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L'étude de cette seigneurie est un clin d'oeil au roman d'Alexandre Dumas "La dame de Montsoreau" ou, plus exactement, au téléfilm qu'il en a été tiré en 1971 et que nous avons pu revoir récemment. Les amours de Bussy d'Amboise et de Diane de Méridor (en fait Françoise de Maridor), au grand dam de Charles le mari, grand veneur du frère d'Henri III, tels que les a imaginés cet auteur à succès semblent assez éloignés de la réalité, mais ils ont contribué à nous faire découvrir l'histoire de France.

 

Karen Petersen en dame de Monsoreau (source de la photo : Site du cinéma français tout en images)

 

La seigneurie de Montsoreau, sur les bords de la Loire, en amont de Saumur, a été créée à la fin du dizième siècle, à l'époque où le comte d'Anjou inféode ses terres pour récompenser ses compagnons les plus méritants (voir à ce propos Louis Halphen [1]). La multiplication des places fortes (Montsoreau, Preuilly, Sablé...) représente pour le comte le moyen le plus important pour soutenir son pouvoir. Ces châteaux deviennent les centres de la puissance publique (Werner p 146 [2]).

 

Une bibliographie abondante mais ancienne et disparate permet de remonter, génération après génération, les ancêtres de Charles de Chambes, comte de Montsoreau sous Henri III, vers les premiers sires de cette maison, feudataires des comtes d'Anjou. La châtellenie a changé plusieurs fois de propriétaire. Nous avons principalement consulté :

  • Notice sur les anciens seigneurs de Montsoreau, O de chavigny [3] ;
  • Le Coudray-Montpensier, Bosseboeuf [4] ;
  • Le comté d'Anjou sous Henri Plantagenet et ses fils [5] ;
  • Sigillographie des seigneurs de Craon, Bertrand de Broussillon et de Farcy [6] ;
  • Notice historique de la maison de Chabot, Sendret [7] ;
  • Dictionnaire géographique, historique et biographique d'Indre et Loire, Carré de Busserole [8].

 

Le personnage central du roman de Dumas, le fameux Louis de Clermont seigneur de Bussy, fine lame qui ne rechinait pas à un duel, descend par les femmes de l'antique maison d'Amboise dont les exploits des premiers degrés sont relatés dans la fameuse chronique des seigneurs d'Amboise à la suite de celle des comtes d'Anjou [9]. Les faits et gestes de Louis ont été compilés par André Joubert [10] et un portrait de Louis de Bussy est proposé sur ce site.

Enfin, le dictionnaire historique et généalogique [11] (Vol 13 p 243) énumère, sur six générations, les ascendants de Françoise de Maridor alias Diane de Méridor épouse de Charles de Chambes (Voir en annexe du portrait de Bussy). Les Maridor aurait débarqué d'Angleterre et se seraient installés dans le Maine et Loire.

 

Les armoriaux et les dictionnaires généalogiques utilisés pour écrire cet article s'appuient sur les nombreux cartulaires, sur les chroniques locales anciennes, sur des travaux d'érudits locaux et sur des papiers de famille appartenant à des collections publiques et privées (donc pas accessibles). Pour autant, les auteurs de ces ouvrages momumentaux fournissent rarement les sources de leurs affirmations et les vérifications s'avèrent difficiles et parfois même impossibles (certaines archives ont bien évidemment disparues).

 

 

La maison originelle de Montsoreau:

A ce lignage appartenaient la seigneurie de Montsoreau qui s'étendait jusqu'à Saint-Hippolyte-sur-Dive (aujourd'hui Saint-Just) et Allonnes mais aussi la châtellenie du Coudray-Montpensier et ses dépendances dont les paroisses de Seuilly, Cinais, Thizay, Saint-Citroine, Couziers, Lerné, Roiffé, Vezières et Beuxe. Les Montsoreau tenaient de l'archevêché de Tours le cens de Vaugrisières près de Chateau la Valière (Collectif).

 

Il est dommageable, pour cette première partie que les compilations de Dom Housseau [12], pas plus que les cartulaires de Fontevraud, de Turpenay et de Bourgueil (perdu ?) ne soient disponibles sur Internet car les historiens de cette dynastie ont principalement puisé leurs informations dans ces ouvrages. Notons encore que les chartes qui sont utiles pour reconstruire les premiers anneaux de ce lignage ne sont presque jamais datées ce qui ne nous aide pas et donne parfois l'impression que le fils ainé est investi du pouvoir avant le décès du père.

 

Les premières générations de cette famille utilisent les prénoms suivants : Gautier, Guillaume, Gervais, Aimery et Geoffroy. Il faut donc chercher en Anjou les chevaliers qui, aux dizième et onzième siècles, portaient ces prénoms.

 

Les premiers degrés sont, comme pour tous les lignages, peu sûrs et difficilement vérifiables (jusqu'à Guillaume fils de Mabille). Toutefois en accord avec les écrits de Louis Halphen, d'Olivier Guillot [13] et ceux d'Olivier de Chavigny, on peut suggérer la suite généalogique que nous détaillons ci dessous.

 

Gautier (950 +>1001) :

Vers 1000, charte de Renaud II, évêque d'Angers, conteant un jugement rendu en faveur de Robert, abbé, et des moines de Saint Florent, contre Gautier, vassal, qui reconnait avoir usurpé des dimes et revenus divers dépendant de l'église de Saint-Jean-Baptiste et Saint-Doucelin d'Allonnes (Livre noir de Saint-Florent n° 28)

 

En 1001, l'abbé Gauzbert de Saint-Pierre de Bourgueil, pour s'opposer aux exactions de Gautier, chevalier du comte Foulques Nerra, qui prétendait avoir la vicaria, les commendises et le droit d'imposer aux hommes de Saint-Pierre la corvée en son château et le pacage de ses chevaux en leurs prés dans la poesté de Saint-Pierre, prouve par le serment de sept hommes de cette poesté que les prédécesseurs de Gautier n'avaient jamais eu ces coutumes. Dès lors Gautier y renonce (Guillot II C 20).

 

Gautier est un fidèle du comte d'Anjou dont le château a été construit par le comte de Blois une dizaine d'année avant de tomber aux mains de Foulques Nerra. C'est une place forte avancée du parti angevin située juste à la frange de la zone contrôlée par le comte tout particulièrement exposée aux assauts du comte de Blois (Guillot I p 310).

 

Nous déduisons de ce dernier acte que Gautier n'est pas un "homme nouveau" puisqu'il évoque des droits qui auraient appartenu à ses ancêtres. Si le château de Montsoreau est perdu par le comte de Blois au profit de celui d'Anjou, qu'en est-il de ses propriétaires ? Les Montsoreau ont probablement investi le château à sa prise par Foulques Nerra.

 

Avant 1010, Renaud II, évêque d'Angers, force Gautier (de Montsoreau), vassal de l'abbé de Saint-Florent Robert, à abandonner ses injustes envahissements contre l'église d' Allonnes (tela)
.

Guillaume (°985) x ? Gilbergade

Entre 1056 et 1067, Guillaume de Montsoreau apparait dans une notice d'un don d'églises d'Agnès de Clairvaux, veuve d'Hubert de Champigné et femme de Renaud de Maulevrier (Guillot C 214 et Saint Aubin [14] I n° 287 p 331). Il pourrait s'agir de son petit-fils, gendre d'Agnès mais les dates sont mal établies et il est difficile de conclure.

 

Entre 1056 et 1059, Geoffroy Martel, comte d'Anjou, déboute Guillaume de Montsoreau de ses prétentions sur les essarts d'une forêt sise entre la Loire, la Haye et le monastère de Bourgueil, appartenant au dit monastère et qu'il prétendait avoir reçus en fief du comte d'Anjou (catalogue Halphen n° 143  et 0 Guillot II C 177 d'après Dom Housseau n° 512). Dans cet acte, Guillaume se dit fils de Gautier d'après L Halphen (p 164 note 3). Cela reste à vérifier sur les originaux.

 

Gilles Ménage évoque un couple Guillaume de Montsoreau - Gilbergade dans son histoire de Sablé [15] p 224 sans citer de source. Ils sont, d'après lui, les parents de Guillaume marié à Hersende. Or sachant que le mère de Guillaume est une certaine Mabille, cet auteur s'est forcément trompé. Gageons que Guillaume et Gilbergade soient les grands-parents de Guillame époux d'Hersende.

