes, Benoit (Chartes nantaises de Saint-Florent [9] n° 4).

 

En 1099/1100, Gaudin de Clisson intervient à Champoceaux alors que les intérêts de comte Mathias II sont en jeu (J.P. Brunterc’h).
 

En 1105, Gaudin de Clisson est présent à une sentence de Geoffroy Martel le jeune, comte d’Anjou, entre Maurice, sire de Craon, et l'abbaye de Vendôme au sujet de Saint-Clément près de Craon (Métais [10] n° CCCCXII ci contre).

 

Entre le 6 octobre 1111 et le 16 avril 1112, Gaudin de Clisson assiste à la donation par Conan, fils d’Alain Fergent, du consentement de sa mère Ermengarde, de deux églises et de la forêt de Purzales aux moines de Marmoutier (Brunterc’h suivant : Les actes des ducs de Bretagne [11] n° 113).

 

Gaudin de Clisson disparait à cette époque, remplacé par Giraud qui pourrait logiquement être son fils. Aucune chronique ne le confirme.

 

Entre le 12 avril 1125 et 1126, Giraud accompagne Amaury Crépin, seigneur de Champtoceaux, à Marmoutier (Archive d’Anjou [12] II p 62).

 

Le 17 novembre 1132, Giraud est témoin d'une donation de Conan III, duc de Bretagne, aux moines de Tiron (Tiron [13] n° CLXI).
 

Un vide documentaire d'une soixantaine d'année sépare Giraud de Gaudin III fils de Gaudin II et d'Eustachie. Ce dernier prénom confirme la continuité familiale. Nous pouvons donc faire l'hypothèse que Gaudin III soit le petit-fils de Giraud.

 

Avant 1198, Gaudin de Clisson est cité dans un don de Geoffroy Crespin, seigneur de Châteauceaux, pour que les moines construisent un monastère (Chateauceaux [14] n° XXVII).

 

Entre 1180 et 1198, Gaudin III, seigneur de Clisson, fils de Gaudin, concède des biens à l’abbaye du Buzay (Buzay [15] n° 40).

 

Gaudin apparait encore entre 1187 et 1196 à l'abbaye de la Grainetière (CG [16] II col 1430).

 

En 1204, une notice de l'abbaye du Buzay rappelle une donation de Gaudin fils de Gaudin et d'Eustachie (J.P. Brunterc'h).

 

 

Les ancêtres du connétable :
Comme nous venons de le voir, la littérature ne donne pas les liens familiaux existant entre les premiers Clisson. Toutefois, il est fort probable qu'il s'agisse d'une seule et même lignée qui n'est, d'ailleurs, pas forcément linéaire. A l'aube du XIIIe siècle, les renseignements sont un peu plus précis même si cette famille accorde peu de donations et, par conséquent, apparait rarement dans la documentation.

 

Guillaume x Constance du Pont :
Guillaume est né dans la décennie 1180 - 1190 et décédé avant 1225. Rien ne permet d'affirmer que Guillaume est le fils de Gaudin III disparu après 1204. Toutefois, en 1218, Guillaume confirme les dons de Gaudin à l'abbaye du Buzay (H Beauchet-Filleau), ce qui donne de la force à l'idée d'une filiation. Notons qu'il n'est pas toujours aisé de le distinguer de son oncle Guillaume le "Vieux".

 

En 1205, Guillaume, seigneur de Clisson, est témoin de la donation de Gui de Thouars d’une terre à Notre-Dame de Villeneuve pour y transférer l’abbaye qui est implantée sur un site inadapté (J.P. Brunterc’h p 49).

 

A pâques de l'année 1205, Philippe-Auguste convoque tous les seigneurs du royaume qui sont sujets à son ost. Guillaume de Clisson et Guillaume son fils sont engagés au siège de Loches que le roi prend avec difficulté (Morice p 144). Ils sont mentionnés par un rôle des chevaliers bannerets de Bretagne mais l'information est probablement éronnée car, à cette époque, Guillaume n'avait sûrement pas d'enfant. Il s'agit certainement de l'oncle et de son neveu homonyme.

 

En 1213, Etienne, évêque de Nantes, met fin au conflit qui oppose le seigneur de Clisson, Guillaume, aux templiers établis dans sa ville. Pour témoigner de sa sincérité, Guillaume de Clisson s'oblige à verser aux chevaliers du Temple la somme de sept mille sols s'il ne tient pas ses engagements ; il donne pour cautions Guillaume de Clisson le Vieux, Eudon sire de Pontchâteau, Maurice de Liré... (Les templiers et les croisades [17]).