 

Gautier (°1010 +>1060) x Mabille:

Nous savons par la charte de donation de l'église de Seuilly en 1087 que la mère du Guillaume qui suit se nomme Mabille. Aucune charte nous donne le nom de son père. Par contre O de Chavigny (d'après Trincant [16] non consulté) nous indique qu'un ascendant de Guillaume, souche de ce lignage, est un certain Isembart. En effet, une des chartes de Bourgueil s'intitule : Carta Isamberti Miles undè sortitus est Guillelmus de Montsorelli : Isembart, chevalier, donne à l'abbaye et aux religieux de Bourgueil, pour le repos de son âme, un homme appelé Gautbert, qu'il avait reçu du vicomte Roscelin, ainsi que sa femme, sa soeur, ses frères, et toute sa famille ; le dit Isembert reçoit des religieux trois livres, à la condition de s'engager à poursuivre les dits serfs, s'ils venaient à s'échapper, et à les rendre aux religieux, quel que fût le lieu où ils se seraient réfugiés (Mabille n° 547 p 66 d'après les archives de Bourgueil).

Une partie de cette charte  ou une suite a été publiée en partie par J Depoin [17] (voir ci-contre). D'après ce que nous pouvons comprendre des quelques dernières lignes reproduites ci contre : longtemps après, Foulques, neveu de Geoffroy Martel, confirme le donation, alors qu'Hersende, soeur d'Hubert de Champagné et veuve de Foulques, a épousé Guillaume de Montsoreau.

On retrouve Isembart, toujouirs d'après Joseph Depoin, treize ans plus tard, "fourrier" de Geoffroy le Barbu, comte d'Anjou (cartulaire de Notre-Dame de Ronceray n° 112). Une autre charte de Saint Florent met en scène un Isembart dans l'entourage du vicomte du Mans Raoul et de sa femme Widenor vers 1020 (Livre noir de Saint-Florent) .

Les dates fournies (1047 et 1060) par Depoin (médiéviste réputé mais parfois critiqué) laisse suggérer qu'Isembart est père de Guillaume et mari de Mabille. Cette hypothèse a déjà été proposée en son temps par l'abbé Bosseboeuf. Notons toutefois que cette théorie est fragilisée par le fait que l'anthroponyme Isembart ne se retrouve pas dans les générations postérieures et que le titre de la charte qui peut se traduire par : Charte d'Isembart dont est issu Guillaume n'implique pas obligatoirement une relation père-fils. On peut aussi penser à un lien grand-père et petit-fils (du côté maternel ?).

 

Gilles Ménage suggère qu'Isembart est seigneur du Lude (d'ailleurs, la charte de 1060 est rédigé en ce lieu) et que cet Isembart peut-être identifié à Isembart, seigneur de Pithiviers. Il faut rester prudent. Isembard de Pithiviers est né vers 950 et ne peut être témoin d'une charte écrite 110 ans plus tard. Par contre son fils, son petit fils ou son neveu ont eu la possibilité de signer l'acte cité par J Depoin. Isembart du Lude, oncle Hubert de Champigné, est attesté par la charte n° 104 de Saint Aubin (1039 - 1055).

Reste qu'il ne s'agit que d'hypothèses et d'intuitions car les uns et les autres n'étayent pas leurs théories par des arguments irréfutables.

 

 

Les enfants de Mabille qui ont laissé une trace sont :

  • Guillaume qui suit ;
  • Autre Guillaume qui donne sa part à la fondation du prieuré de Seuilly ;
  • Hugues (Guillot II C 350)
  • Gervais de Montsoreau qui est cité entre 1070 et 1087 comme fils de Guillaume dans la charte LI de l'abbaye de Saint Etienne en Vaux (ci-dessous) [18] et qui est témoin d'une ratification de Geoffroy de Montsoreau (un frère ou un cousin ?) au prieuré de Quelaines (Saint-Aubin II n° 904) et qui est cité à la donation de l'église de Saint-Etienne-en-Val (voir ci dessous).

 

Guillaume I (°1040 +<1087) x Hersende de Champagné :

Avec Guillaume, nous laissons de côté le domaine des supputations. Désormais, les liens entre les générations s'appuyent clairement sur des documents écrits même si toutes les imprécisions ne sont pas levées...

 

Entre 1070 et 1087, charte de Guillaume de Montsoreau concernant un procès entre lui et les moines de Saint-Florent, auxquels il conteste la possession des biens qu'il tient de son père à Allonnes, et dont il consent à les laisser jouir en paix après avoir voulu les soumettre au jugement de Dieu par le duel. Foulque le Rechin, comte d'Anjou Hugues de Montsoreau, frère de Guillaume et Gautier fis de Guillaume sont témoins de l'acte (Guillot II C 350 et Mabille n° 757).

 

Marchegay, dans son analyse des chartes du livre noir de Saint Florent (n° 122) nous livre un détail supplémentaire (à moins qu'il ne s'agisse d'une interprétation différente) : Guillaume, fils de Gautier....

 

Notice du don fait à l'église de Saint-Etienne-en-Val par Guillaume de Montsoreau de l'église et du bourg de Saint-Pierre de Suilly et confirmation du comte Foulques. La date de cet acte n'est pas connue avec précision. Halphen propose 1082  (Catalogue Halphen n° 241) alors qu'O Guillot, élargit la période de 1072 à 1087 (Guillot II C 351).

 

Les circonstances de la fondation du prieuré de Seuilly par le seigneur de Coudray nous ont été conservées par le cartulaire de l'abbaye de Saint-Estienne-de-Vaux. Bosseboeuf (p 110) les relate en ces termes : Dans la vue d'acquérir les biens célestes par le moyen des bonnes oeuvres, un gentilhomme nommé Guillaume de Montsoreau, Gautier son fils, Guillaume son frère, Gervais et Arsenis sa femme ont donné l'église de Saint-Pierre de Suilly, qu'ils possédaient selon la coutume du siècle, à l'église de Saint-Estienne premier martyr, sise dans le lieu nommé Vaux. Ils ont aussi donné une métairie et une pièce de terre autour de l'église, avec ce droit que ceux qui s'y établiraient ne seraient tenus de rendre aucun devoir ou service à d'autres qu'à la dite église. Ils ont aussi donné tous les pains qu'ils recevaient trois fois l'année des parroissiens, et toutes les sépultures, et toutes les oblations, et tout le foumage, et un moulin et tout le bois de la forêt pour toute sorte d'usage. Et la mère du dit Guillaume nommée Mabile a donné à cette même église la moitié du moulin de Vrilly, pour être possédé après sa mort par la dite église de Saint-Etienne à perpétuité avec le dit lieu de Saint-Pierre de Suilly.

 

Guillaume de Montsoreau, sa femme Hersende, leurs fils Gautier et Etienne sont cités dans une charte de Foulques V (comte d'Anjou entre 1109 et 1129) antérieure à 1116 (Collectif d'après pièces justificatives n° 7 bis J Chartrou, le comté d'Anjou). Or, il semble que Guillaume soit mort avant 1087, date à laquelle Gautier, son fils, agit en tant que seigneur (Saint-Aubin n° 899).

 

Baudri, abbé de Bourgueil entre 1079 et 1107 puis évêque de Dol, a composé un épitaphe à la mémoire de Guillaume qui est reproduit par O de Chavigny. Il ne permet malheureusement pas de préciser la date du décès de Guillaume.

 

Selon O de Chavigny, Guillaume laisse plusieurs enfants d'une épouse inconnue (Arsenis ?). Nous avons recensé :

  • Gautier qui suit ;
  • Aymeri cité au nécrologue de l'abbaye de Fontevrault ;
  • Autre Aymeri (d'après Collectif) ;
  • Geoffroy de Trêves (d'après Collectif) ;
  • Joscelin cité au nécrologue de l'abbaye de Fontevrault ;
  • Guillaume Malatasche qui reçoit quarante sols des moines de Marmoutiers pour un droit de tonlieu cédé avec ses frères Gautier et Gervais (1108) ; Il accompagne son frère en Palestine ;
  • Gervais qui reçoit vingt sols des moines de Marmoutier pour un droit de tonlieu cédé avec ses frères Gautier et Guillaume (1108)
  • Agnès qui est morte jeune et qui est citée au nécrologue de l'abbaye de Fontevrault .

 

On lit dans "le Comté d'Anjou sous Henri Plantagenet et ses fils" (Collectif) : Sous Foulques le Réchin (1068 1109), Ersent, veuve de Geoffroy de Champagné, épouse Guillaume de Montsoreau qui avait pour frère Philippe, Thomas et Josselin (BN ms lat 17127 f° 260 et 261). Or, d'après la charte de Bourgueil dont un extrait a été placé ci dessus, Hersende est issue de la famille de Champagné et veuve d'un certain Foulques. De plus, la fratrie présentée dans ce manuscrit resemble fort à celle qu'on retrouve un siècle plus tard, enfantée par le couple Guillaume - Ferronis. N'y aurait-il pas confusion ?

 

Quoi qu'il en soit, Hersende s'est activement occupée des travaux de construction de l'abbaye de Fontevrault. Elle a donné au moins un fils à Guillaume :

  • Etienne qui, vers 1117, approuve, avec ses cousins Payen et Geoffroy de Clairvaux, la donation faite par son oncle Hubert de Champagné aux moines du prieuré de Gouis dépendant de l'abbaye de Saint-Aubin d'Angers. En septembre 1109, notice de confirmation accordée à Saint-Aubin par Etienne de Montsoreau de toutes les acquisitions de l'abbaye dans les fiefs de sa famille (Saint-Aubin n° 773).

 

Dom Lobineau [19] a dressé une liste des nobles dames qui se retirèrent à Fontevrault du vivant de Robert d'Arbrissel. On y remarque Agnès, comtesse de Châteaumeillant ; Agnès de Montreuil, parente du comte d'Anjou ; Angarde de Roannez ; la reine Bertrade et Elisabeth de Montfort, sa sœur ; Mathilde, comtesse de Poitiers ; Ermengarde, duchesse de Bretagne. La première grande prieure, Hersende, était sœur d'Hubert de Champagné et veuve de Guillaume de Montsoreau ; Pétronille [de Craon], première abbese dès 1109, était veuve du seigneur de Chemillé [20].

 

Hersende, seconde épouse de Guillaume, est  décédée un 30 novembre (GC  [21] II p 1329). L’obituaire de Saint-Jean-en-Vallée à Chartres, signale la mort de Hersende, moniale de Fontevraud, au 1er décembre tandis que celui de Saint-Père-en-Vallée à Chartres l’indique au 29 novembre. On perd sa trace à parir de 1109. Un auteur allemend, Werner Robl [22], estime qu'Hersende pourrait être la mère d'HéloÏse, femme du philosophe Pierre Abélard. Plusieurs coïncidences donnent un certain crédit à cette hypothèse repoussée par Guy Lobrichon [23]. Ce même auteur atteste qu'un  des frères d'Hersende se prénomme Hugues (d'après le cartulaire de Fontevraud).

 

Gautier I (°1070 + >1129) x Grecie de Montreuil-Bellay :

"le Comté d'Anjou sous Henri Plantagenet et ses fils" affirme que Gautier de Monsoreau, sa soeur Agnès, ses frères Geoffroy de Trêves, Aymeri de Trêves et Aymeri de Nerboune sont cités dans une charte (BN ms lat 17127 fol 247). Cette information en recoupe d'autres. Dommage que l'auteur ne précise pas le contenu de ce manuscrit !

 

Gautier apparait dès le 23 juin 1087 dans une notice d'un don fait au prieuré de Quelaines par Rivallon de Quelaines (Saint-Aubin n° 899).

 

En 1092, Renaud de Château-Gontier avait donné aux religieux de Marmoutier le ruisseau de Fontcher. Les religieux donnèrent à Pierre Ticion dix livres, parce qu'il prétendait que le dit ruisseau lui avait été primitivement donné par Renaud. Ils donnèrent aussi cent sols et un palefroi à Renaud Maréchal, qui prétendait tenir ce ruisseau du susdit Pierre Ticion. Peu de temps après le départ de Renaud de Château-Gontier pour Jérusalem, Gautier de Montsoreau abandonne aux religieux, pour la somme de 40 sols, toutes les prétentions qu'il a sur le dit ruisseau de Fontcher, à raison de la donation injuste qui lui en avait été faite par le dit Renaud (Mabille n° 932 p 103 d'après les archives de Marmoutier, layette de Fontcher).

 

Le dix des calendes de février 1094, Gautier fait un don à l'abbaye de Saint-Florent de Saumur par la tradition d'un couteau à manche noir (Bosseboeuf p 104).

 

Gautier se croise à l'appel de Pierre l'Ermite (1096). Avant de partir, il obtient l'autorisation de transformer le prieuré de Seuilly en abbaye en échange d'une rente annuelle.

 

En 1096 (un peu plus tard d'après Mabille), Gautier accorde aux moines de l'abbaye de Noyers, l'exemption de tous droits de péage, tant par terre que par eau, dans l'étendue de son fief. Sa femme Grécie, son fils Guillaume et sa fille Rompit Staticulum confirment le don (O de Chavigny d'après le cartulaire du Noyers, n° C et CCLI).

 

En 1098, Robert d'Arbrissel projette d'édifier à Fontevrault une abbaye destinée aussi bien aux hommes qu'aux femmes. Le sire de Montsoreau et quelques autres seigneurs facilitent l'opération par de multiples dons.

 

En 1098, Gautier soutient Foulque le Réchin dans sa lutte contre Guillaume le Roux, comte de Normandie. Gautier de Montsoreau et bien d'autres chevaliers sont bloqués au château de Ballon par Guillaume de Bellême et sont fait prisonniers par les Normands (Orderic Vital [24]).

 
Vers 1100, Guillaume, fils de Gautier de Montsoreau, fait accord avec les moines de Saint-Florent sur leurs droits d'usage dans la forêt d' Allonnes et leur concède notamment le pacage pour mille-quatre-cent porcs et la présence de vingt hôtes. 5telma

Vers 1100, d'accord avec Geoffroy IV Martel, comte d'Anjou, et après avoir élevé des prétentions sur des bois situés entre la Loire et l'abbaye de Bourgueil, Gautier y renonçe en faveur des religieux (Bosseboeuf p 110).

 

En 1103, Gautier de Montsoreau qui calomniait le don autrefois fait par lui du péage de Soussay, retire sa plainte et confirme sa donation à Aubry prévôt de Champagné (Saint-Aubin II n° 670 ci-contre).

 

En 1104, Gautier restitue aux chanoines de Saint-Maurice d'Angers ce qu'il leur avait enlevé en leur maison de Daulcis (Bossebeouf p 104).

 

Vers 1105,  cession faite à l'abbaye, de Fontevraud par Gautier de Montsoreau et Hersende de Champagne, sa marâtre, en présence d'Etienne de Montsoreau (son demi-frère) et Hubert de Duretal oncle  du dit Estienne  (Cabinet historique [25]).

 

Gautier prend part, en 1105, à un jugement rendu entre Maurice, sire de Craon, et l'abbaye de Vendôme au sujet de Saint-Clément près de Craon (Cartulaire de Craon n° 96).

 

Gautier assiste les comtes d'Anjou comme témoin, à l'occasion de fondations pieuses, par exemple celle de l'abbaye d'Epeigné par Foulques IV, autour duquel on voit également Geoffroi de Mayenne, Hugues de Sainte-Maure, Foulques d'Amboise et Barthélemy de l'Isle-Bouchard (Bosseboeuf p 104).

 

En 1108, sous la pression de Boemond d'Antioche, Gautier repart pour la Palestine. Il donne la terre des Loges dans la paroisse de Breille à l'abbaye de Fontevrault et concède le droit de chasse dans sa forêt de Bort.

 

Il abandonne encore le droit de tonlieu qu'il levait à Candes et à Montsoreau aux moines de Marmoutier (Mabille n° 1153 p 125 et n° 1278 bis d'après les archives de Marmoutier, layette du Franc-Salé).

 

Vers 1113, Gauteir de Montsoreau accorde aux religieux du Noyers l'exemption des droits de tonlieu et de péage à Montsoreau, soit en allant, soit en revenant, et mande à sa femme Grécia qu'elle et ses enfants consentent à cette exemption (Mabille n° 1345 p 140 d'après le cartulaire de Noyers).

 

Entre 1109 et 1129, Guillaume de Montsoreau et Payen de Claivaux sont présents à la ratification d'une cession donnée à Baugé par Foulques le Jeune, comte d'Anjou, consentie par Adam de Rochefort à Pétronille, des biens mouvants du fief du comte (Bosseboeuf p 104).

 

Vers 1122, on trouve un Gautier de Montsoreau père de Guillaume (Collectif d'après cartulaire de l'archevêché de Tours n° 129).

 

En 1129, charte rédigée par Girard, évêque d'Angoulême et légat du Saint-Siège, à l'occaion d'une contestation entre Hildebert, archevêque de Tours, les chanoines de Candes et les religieux de Fontevrault à propos de leur bénéfice sur Chaumont situé à 1600 m au sud de Montsoreau. Gautier de Montsoreau, seigneur du lieu, et Etienne de Montsoreau, chanoine de Candes, sont témoins de l'acte (Raimbaud [26] d'après Clypeus Fontebraldensis p 462-464).