 

Guillaume est témoin, en 1215, d'une donation d'Hugues de Thouars, seigneur de Montaigu, aux templiers de Mauléon (H Beauchet-Filleau).

 

En 1217, Guillaume, sire de Clisson, qui occupait un terrain appartenant aux hospitaliers pour y établir "douves et fossés" leur en cède un autre (Berthou p 441).

 

En 1218, Guillaume de Clisson donne tous ses droits de juridiction et de seigneurie sur l’hébergement d'un certain Jean Constantin (Buzay n° 71 ).

 

En 1218, Guillaume indique que Simon, seigneur de Sion, cède pour trois ans à Buzay, les revenus qu'il lui avait donnés sur le moulin à fouler les draps situé au pied du château (Buzay n° 72).

 

Il est possible que cette année là, Guillaume soit parti en croisade avec son beau-père Eudes du Pont et qu’il n’en soit jamais revenu (F. Morvan).

 

La famille de Constance :
Constance est la fille d’Eudes/Eudon, seigneur de Pontchâteau et de Tiphaine de Tinténiac. C’est probablement Constance qui introduit le prénom Olivier dans la famille de Clisson, peut-être car les seigneurs de Pontchâteau avaient une origine plus "noble" que celle des Clisson.

 

Les premiers seigneurs de Tinténiac ne sont connus que par leurs donations aux Bénédictins de Saint-Melaine et à l'abbaye de Saint-Georges, où a été inhumée Eremburge, femme de Guillaume II, mère de Tiphaine et d'Olivier.

 

En 1225, Constance est veuve et mère d'Olivier lorsqu'elle fait un don à l'abbaye de Saint-Gildas-des-bois (F. Morvan).

 

Constance de Pontchâteau se remarie avec Hervé de Blain et met au monde au moins deux fils nommés Eudes de Pontchâteau et Guillaume de Fresnay.

 

En 1236, Constance donne le tiers de son fief de la Chapelle-Launay à l'abbaye de Blanche-Couronne contre deux messes quotidiennes (F. Morvan).

 

 

Olivier I x Plaisou de la Roche-Derrien :
Olivier I est né vers 1215, peut-être un peu plus tard.

 

Olivier I et Jean le Roux, duc de Bretagne, se querellent à partir de 1254 car Olivier exige l'hommage lige des terres données en apanage à ses frères puînés (Morice p 191) mais les frères utérins d'Olivier ont conclu avec le duc de Bretagne un accord qui les protègent.

 

En 1260, Jean I oblige Olivier à capituler, lui confisque ses terres et fait démanteler ses châteaux (en particulier, le château de Blain). le duc ne daigne même pas traiter avec lui et préfère s'adresser à son fils Olivier II de Clisson. Il l'oblige à lui verser une indemnité de 4 000 livres, et déclare qu'il ne recevra aucune réclamation pour le castel abattu.

 

Selon Henri Beauchet-Filleau, Olivier est l'époux de Plaisou de Penthièvre, fille de Conan, seigneur de la Roche-Derrien mais Frédéric Morvan n'évoque pas ce mariage.

 

Les enfants d'Olivier sont :

  • Olivier, fils d'un premier mariage (H. Beauchet-Filleau) ;
  • Jeanne, dame de la Roche-Derrien, en procès terminé à son avantage en 1268 contre le duc de Bretagne au sujet de cette seigneurie (H. Beauchet-Filleau).

Olivier I est mort en 1262 (F. Morvan).

 

Olivier II :
En 1262, un accord négocié par la roi de France, oblige le duc de Bretagne à se désaisir du château et de la seigneurie de Clisson, non pour les rendre à Olivier le Vieux, mais pour en investir Olivier II dit le Jeune, son fils, qui est chargé de pourvoir à la subsistance de son père, et d'acquitter 4000 livres tournois d'amende (La Borderie, III p. 345).

 

En 1265, la baronnie de Pontchâteau est partagée entre Eudon de Pontchâteau et Olivier de Clisson ; En 1294, le seignor de Cliczon et Eon de Pontchasteau recongneurent qu'ils devoient (au duc de Bretagne) dous (deux) chevaliers d'ost par raeson de la terre de Pontchastel.

 

En 1266, Olivier a un différent au sujet de divers droits seigneuriaux sur le prieuré de la Trinité de Clisson (H Beauchet-Filleau).