 

Gautier donne aux moines de Saint-Julien l'abbaye de Saint-Loup (O de Chavigny d'après Le Recueil des chroniques de Touraine p 268).

 

Vers 1133, Gautier de Montsoreau et son fils Guillaume confirment une ancienne charte à l'abbé de Saint-Aubin. (Telma [27])

 

Grécie de Montreuil-Bellay est fille de Giraud et d'Adeline. Deux chartes de Fontevraud (n° 723 et 724), datant de 1110, nous permettent d'appréhender sa famille. Nous pouvons aussi consulter E de Saint-Phalle [28]).

 

Grécie est veuve de Gilduin de Doué et mère de Renaud, d'Aimery et Geoffroy lorsqu'elle épouse Gautier (Voir charte n° 98 de Saint Florent de Saumur). Ils ont enfanté :

  • Guillaume qui suit ;
  • Pélerine ;
  • Mathilde, religieuse de Fontevrault (Chavigny) ; Elle est acceuillie, avant 1108 et en présence de ses parents Gautier et Grécie, par Hersende de Champigné, seconde épouse de son grand-père paternel  (Lobrichon p 120) ;
  • Ne mariée à Aimeri III, seigneur de Faye-la-Vineuse cité vers 1119.

 

A la fin de sa vie et sur le conseil de son épouse, Gautier endosse l'habit de Fontevrault.

 

Guillaume II (°1110 +>1171) x Mathilde :

Pendant l'absence de son père parti en croisade, Guillaume règle un différend entre les moines de l'abbaye de Seuilly et celle de Fontevrault.

 

Après 1108, à la suite des prières des religieux, Guillaume II confirme la donation que son père avait faite à l'abbaye de Marmoutier. Sa femme Mathilde et sa soeur Peregrina sont témoins de l'acte (Mabille n° 1278 ter p 136 d'après les archives de Marmoutiers, layette du Franc-salé).

 

Vers 1119, Guillaume II concède à Fontevrault tout ce qui avait été accordé par son père Gautier et sa mère Grécie à l'abbaye (bosseboeuf p 107 d'après les archives de Marmoutier).

 

Entre 1109 et 1129, Guillaume de Montsoreau est présent à la ratification d'une cession donnée à Baugé par Foulques le Jeune, comte d'Anjou, consentie par Adam de Rochefort à Pétronille, des biens mouvants du fief du comte (Cabinet des

titres).

 

Le seigneur de Montsoreau et du Coudray manifeste souvent sa libéralité à l'égard du couvent fontevriste. Le 2 des calendes de juillet 1132, du consentement de sa femme et de son fils, Guillaume II donne à l'abbaye la moitié d'un canal, ou doué (doitum), entre l'île Champion et l'île de Saint-Pierre (bosseboeuf p 107).

 

En 1140, Guillaume donne la dime de ses fours et de ses moulins à l'abbaye de Turpenay (Carré de Busserole II p 373 et Mabille n° 1633 p 166).

 

Belot de Clervaux  assiste avec Mathieu, abbé de Saint-Florent d'Angers, à une charte de l'an 1152, consentie par Guillaume de Montsoreau, au sujet d'un cours d'eau, situé près de l'île du Combat {Pugilis), dont la cession est faite entre les mains de la princesse Mathilde, abbesse de Fontevraud... (Le cabinet des titres p 197).

 

En 1152, Guillaume de Montsoreau prend parti avec Geoffroy et Guillaume contre Henri II Plantagenêt leur frère, roi d'Angleterre. A la fin du mois d'août, Henri II investit le château de Montsoreau occupé par de nombreux chevaliers qui avaient pris parti contre lui. La place forte, que Guillaume avait pris soin de fortifier, est enlevée et ses défenseurs sont faits prisonniers (Richard II p 113).

 

En 1171, on trouve dans une charte de l'abbaye de Turpenay les signa de Willelmus de Monte Sorelli, Willelmi filii ejus, Galteri filii Willelmus, Fenionis uxoris Willelmi, Stephani filii ejus (Mabille n° 1884 p 192 d'après cartulaire de Turpenay).

 

Entre 1056 et 1068/1073, Guillaume de Montsorel et son fils Guillaume signent une ordonance d'Henri II, roi d'angleterre, le même qu'il combattait quelques années plus tôt, prescrivant l'achèvement des levées de la Loire et le défrichement de la vallée de ce fleuve (Recueil des actes de Henri II [29] n° 376).

 

Entre 1155 et 1180, sous l'abbatiat d'Audebourge, Guillaume de Monte sorello et son fils Guillaume souscrivent à une charte pour Fontevrault (Collectif d'après archives du Maine et Loire, fonds de Fontevrault).

 

Acte de donation de Guillaume de Montsoreau en 1176 d'une petite île près de Montsoreau, entre les îles du Duel et Saint-Martin, appelée Pium et vulgairement Sardaz, à l'abbaye de Turpenay en présence de son fils Guillaume, de Gautier son petit fils et de Phenum, sa bru (Cartulaire de Turpenay n° 26).

 

Guillaume est père de :

  • Gervais marié à Adeburge de Loudun ; Il était mort en 1152, époque à laquelle son père fonde un anniversaire à Fontevrault, d'accord avec ses autres fils Guillaume et Etienne, archidiacre d'Angers ; quant à sa veuve, Andeburge, elle prit le voile dans l'abbaye (Bosseboeuf p 110) ;
  • Guillaume qui suit ;
  • Etienne archidiacre à Angers ;
  • Mathilde religieuse à Fontevrault.

 

Guillaume III (°1140 +>1198) x Ferronis :

Le droit de construire des maisons dans l'enceinte du château en 1171 donné aux moines de l'abbaye de Turpenay nous apprend que l'épouse de Guillaume se nomme Phenium et que ses enfants sont Gautier, Etienne et Philippe (Bosseboeuf p 110 d'apès D Housseau V n° 1184 et 1185).

 

Guillaume III de Montsoreau jouit d'une grande autorité. Ainsi comme Barthélemi, seigneur de Saint-Médard (Cinq-Mars), plaide devant le sénéchal du roi d'Angleterre et le prévôt de Tours contre le chapitre de Saint-Martin, en prétendant avoir nombre de droits sur les habitants, sur la déclaration de Guillaume, on réduit ses prétentions à un jour pour couper le bois, un jour pour vendanger, un jour pour faner et deux deniers pour le fumage (Bosseboeuf p 110).

 

En 1192, Guillaume apparait, en compagnie de Guillaume de Marmande, comme fidéjusseurs pour la donation du bois de Tranchecot qui dépendait de leur fief (Bosseboeuf p 111).

 

En 1198, Guillaume apparait dans une donation en faveur de Fontevrault en compagnie de Guillaume de Marmande, la prieure Adèle, Marie duchesse de Bourgogne et Adèle sa fille (Bosseboeuf p 111).

 

En premières noces, Guillaume a épousé Ferronis dont il a eu :

  • Gautier qui suit ;
  • Josselin, chevalier en 1222, donna à l'abbaye de Louroux pour son anniversaire dix sols à prendre sur le péage de Montsoreau p 297 (Bosseboeuf p 110). 
  • Agathe (décédé en janvier 1210) marié à Guillaume de Marmande (la famille de Marmande est mal connue et il est possible que cette donnée soit inexacte. O de Chavigny place Agathe à la génération suivante). La châtellenie du Coudray passe ainsi par héritage à cette maison.

En secondes noces, il s'est uni à Constance (O de Chavigny d'après Trincand sans preuve), dame de Brain, qui apporte la terre de la Coutancière dont il a eu :

  • Philippe qui, en 1231, est exécuteur testamentaire d'Aimeri Savari, seigneur de Montbazon, en même temps que Bouchard de l'Isle et l'abbé de Turpenay (Mabille n° 2710 p 321) ;
  • Thomas (ou Etienne selon les auteurs).

 

Gautier II (°1170 +>1229) :

Gautier confirme aux moines de Turpenay ce qu'ils possèdent dans la seigneurie de Montsoreau et augmente la rente de blé que son père leur avait donné pour la fondation d'une chapelle (O de Chavigny d'après Dom Housseau V n° 1929 et 2449).

 

En 1198, transaction entre Anne, abbesse de Sainte-Croix et Gautier de Montsorel au sujet de droits à Couziers. L'acte est signé Domnus W de Montorel pater predicti G. Pilippus de Montsorel, Thomas Gervaisius de Monsorel archidiaconus nanetensis (Charte n° 10, Revue Mabillon 1912/05 - 1913/02 [30]). Ce sont sans doute les deux oncles de Gautier qui ont signé.

 

Charte de Guillaume, seigneur de Montsoreau et de G[autier], son fils ainé, qui consentent à la donation faite à l'abbaye du Louroux par G. de Gisois, de trente-un arpents de pré et que le dit Guy de Gisois avait achetés d'Aimery de Aurileo et de G. de Varenna. (Mabille n° 2526 d'après les archives du Louroux).

 

En 1217, Gautier accorde à l'abbaye de la Merci-Dieu l'exemption de péage sur toutes ses terres (Mabille n° 2449 p 282 d'après le  cartulaire de la Merci-Dieu).

 

En 1220, Gautier donne à l'abbaye de Turpenay une ile et une rente à percevoir sur ses moulin de l'écluse (Mabille n° 2500 d'après Archives de Turpenay, layette de Montsoreau). 

 

En 1221,  Gautier, seigneur de Montsoreau, donne en pure aumône à l'abbaye et aux religieux du Louroux, quarante sous de rente à prendre sur ses moulins d'Allonnes, desquels quarante sous, trente seront affectés au repas des religieux le jour de son anniversaire, et les dix autres affectés au soulagement des pauvres infirmes (Mabille n° 2530 p 295 d'après les archives de l'abbaye du Louroux).

 

En 1224, Gauthier, seigneur de Montsoreau, donne, pour le repos de son âme et de celles de ses parents, à l'abbaye et aux religieux de Turpenay la maison d'Agnès, veuve de feu Raoul Faber, avec ses dépendances, à la charge de douze deniers de cens, payables la veille de Noël. Il se réserve cependant les droits de justice de la dite maison. (Mabille n° 2595 p 306 d'après les archives de Turpenay).  

Gautier s'est marié trois fois. O de chavigny propose le schéma suivant :

  • Ermangarde ;
  • Thiphaine de Maumusson ;
  • Marguerite de Trêves d'où
    • Ferrie (ou Ferronis) x Pierre II Savary de Montbazon
    • Ne x Geoffroy de la Gressille.

Notons que les dates des deux premiers mariages de Gautier (1208 et 1213) proposées sans source par O de Chavigny semblent erronées car, sinon, la chronologie devient très difficile à établir.

D'autre part, on retrouve une Tiphaine dans la descendance de Ferronis et de son mari Pierre II Savary et, dans ces conditions, ne faut-il pas admettre que Ferronis est née de Thiphaine de Maummusson plutôt que de Marguerite de Trêves ?

 

 

Les Montbazon :

C'est Foulque Nerra qui a construit sur des terres appartenant aux moines de Cormery la forteresse de Montbazon (qu'Eudes II de Blois a assiégée et prise). Il est fort probable que l'histoire de Montbazon soit parallèle à celle de Montsoreau. En 1095, un certain Thibaud (marie d'Audierne) concède la terre de Lavoir aux moines du Louroux.

 

En 1200, le roi Philippe-Auguste fait don de la terre de Montbazon à Philibert Savary, seigneur de Colombiers. Philibert est le grand-père de Pierre II Savary. Par mariage, la maison de Montbazon devient donc propriétaire de la seigneurie de Montsoreau.

 

Pierre II Savary x Ferrie de Montsoreau (°1200) :

En 1206, Pierre, fils de Pierre I, s'oblige à remettre Montbazon entre les mains de Philippe-Auguste toutes les fois qu'il en serait requis, promettant de ne point le fortifier sans son agrément.

 

En 1213, Pierre Savary, seigneur de Montbazon, s'accorde avec les religieux de Marmoutier, au sujet des droits de justice d'un certain bourg que les religieux possédaient près de Colombiers, et dont ils lui payaient chaque année vingt-et-un sols et une obole de chef-cens. Pierre demande aussi que les dits religieux lui fassent une quittance de quatre deniers de garde, que Guirgo Curtus lui demandait pour un certain arpent de pré appelé le pré St-Nicolas. Cependant, comme il venait de prendre la croix contre les Albigeois et qu'il ne voulait laisser derrière lui aucune prétention injuste, Pierre fait remise aux religieux des vingt-et-un sols et une obole de cens qu'ils lui payaient et des quatre deniers de garde qu'il voulait exiger d'eux, à la seule condition de lui payer chaque année deux sols de service à la fête de Saint-Etienne d'août. Quant à la justice du bourg, il la leur abandonne, excepta murtro, raptu, inciso et justicia hominis occisi. Cet accord est consenti par Ferrie, sa femme, Aimery, son fils, et Adeline, Mabille, Mathilde et Tiphaine, ses filles (Mabille n° 2361 d'après les archives de Marmoutier, layette de Fontcher).

 

En mai 1213, Pierre Savary, seigneur de Montbazon et de Colombiers, confirme la charte de donation que Barthélémy de Colombiers a faite aux religieux de Marmoutier, de sa mairie et de tout ce qu'il possédait à Fontcher, relevant de lui en fief (Mabille n° 2371 p 271 d'après les archives de Marmoutier, layette de Fontcher).

 

Pierre II porte sa banière à la bataille de Bouvines le 27 juillet 1214 qui oppose Philippe-Auguste à une coalition anglo-germano-flamande. Ce même roi le choisit, en 1214, avec Guy Turpin, abbé de Marmoutier, et l'archidiacre de Tours, pour traiter de la paix avec le roi d'Angleterre. Il est l'une des cautions de la trêve de cinq ans signée entre Jean sans terre et Philippe Auguste.

 

Pierre Savary donne au mois de juillet 1220, à l'Hôtel-Dieu de Tours tout ce qu'il posséde au lieu de Bois-Robert, dans la paroisse de Savonnières, excepté le droit de chasse (Carré de Busserole IV p 298).

 

En 1238, Pierre Savary s'accorde avec l'abbé de Cormery au sujet de conventions que son père avait passées avec ce monastère et qui concernait la forêt de Bréchenay (Carré de Busserole IV p 298).

 

Pierre II épouse Ferrie, la fille de Gautier, seigneur de Montsoreau et de Coudray, vers 1230. Elle donne au moins six enfants à son mari :

  • Emery, seigneur de Montbazon, époux d'Alix. De cette alliance son nés Philippe et Pierre qui, en 1232 et 1233, étaient sous la tutelle d'André de Chavigny. Celui-ci étant mort, ils eurent pour tuteur, en 1238 et 1239, Pierre, leur oncle paternel, qui, suivant l'usage, prenait le titre de seigneur de Montbazon. Alix était morte au mois de juin 1232. Philippe ou Philbert Savary, fils aîné d'Emery, promit au roi Saint Louis, l'an 1245, de lui remettre son château de Montbazon quand il l'exigerait. Il meurt en 1250 sans postérité.
  • Mabille citée en 1213 ;
  • Adeline citée en 1213 ;
  • Mathilde citée en 1213 ;
  • Tiphaine citée en 1213 ;
  • Pierre III qui suit (il n'est pas cité en 1213, on peut donc supposer qu'il n'était pas encore né).

 

Pierre III (°1215 +>1271) x Mélissende

Pierre III Savary s'oblige en 1250 à payer au roi 70 livres tournois pour le rachat de la terre de Montbazon qui lui échoie par la mort de Philippe, son neveu.

 

En 1253, Pierre Savary, seigneur de Montbazon, de Montsoreau et de Colombiers, sur la demande des religieuses de Beaumont-lès-Tours leur accorde la faculté de défricher et d'exploiter comme bon leur semblera, la moitié du bois de Taillehart, situé dans la châtellenie de Montbazon (Mabille n° 3028 p 373 d'après Cartul. de Beaumont).

 

En août 1255, vidimus de Pierre, archevêque de Tours, d'une charte de Pierre Savary, seigneur de Montbazon, chevalier, par laquelle celui-ci déclare n'avoir aucun droit de justice haute ou basse sur les terres du prieuré de Vontes appartenant à Cormery (Mabille n° 3046 p 376 d'après archives de Cormery).

 

En novembre 1255, Pierre Savary confirme et ratifie la donation faite par Aimery Savary, son frère, à l'église et au prieuré du Grès, pour la fondation d'une chapelle, de cent sous de rente à percevoir sur la forêt de Bréchenay, une moitié à la Noël et l'autre moitié à l'Assomption de la Vierge (Mabille n° 3064 p 380 d'après archives du prieuré du Grès).
 