 

En 1269, Olivier Il et les seigneurs de Rais et de Donges, se portent garant du duc de Bretagne envers l'évêque de Nantes, Guillaume de Verra, au sujet de certaines sommes dues. Ne recevant rien de son débiteur, l'évêque se retourne contre les cautions, et, pour les forcer à s'exécuter, les excommunie en 1276. Le sire de Clisson se soumet au jugement du prélat et, en 1278, il est relevé de l'excommunication (Berthou).

 

En 1276, Olivier figure parmi les seigneurs bretons qui font accord avec le duc de Bretagne au sujet des rachat des fiefs (H. Beauchet-Filleau).

 

En 1283, Olivier de Clisson confirme le don de sa grand-mère Constance à l'abbaye de Blanche-Couronne (F. Morvan).

 

Olivier conclut un accord à Nantes avec son oncle Eudes du Pont sur ses droits dans la forêt du Pont (Dom Morice preuves I col 998).

 

Le 12 juin 1293, Olivier reconnait les obligations annuelles qui lui incombent en tant que vassal du seigneur de Champtoceaux et de Montfaucon (F. Morvan).

 

Olivier Il est présent à la revue des troupes ducales, en 1294 (Berthou).

 

D'après Frédéric Morgan, Olivier a épousé Aénor/Aliénor qui, selon Fernand Bougraud ([18] non consulté) autre auteur moderne, pourrait être la fille (ou la petite fille) de Guillaume des Roches, sénéchal d'Anjou.

 

Les enfants d'Olivier et Aliénor sont :

  • Guillaume x Jeanne Bertran, dame de Tuit.

Selon Berthou, Olivier II est mort vers 1300 (Berthou p 323).

 

Guillaume :

Guillaume est probablement né vers 1255. Son mariage avec Jeanne Bertran, fille ainée de Guillaume apporte à Guillaume la moitié de la baronnie de Thury et la forêt de Cinglelas en Normandie (F. Morvan). L'oncle de Jeanne est maréchal de France sous le roi Charles IV.

 

Guillaume a eu trois enfants :

  • Guillaume mari d'une fille du seigneur de la Roche-Bernard (F. Morvan) ;
  • Catherine épouse de Geoffroy de Rohan ;
  • Olivier III qui suit.

 

Olivier III x Isabeau de Craon :
Olivier III de Clisson est né vers 1280 et il est mort en 1320. Olivier n’a pas marqué l’histoire et, hormis son mariage, les historiens font peu de cas de lui.

 

En 1300, réglement des droits de succession paternels d'Isabeau, femme d'Olivier de Clisson, entre le dit sieur de Clisson et Amaury III de Craon (Lachaud [19] p 744).

 

En 1314, une sentence oblige Olivier à confirmer les dons faits par les seigneurs de Pontchâteau à l'abbaye de Blanche-Couronne (H Beauchet-Filleau).

 

En 1324, Olivier servait dans les armées du roi, suivi de 6 écuyers (H Beauchet-Filleau).

 

Olivier III épouse en 1299 Isabeau de Craon, fille de Maurice VI et de Mahaut, dame de Malines et de Chantocé, d’où :

  • Olivier IV qui suit ;
  • Amaury époux d'Isabelle de Remifort. Amaury est mort en 1347 (F. Morvan) ;
  • Mahaut femme de Guy de Bauçay, seigneur de Chéneché, puis de Savary de Vivonne, seigneur de Thors (Beauchet-Filleau et Père Anselme [20]).

 

La famille d’Isabelle :

L'importance de la maison de Craon n'est plus à prouver et cette alliance démontre le statut des Clisson à la fin du XIIIe siècle.

 

Isabelle est la fille de Maurice V, seigneur de Craon de 1270 à 1293, et de Mahaut de Malines.

 

La mère de Maurice V étant un soeur du roi d'Angleterre, il n'est pas étonnant que son fils soit à son service mais cette parenté ne l'a pas empêché d'entretenir des relations cordiales avec le roi de France (Lachaud p 489) et avec Charles II d'Anjou, roi de Sicile (Broussillon [21] XIII).

 

Isabelle, seconde fille de Maurice, épouse Olivier de Clisson avant 1300. Elle est décédée le 30 juillet 1350 et a été ensevelie aux Cordeliers d'Angers auprès de ses parents et de ses frères et soeurs (Lachaud p 390).