En mai 1256, Pierre Savary, chevalier, seigneur de Montbazon et de Montsoreau, confirme et promet de faire respecter toutes les possessions de l'abbaye du Louroux situées dans la paroisse de Longué (Mabille n° 3073 p 381 d'après les archives de Louroux).

 

Janvier 1257, Pierre Savary s'accorde avec les religieux de Cormery, pour l'exploitation et l'usage en commun des bois, appelés Meteer, dont le dit seigneur avait le segreagium, et les prieurés de Veigné, de Vontes, de Forges et de Truis, avaient le droit d'usage (Mabille n° 3100 p 384 d'après le cartulaire de Cormery).

 

En avril 1257, Philippe, archevêque de Bourges, et primat d'Aquitaine, certifie que Pierre, dit Savary, chevalier, a prêté serment, en sa présence, de foi et hommage à l'abbé et aux religieux de Villeloin, et a déclaré tenir d'eux en fief tout ce qu'il possède dans les paroisses de St-Martin de Mezières et de Toiselai (Mabille n° 3097 p 383 d'après cartulaire de Villeloin, 99).
 

En septembre 1258, l'official de Tours notifie que Petrus Savarici et Mélisende, sa femme, ont reconnu en sa présence avoir vendu à Gui, doyen, et aux chanoines de St-Martin, les deux tiers de leur manoir et forteresse de Piègue, pour la somme de deux cent cinquante livres de monnaie courante, et que pour l'autre tiers ils l'ont abandonné aux dits chanoines en pure aumône (Mabille n° 6 p 541 d'après les archives de St-Martin).

 

En 1258, Raoul le Grand, bailli de Touraine, reconnaît avoir reçu pour le roi, de l'abbé et les religieux de Cormery, noinine vendarum, soixante-quinze livres tournois, pour un accord conclu entre le dit abbé et feu Pierre Savary, seigneur de Montbazon au sujet des bois de Brechenay (Mabille n° 3115 p 387 d'après archives de Cormery).

 

Les enfants de Pierre et Mélissende sont :

  • Geoffroy qui suit ;
  • Renaud, archevêque de Tours de 1291 à 1313, envoyé à Rome en 1294.

 

Geoffroy Savary dit Payen (°1250 +>1302) x Jeanne-Yolande de Vendôme (°1255 +1302) :

Geoffroy, aussi nommé Payen, assiste Philippe le Hardi en 1271, contre le comte de Foix, accompagné d'un chevalier et de cinq écuyers.

 

En mai. 1272, Geoffroy Payen, écuyer, seigneur de Montbazon, exempte du droit de ségréage vingt arpents de bois et landes situés dans la paroisse d'Athée, appartenant à Pierre d'Azay, chanoine de St-Martin (Mabille n° 3260 et 3265 p 407 d'après archives de St-Martin).

 

En septembre 1276, à Montsoreau,accord entre Geoffroy de montbazon et de Montsoreau et l'abbaye de Fontevrault au sujet des justices de Fontevrault (Archives historiques du Poitou Vol 58 p 95).

 

En octobre 1276, Pierre, doyen du chapitre de St-Martin, et Geoffroy de Montbazon s'accordent au sujet d'une portion du bois de Bréchenay, vulgairement appelée le Bois-de-St-Martin. Ce bois s'étendait depuis Vençay et le prieuré de Grammont, versus landam Militum, Hastam Comitis, nemus Archiepiscopi et le lieu appelé le Bois-au-Chantre, jusqu'au bois situé autour de la prévôté de Courçay. Les religieux avaient l'usage plein et entier sur le dit bois, mais ils ne pouvaient le couper sans le consentement du seigneur de Montbazon. Ils conviennent avec lui de faire trois parts du dit bois, dont deux leur resteront et la troisième lui demeurera (Mabille n° 3289 p 411 d'après archives de St-Martin, layette de la Varenne).

 

En mai 1280, Geoffroy, sire de Montbazon, chevalier, qui, comme seigneur féodal, approuve la vente faite au prieur et aux religieux de la Chartreuse du Liget, par Geoffroy de Colombiers, chevalier, et Isabeau, sa femme, fille de feu Renou de Chastillon, chevalier, de la taille de Bergeresse et des cens et autres redevances du dit lieu, situé dans la paroisse d'Azay-le-Chétif (Mabille n° 3305 p 414 d'après les archives du Liget, layette de Bergeresse).
 

Geoffroy est fait chevalier en 1287, et donne quittance de 22 livres qu'il a reçues pro pallio novœmilitiœ.

 

En 1289, Geoffroy, seigneur de Montbazon, chevalier, transige avec l'abbé Robert et les religieux de Marmoutier, au sujet du droit que les religieux prétendaient lever sur ceux qui péchaient dans la rivière du Cher, depuis la maison de Guillaume dit Gui, jusqu'à l'embouchure dans la Loire, cum aliquo iustrumento fili, seu cum naussa apatata (Mabille n° 3363 et 3366 p 422 d'après les archives de Marmoutier, layette de Fontcher).

En 1300 puis en 1302, Geoffroy dit Paeni, chevalier, sire de Montbazon et de Colombiers, transige avec frère Eudes, abbé, et le chapitre de Marmoutier, touchant les droits de haute et basse justice du territoire de Fontcher (Mabille n° 3414 p 431 et n° 3445 p 432 d'après les archives de Marmoutier, layette de Fontcher).
 

Geoffroy épouse Jeanne (fille de Bouchard V, comte de Vendôme, et Marie de Roye), morte le 15 décembre 1302. Leurs enfants sont :

  • Barthélémy qui suit ;
  • Agnès mariée à Jean de Bueil ;
  • Geoffroy ;
  • Jeanne marié à Briant III Montejan.

 

Barthélemi I (°1280 + 1347) x Marie de Dreux :

Barthélémy est seigneur de Montbazon, de Colombiers, d'Isernay et de Bois-Robert.

 

En 1329 Barthélémy a un différend avec les religieux de Marmoutier au sujet du péage de Colombiers (Mabille n° 3535 p 444 d'après les archives de Marmoutiers).

 

Le 8 février 1343, Barthélémy, seigneur de Montbazon, et les religieux de Marmoutier choisissent pour arbitre Jehan de Brion, chevalier, pour régler le différend existant entre eux (Mabille n° 3586 p 447 d'après les archives de Marmoutier, layette du Louroux).

 

Marie de Dreux fille de Robert descend en ligne directe des rois de France par l'intermédiaire de Robert, fils de Louis VI le Gros. Les enfants de Barthélémy et Marie sont :

  • Barthélemi qui suit
  • Jeanne, femme de Hardouin VI de Maillé.

 

Barthélémy a eu de sa seconde femme, Jeanne Barbe, dame de Grillemont (Carré de Busserole) :

  • Jean de Montbazon ;
  • Isabeau x Jean de l'Ile, seigneur de Saint-Mars (Contrat en 1327 Mabille n° 3526 p 444 d'après archives du duché de Montbazon).

 

Barthélémy est mort en 1347. Sa veuve s'est remariée à Hugues de Villaines.

 

Barthélemi II (°1310 +>1362) x Jeanne Maulevrier :

Vers 1350, Barthélémy (aussi nommé Berthon ou Berthelon) assigne une rente de trois muids de froment à l'Hôtel-Dieu de Tours, sur les dîmes de Savonnières, moyennant 100 florins d'or, nouvellement faits à l'Écu.

 

Berthon est une des cautions du roi Jean pour la cession qui est faite le 24 octobre 1360 à Edouard III, roi d'Angleterre, de la ville d'Angoulème et de l'angoumois en vertu du traité de Brétigny.

 

Barthélémy et sa femme Jeanne de Maulevrier (Carré de Busserole  IV p 298) ont eu pour enfants :

  • Barthélémy, décédé en 1349 ;
  • Renaud qui suit ;
  • Jean qui se déclare héritier de son frère Barthélémy avec son père et son frère Renaud.

Barthélémy vivait encore en 1362. Il est mort vers 1364 d'après divers auteurs.

 

 

Renaud (°1325 +>1383) :

Seigneur de Montbazon, il fonde dans son château une chapelle, d'accord avec Eustachie d'Anthenaise, sa première épouse, fille d'Aimeric et de Bonne de Sillé (Carré de Busserole). Renaud se remarie ensuite avec Jeanne de Craon, fille de Maurice VII et de Marie de Mello (Bertrand de Broussillon).

 

Renaud a été fait prisonnier par les Anglais d'après une sentence de 1466 (Cartulaire de Craon n° 1202).

 

Du second lit est née :

  • Jeanne.