 

 

Olivier IV x Jeanne de Belleville :

Olivier est né au début du XIVe siècle. Il est pupille de son oncle Amaury III de Craon. Par l’intermédiaire de son mariage avec Blanche de Bouville, Olivier devient un familier de la cour royale. Il est un proche de Philippe de Valois, cousin du roi de France. Son second mariage lui apporte une assise foncière très confortable.

 

Le 11 novembre 1336, Olivier de Clisson, tuteur d'Amaury de Craon et de sa soeur, ses cousins, donne quittance de 500 livres tournois qui lui ont été remises pour leurs besoins par Jean de Châlon, second époux de Marguerite de Mello, mère des pupilles (Lachaud d'après Dom Morice Preuves I 1381).

 

Le 18 février 1338, accord entre Pierre de Dreux et Guillaume de Sainte-Maure au sujet de 784 livres de rente sur Château-du-Loir, auquel ce dernier avait droit à cause de sa mère. Olivier de Clisson est l'un des représentants des partis (Lachaud p 805).

 

A la veille de la guerre de succession de Bretagne, Olivier a la confiance de Philippe VI, premier roi de France de la race des Valois, et celle du comte Jean III de Bretagne. A la mort de ce dernier, le roi choisit son neveu, Charles de Blois, pour devenir duc de Bretagne alors qu’Amaury, frère d’Olivier, se range du côté des Montfort, soutenu par le roi d’Angleterre.

 

En 1342, Robert d'Artois, ennemi du roi de France, arme 46 vaissaux et se dirige vers Vannes, place alors commandée par Hervé de Léon et Olivier de Clisson. Il prend Vannes et se charge de sa garde mais Hervé de Léon et Olivier de Clisson réagissent très rapidement en rassemblant douze mille hommes qu'ils jettent sur la ville. Robert est blessé à mort au cours de ces combats (Morice p 263).

 

Fin 1342, Edouard III, voulant venger la mort de Robert d'Artois, décide du siège de Vannes. Les deux capitaines de Charles de Blois résistent et repoussent l'assaut. Les Anglais insistent et finissent par l'emporter. Olivier de Clisson et Hervé de Léon sont fait prisonniers par les assaillants qui entrent dans la ville.

 

Olivier de Clisson est très vite libéré (échange avec le baron de Strafford). Il aurait traité secrètement avec le roi d'Angleterre afin de terminer la guerre au plus tôt (Morice p 267). Ayant appris par une trahison le rôle d'Olivier de Clisson auprès du roi d'Angleterre, Philippe VI décide du sort réservé à son capitaine. Sous le prétexte d'un tournoi, Olivier est convoqué à Paris par le roi qui le fait décapiter aux Halles le 2 août 1343. Ses biens sont confisqués. L’épouse d’Olivier, Jeanne-Louise de Belleville, ayant essayé de faire libérer son mari, est condamnée au bannissement.

 

Amaury de Clisson, frère d'Olivier, se rallie rapidement aux Blois-Penthièvre. Il reçoit, dès le 31 décembre 1344, des lettres de rémission de Charles de Blois qui lui permettent d’obtenir sa grâce.

 

Jeanne-Louise de Belleville considère la mort de son mari comme un assassinat et ne le pardonne pas à Philippe VI. Par vengeance, elle arme une flotte navale, pourchasse et inflige de sérieuses pertes aux navires français dans le golfe de Gascogne pendant près d’un an. En exil en Angleterre, elle épouse le capitaine anglais Walter Bentley.

 

Olivier IV s'unit à Blanche de Bouville par un contrat ratifié en mai 1320 par le roi Philippe le long (Lachaud p 757) d’où :

  • Jean de Clisson, seigneur de Milly en Gâtinais et de Mirebeau (H. Beauchet-Filleau).

Puis, en 1328, Olivier épouse Jeanne-Louise de Belleville (fille de Maurice de Montaigu et de Létice de Parthenay), veuve de Geoffroy VIII de Châteaubriant d’où :

  • Maurice, seigneur de Blain (H Beauchet-Filleau) ;
  • Guillaume, seigneur de la Trouvière (H Beauchet-Filleau) ;
  • Olivier V, connétable de France, qui suit ;
  • Isabeau épouse de Jean I de Rieux en 1342 (H Beauchet-Filleau) ; Isabeau est décédée le 5 avril 1343 (Père Anselme) ;
  • Jeanne femme de Jean Harpedanne, seigneur de Montendre (H Beauchet-Filleau).

 

Le connétable :
Olivier V est né en 1336 et commençe sa longue et brillante carrière militaire en 1358.

 

Le 30 décembre 1359, le roi d'Angleterre le met en possession des biens de sa mère, Jeanne de Belleville, qui vient de mourir, et lui confie la capitainerie de Quimerch, en Bretagne.

 

Le traité de Brétigny, du 8 mai 1360, rend à Olivier les terres et places de son héritage, qui étaient aux mains du roi de France : la Garnache, Beauvoir et Châteauceaux (Morice p 297). Il n'est pas question de Clisson : on peut donc supposer que ce château était alors gardé par les Anglais, comme d'autres domaines de l'héritage d'Olivier IV (Berthou p 328).

 

Le 29 septembre 1364, Olivier contribue au gain de la bataille d'Auray, dernière de la guerre de succession de la Bretagne entre Jean de Montfort et Charles de Blois. Le duc Jean IV monte sur le trône de Bretagne.

 

Olivier signe, le 12 avril 1365, le traité de Guérande qui met fin à la guerre de Bretagne et, le 22 mai suivant, est député par le duc pour obtenir la ratification de ce traité par Charles V puis, une seconde fois, pour préparer la réception de l'hommage féodal de la Bretagne (Morice p 318).

 

Peu de temps après, les premières distensions entre Jean IV et Olivier qui s’estime peu récompensé de son action (il a perdu un œil dans la bataille) apparaissent. Olivier exige le château de Grave que Jean a promis au capitaine anglais Jean Chandos. Olivier quitte le service du duc de Bretagne.

 

En 1369, Olivier est entièrement gagné à la cause française, sans être toutefois en rébellion ouverte contre le duc.

 

Le 24 octobre 1370, Olivier fait alliance d'armes, à Pontorson, avec Bertrand du Guesclin (Morice p 333). Il aide le connétable à gagner la bataille de Pontvallain, près du Mans, sur les Anglais de Thomas de Granson (Morice p 334) ; il a même l'audace de se faire nommer lieutenant en Bretagne de la comtesse de Penthièvre, veuve de Charles de Blois, protégée de la France et ennemie naturelle de Jean IV (Morice p 338).

 

En 1372, Olivier lutte contre les Anglais en Poitou, avec du Gesclin. Mis en cause dans les pourparlers qui ont lieu entre la France et la Bretagne, il refuse de mettre les pieds à la cour ducale, tant que les Anglais y domineraient.

 

Entre 1373 et 1378, Olivier V bataille contre le duc de Bretagne et manque de se faire prendre à Quimperlé.

 

En 1378, le sire de Clisson continue la guerre aux Anglais qui tiennent toujours quelques places, comme Brest et Auray : il bloque la première et prend la seconde (Morice p 357 et 359).

 

Avant le mois de novembre 1380, alors que le roi Charles VI et Bertrand du Gesclin viennent de mourir, le sire de Clisson est nommé connétable, et cette haute situation lui donne un nouveau point d'appui contre le duc (Morice p 377). Olivier de Clisson est compris dans le traité du 15 janvier 1381 qui rétablit la paix entre Charles VI et le duc de Bretagne, et le ratifie le 25 février (Morice p 381).

 

Libre d'inquiétudes du côté de la Bretagne, le connétable dirige la belle campagne de Charles VI contre les Flamands. En novembre 1382, Olivier commande l'avant-garde française à la célèbre bataille de Rosbecq, dans laquelle Arteveld trouve la mort. Son cousin Amaury de Clisson l'accompagne (Berthou p 332).

 

En 1387, Olivier manœuvre pour la libération de Jean, comte de Penthièvre, fils de Charles de Blois, ennemi de Jean IV, à qui il promet sa fille Margot. Ce dernier, au courant des agissements d’Olivier, l’attire en Bretagne et l’emprisonne. Il est sauvé par un officier du duc mais doit promettre une forte rançon à son ennemi.

 

En 1388, le comte de Penthièvre, rendu à la liberté, épouse Margot de Clisson, fille de son libérateur. La même année, le connétable se remarie avec Marguerite de Rohan, veuve de Robert de Beaumanoir et soeur de Jean I, vicomte de Rohan.

 

En 1392/1393, le connétable est destitué de son poste de chef des armées françaises par les ducs de Berry et de Bourgogne, oncle du roi fol. Le duc de Bretagne choisit ce moment pour déclarer la guerre à Clisson qui lui résiste et s’enferme dans Josselin. Le duc ne parvient pas à l’en faire sortir. Finalement, une négociation est engagée…(Morice).