 

Remarque : une erreur s'est glissée dans un accord du 3 septembre 1435 réglant un litige qui existait entre le comte d'Alençon et les héritiers de Montbazon au sujet d'une rente constituée par Renaud de Montbazon au profit du seigneur d'Alençon qui avait payé une rançon pour qu'il puisse acheter sa liberté. Dans cet acte, il est dit que l'épouse de Guillaume II de Montbazon était fille d'une Anthenaise (Bertrand de Broussillon et P de Farcy p 222).

Pourtant, un acte du cartulaire de Craon, daté du 16 janvier 1383 ne laisse pas de doute à ce sujet : Accord entre Hugues de Chalon et Isabelle de Craon portant sur le partage des terres ayant appartenu à Marguerite de Mello leur mère. Il est dit dans l'acte que Marguerite est aussi la mère d'Amaury IV et Aliénor de Craon, dame de Montbazon, celle ci mère de Jeanne, épouse de Guillaume II (Cartulaire de Craon n° 709).

 

 

Les Craon :

Les Craon sont vicomtes de Chateaudun lorsque Guillaume II, par mariage avec Jeanne de Montbazon, devient seigneur de Montseaureau. Plusieurs études ont été consacrées à cette ancienne maison (par exemple Bertrand de Broussillon déjà cité et J H Foulon [31] pour les origines de la famille que certains font remonter jusqu'à Lambert de Nantes décédé en 852 membre le la famille des Widonides).

 

Guillaume II de Craon (°1350 +Ca 1409) x Jeanne de Montbazon :

Guillaume II, fils de Guillaume I et de Marguerite de Dampierre-Flandre, est chambellan du roi Charles VI et vicomte de Chateaudun en 1381.

 

Guillaume achète la terre de Lessart, châtellenie de rifle en Vendômois, qu'il fait bâtir et qu'il appelle Neufmanoir. La haute-justice lui en est donnée le dernier juillet 1371 par Renaud de Crassay, seigneur de cette châtellenie.

 

Le 1 juillet 1375, Guillaume II de Craon figure au nombre des chevaliers bacheliers dans une liste de chevaliers et écuyers qui, selon toute vraissemblance, ont participé à la journée de Saint-Sauveur (Cartulaire de Craon n° 1002).

 

Le 1 septembre 1379, à Pontorson et le 18 octobre à Pontaubault, Guillaume de Marcillac [de Craon], banneret, fait montre de 3 chevaliers et 17 écuyers (Cartulaire de Craon n° 1012).

 

Le 19 août 1386, contrat de vente passé entre Clément Bonnart et Jeanne Laumônier sa femme, vendeurs, d'une part et messire Guillaume de Craon, seigneur de Sainte-Maure, pour lui et ses successeurs, pour le lieu, fief et terre et dépendances des Onzay avec foi et hommage, maisons, terres, vignes, garennes, dixmes, terrages et autres choses : la dite vente faite pour le prix de 900 francs de principal (M de la Ponce [32] p 176)

 

Le 3 juillet 1387, accord entre Guillaume II, seigneurs de Marcillac et de Montbazon et Pierre de Craon, son frère pour assurer à Marguerite de Flandre leur mère, le tiers des deux mille livres de rente dues par Isabelle (Cartulaire de Craon n° 1044).

 

En 1388, Guillaume, vicomte de Châteaudun, chevalier banneret, passe en revue avec sept autres chevaliers bacheliers, et trente-deux écuyers de sa compagnie qui fut reçue à Châlons en Champagne le premier septembre 1388 pour aller servir ès guerres d'Allemagne. Il donne quittance de cinq cens quarante livres pour prêt de sa compagnie le 4 du même mois et une seconde de deux cents livres tournois le 12 octobre de la même année. (Cartulaire de Craon n° 1050).

 

Le 18 juin 1389, une trève est signée entre la France et l'Angleterre. Guillaume de Marcillac [de Craon] est désigné d'avance comme l'un des ses conservateurs en Anjou, Maine et Touraine (cartulaire de Craon n° 1053).

 

En 1391, le lundi après la Saint-Luc, arrentement fait par messire Guillaume de Craon, seigneur de Sainte-Maure, pour le moulin de Bouzon, au profit de Guillaume Leroy pour en payer quatre setiers de froment, huit setiers mouture de rente (M de la Ponce).

 

Le 9 mars 1395, ratification de la trève de vingt-cinq ans entre la France et l'Angleterre. Guillaume de Marcillac [de Craon] est désigné comme l'un des mainteneur de cette paix (Cartulaire de Craon n° 1078).

 

A Chinon, le 26 juillet 1395, accord et transaction entre messire Guillaume de Craon, chevalier, vicomte de Châteaudun, et Guillaume de Craon, écuyer, sire de Ste-Maure son fils aîné, au sujet de la succession de feue Jehanne de Montbazon, jadis femme du dit vicomte et mère du dit écuyer (Mabille n° 3762 p 462 d'après les archives du château de Montbazon p 462).

 

3 juillet 1409, aveu de Guillaume II pour Moncontour au duc d'Anjou (Cartulaire de Craon n° 1113). C'est le dernier acte connu de Guillaume II.

 

Jeanne, dame de Montbazon, Colombiers, Montsoreau a été mariée deux fois : la première avec Simon de Vendôme (Lettre en 1363 de Jeanne de Montbazon, femme de Simon de Vendôme dans le cartulaire de Craon n° 981) et la seconde à Guillaume II de Craon auquel elle porte en mariage les seigneuries de Montbazon, Colombiers, Savonnières, Montsoreau, la Ferrière, Moncontour, le Brandon, et plusieurs autres grandes terres. Elle teste le 31 décembre 1394.

 

Guillaume et Jeanne sont cousins, issus tous les d'eux de la famille de Craon (voir tableau ci contre d'après Bertrand de Broussillon).

 

Les enfants de Guillaume et Jeanne sont :

  • Amaury décédé en 1390 à l'expédion de Carthage à laquelle il a pri part sous les ordres du duc de Bougogne ;
  • Guillaume, vicomte de Chateaudun, qui prête hommage pour ses terres en 1392. Il reçoit, le 3 septembre 1396, l'hommage de Jean Isoré pour les seigneuries de la Varenne et de la Tour Isoré. Il meurt en 1396 ;
  • Louise mariée le 27 septembre 1404 à Miles de Hangest puis à Jean de Mailly ;
  • Isabeau mariée à Guillaume Odard ;
  • Jean, vicomte de Chateaudun, grand échanson de France, mort à Azincourt en 1415. Il avait épousé Jeanne de Montagu. Il fait un accord avec Guillaume, son frère au sujet de la succession de sa mère. Il fait don en 1407 de la Provostière à Aymar de Sainte-Maure, seigneur de Mongauger, son neveu.
  • Marguerite mariée à Gui de la Rochefoucault. Elle hérite des biens de la branche de Sainte-Maure. En 1419, ses biens sont partagés entre ses quatre soeurs.
  • Jeanne citée au testament de sa mère ;
  • Marie, dame de précigné, épouse de Maurice Mauvinet puis de Louis Chabot, seigneur de Grève.

 

Le 5 janvier 1419, lettres de Charles VI, roi de France portant partage des biens de messire Guillaume de Craon, et de dame Jehanne de Montbazon, sa femme, et de Guillaume et Jean de Craon, leurs enfants, tous décédés (Mabille n° 3835 p 471 d'après les archives de Montbazon).
 

13 mars 1419, partage des biens de la branche de Sainte-Maure. Y prennent part : Guy VIII de la Rochefoucauld et Marguerite de Craon sa femme ; Thibaud, Renaud, Jeannette et Anne Chabot, sous le bail de Louis Chabot, veuf de Marie de Craon, leur mère ; Pierre et Guillemette Odard, sous le bail de Guillaume Odard, veuf d'Isabeau de Craon, leur mère. (E Mautrot [33] d'après les archives de Sourches, Fonds Montsoreau.)

 

 

Les Chabot :

Une étude complète de la généalogie des Chabot a été menée par Louis Sandret. Cette famille était établie dans le bas-Poitou depuis le XIe siècle. Ithier Chabot est évêque de Limoges entre 1052 et 1073.

 

Louis de Chabot (+<1422) x Marie de Craon:

Louis est fils de Guillaume III, seigneur de Grève, et Amicie Maure. Il hérite de sa femme des terres de Montsoreau, Précigny et autres (Anselme [34] IV p 562). 

 

Le 14 juillet 1404, Louis reçoit à cause de Marie Chabot, l'aveu de la châtellenie de Ferrières de Guillaume de Chiron, qui tenait le fief du Puy, en la paroisse de Ferrières avec avouerie et justice (Sandret p 104).