 

Le 13 juin 1392, Olivier de Clisson essuie une tentative d'assassinat de son cousin issu de germain, Pierre de Craon, probablement téléguidé par le duc de Bretagne.

 

La guerre entre Olivier et Jean IV de Bretagne prend fin le 19 octobre 1395, date à laquelle les deux protagonistes signent un traité définitif.

 

Le 28 février 1404, arrêt du parlement dans l'instance entre Marie de Sully, veuve de Guy VI de la Trémouille, Olivier de Clisson et Robert de Beaumanoir au sujet de la possession de la châtellenie de Bournezeau et des terres de Ponceaux et Puymauffrais en Poitou (Lachaud p 785).

 

Le jour même du mariage de son petit-fils avec Marguerite de Bretagne, le 23 avril 1407, le connétable décéde à Josselin. Il est inhumé dans la collégiale de Notre-Dame de cette ville (Berthou p 339).

 

Olivier V a épousé en premières noces :

  • Catherine de Montmorency-Laval (mariage le 12 février 1361) d’où
    • Margot, mariée le 20 janvier 1387 à Jean de Blois fils de Charles candidat malheureux à la couronne de Bretagne ; Margot complote contre le duc Jean V de Bretagne qui est à sa merci en 1420. Après cet épisode et un retournement de situation, les biens de Margot de Clisson et son fils Olivier de Penthièvre sont confisqués.
    • Béatrix mariée en 1380 à Alain de Rohan fils de Jean et de Jeanne de Léon (Père Anselme).

Puis, en seconde noces, vers 1378 :

  • Marguerite de Rohan.

 

Bibliographie :
[1] Les seigneurs de Clisson (XIIIe – XIVe siècle) 2004 Frédéric Morvan dans Actes du congrès de Clisson de septembre 2003 tome LXXXII de la société d'histoire et d'archéologie de Bretagne  p. 59-80

[2] Les origines de la seigneurie de Clisson du XIe au XIIIe siècle », Jean-Pierre Brunterc'h 2004 dans Actes du congrès de Clisson de septembre 2003 tome LXXXII de la société d'histoire et d'archéologie de Bretagne p. 5-58.

[3] Clisson et ses monuments Etude historique et archéologique 1910 Paul De Berthou

[4] Mémoires pour servir de preuves à l’histoire éclésiastique et civile de Bretagne 1742 Dom Morice tome 1

[5] Dictionnaire historique et généalogique du des familles du Poitou 1895 Henri Beauchet-Filleau tome II

[6] Chartes angevines des XIe et XIIe siècles 1875 Paul Marchegay dans Bibliothèque de l'école des chartes tome 36

[7] Cartulaire de l’abbaye de Sainte-Croix de Quinperlé 1905 Léon Maitre et Paul de Berthou

[8] Recueil d’actes inédits des actes des ducs et des princes de Bretagne 1888 Artur de la Borderie

[9] Chartes nantaises du monastère de Saint Florent près Saumur dans Bulletin archéologique de Nantes 1877

[10] Cartulaire de l'abbaye cardinale de la Trinité de Vendôme 1894 Charles Métais

[11] Les actes des ducs de Bretagne  n° 113 Hubert Guillotel

[12] Cartulaire de la sainte Trinité de Tiron 1883 Lucien Merlet tome 1

[13] Archive d’Anjou Paul Marchegay tome II

[14] Les origines féodales de Chateauceaux 1913Abbé Bourdeault paru dans le Bulletin de la Société Archéologique de Nantes tome 54

[15] Recueil et catalogue des actes de l'abbaye cistercienne de Buzay en pays de Rais 1977 J-L.Sarrazin

[16] Gallia Christiana (désormais GC) tome II

 [17] Les templiers et les croisades (Loire Atlantique)

[18] Quelques notes sur les seigneurs de Clisson (1180-1320) 2000 Fernand Bougraud dans Bulletin de la Société archéologique et historique de Nantes et de Loire-Atlantique tome135

[19] La structure familiale des Craon du XIe siècle à 1415 : le concept lignager en question 2012 thèse de Fabrice Lachaud

[20] Histoire généalogique et chronologique de la maison royale de France 1726 - 1733 Père Anselme tome VI

[21] Sigillographie des seigneurs de Craon Maurice V 1891 Bertrand de Broussillon dans Bulletin de la commission historique et archéologique de la Mayenne p 544

 

La Sèvre nantaise à Clisson

Il y a actuellement 1 utilisateur et 1 invité en ligne.