 

En 1419, un arrangement entre Louis Chabot, tuteur de ses enfants et les frères et soeurs de son épouse décédée est traité au sujet de la succession de f Guillaume de Craon et de Montbazon.

 

En 1420, Louis Chabot, chevalier, seigneur du Petit-Chateau et de Chantemerle, veuf de Marie de Craon, dame de Colombiers, est en procès avec l'abbaye de Marmoutier relativement à la pêche sur le Cher à Foucher, territoire dépendant de l'abbaye (Sandret p 105).

 

Marie a d'abord été mariée à Maurice Mauvinet (contrat de mariage avant Pâques 1396) puis à Louis Chabot (La Chesnaye VIII p 343 et P Anselme VII p 671). Les enfants de Louis et Marie de Montsoreau sont :

  • Thibaut qui suit ;
  • Renaud x Françoise de la Rochefoucault, mort peu après 1476 ;
  • Jean mort sans alliance ;
  • Guillaume ? (décédé avant l'accord de 1419 dans lequel il n'apparait pas) ;
  • Anne morte sans alliance.

.

Thibaud (°1400 +1428) x Brunissende d'Argenton :

Thibaud fait hommage pour sa terre de Précigny  le 17 mars 1422.

 

En 1423,  le roi Charles VII donne à Thibault l'héritage de sa tante Louise car elle a épousé le rebelle Jean de Mailli (du clan anglo-bourguignon). Pierre et Guillemine Odard, neveux de Louise, réclament leur part (Sandret p 106).

 

Thibaud et Brunissende (fille de Guillaume et de Jeanne de Naillac) se sont mariés le 21 juin 1422. Ils ont eu trois enfants :

  • Louis, seigneur de Grève, marié le 3 juin 1444 avec Jeanne de Courcillon (morte en 1472). Il se remarie avec Gosceline Chapperon. Antoine d'Argenton, frère de Brunissende, n'ayant pas d'enfant et atteint de la lèpre, cède tous ses droits sur Argenton à son neveu Louis. Le 24 septembre 1445 de cette année, Louis Bournan seigneur de Coudray, fait aveu de son chastel et appartenances à Louis Chabot, chevalier, seigneur de la Grève et de Montsoreau (Bosseboeuf p 146). Il teste en 1453 et est mort avant 1480.
  • Catherine mariée le 6 mars 1446 à Charles de Chastillon ; Elle est décédée en 1466 ; Ayant survécu à sa femme, Charles plaida, en 1466, contre sa belle-mère et Louis Chabot, son beau-frère, pour obtenir le paiement de 1110 écus d'or, restant d'une plus grande somme qui avait été promise en mariage à Catherine Chabot, sa femme. Il est mort en 1480, âgé de soixante-sept ans (Julien de Courcelles [35] Vol 11).
  • Jeanne marié le 17 mars 1445 à Saumur à Jean de Chambes qui suit.

Thibaud est mort à la journée de Patay (ou journée des Harengs) en combattant les Anglais en 1428.

 

La seigneurie de Montsoreau a été mise en criée par le duc d'Alençon auquel Thibaut devait 4040 réaux d'or pour arréage d'une rente de 120 livres tournois, Brunissende est obligé de vendre Pessigny et Verneuil pour rembourser le duc.

 

le 25 novembre 1438, accord entre messire Jean de Mailly, seigneur d'Auvillier, fils de Jean de Mailly et de Louise de Craon, et Brunissant d'Argenton, au sujet de la succession de Jean de Craon, mort sans enfants. Saichent tous présens et advenir que, comme plusieurs contans, débatz et procès, sont mus ou espérez à mouvoir entre noble et puissans personnes messire Jehain, seigneur d'Auviller, Chevalier et Chambelain du Roy, notre sire, demandeur et complaignant.... en cas de saisine et de nouvelleté.... au regard de certaines debtes personnelles, rantes et arrérages.... d'une part, et dame Brunissant d'Argenton, veufve de feu messire Thibault Chabot, en son vivant, chevalier et seigneur de La Gréve, en son nom et comme ayant le bail, garde, gouvernement et administration de Loys, Catherine et Jehanne Chabotz, enfans du dict feu messire Thibault et d'elle, deffanderesse et opposant au dict cas de nouvelleté et aussi demanderesse,... d'autre part, pour cause et occasion de ce que ledict seigneur d'Auvillier, comme demandeur et complaignant, disant et proposant que de feu messire Guillaume de Craon, et de dame Jehanne de Montbason, sa femme, seigneurs et dame de Moncontour et de Montbason, estaient yssuz messire...

Après ce préambule énumerant les droits du mari de Louise de Craon dans la succession de Jean de Craon, mort sans enfants, vient l'accord et transaction de messire Jehan, sieur d'Auvillier,.... représentant ladite dame Loyse de Craon, avec  dame Brunissant d'Argenton, où il est dit que le dict feu messire Jehan de Craon,.... donna en son testament et dernière volonté à la dicte Loyse, sa soeur, la somme de mil livres tournois (d'après Archives de Montsoreau. Copie papier du XVIe siècle)

 

Brunissende était encore vivante en 1440.

 

Les Chambes :

Famille originaire de l'Amgoumois, l'une des plus illustres et des plus anciennes du royaume écrit Aubert Lachesnaye qui fait remonter leur généalogie à un Pierre de Chambes vivant en 1051. A l'époque qui nous intéresse, les Chambes sont au faite de leur puissance.

 

Le fief de Montsoreau est cédé par Louis II Chabot à son beau-frère Jean de Chambes en 1450.

 

Jean de Chambes (°1405 1474<+<1476) x Jeanne Chabot :

Jeanne Chabot, dame de Montsoreau, est dame d'honneur de la reine Charlotte de Savoie, seconde épouse de Louis XI. Elle est décédée après 1479 car elle signe une quittance à cette date (Sandret p 109).

 

Jean de Chambes est fils de Bernard et Sybille de Montenay. Il est écuyer des écuries de Charles VII en 1426, pannetier du roi en 1438 puis premier maitre d'hôtel en 1444. Il appartient au conseil privé du roi Charles VII.

 

En 1444, il est commis, avec plusieurs autres conseillers du roi pour mettre en place une aide au roi de 5 sols tournois par queue de vin en Languedoc. Il remplit encore, avant son mariage, diverses missions diplomatiques. En 1443, il préside les états généraux du Languedoc conjointement avec Jacques Coeur.

 

Entre 1445 et 1460, Jean de Chambes est châtelain et viguier d'Aiguemortes. Les consuls d'Aiguemortes désapprouvent la concession qu'il obtient de l'étang de la Marette et, en 1459, se plaignent qu'il se soit adjugé la ferme des droits sur les marchandises, la plus importante de toutes. Il résigne sa charge en 1461 à la mort de Charles VII qui la lui avait accordée (E de Balincourt [36] p 79)

 

En 1447, Jean est chargé d'aider Janus de Campofrégoso à chasser les Andorono (familles rivales) de Gênes (O de Chavigny p 433). C'est un échec.

 

Jean, seigneur de Fauquernon, baron de Montsoreau, châtelain d'Aigues-Mortes, la Rochelle, Niort... est employé le 8 juin 1454 en plusieurs ambassades à Rome et en Turquie (Laschesnaye IV p158).

 

le 8 juillet 1454, brevet du roi en faveur de Jean de Chambes, seigneur de Montsoreau, pour le gouvernement de la Rochelle avec sa prise de possession (D Fonteneau [37] p 346).

 

Le château actuel de Montsoreau a été construit par Jean de Chambes et achevé en 1455.

 

Jean est nommé avec Tannegui de Chastel en 1457 pour tenir les états de Languedoc à Carcassonne (Laschesnaye IV p 158).

 

Jean de Chambes est envoyé par Charles VII le Victorieux auprès de doge de Venise en 1458. Il a sans doute pour mission de renforcer les liens qui unisent la France et Venise et, peut-être négocie-t-il les 80 000 ducats que la France emprunte chaque année pour venir en aide à la maison d'Anjou dans ses guerres d'Italie. D'autre part, une ligue ayant à sa tête l'empereur Frédéric III et le duc de Bourgogne se démène pour organiser une ultime croisade, entreprise dont ne veut pas le roi de France. Il est donc fort possible que Jean de Chambes soit allé chercher le soutien du Doge. Ce Jean de Chambes ou de Jambes, écrit deux lettres d'Italie en 1459 qui portent sa signature. Dans les titres, il s'intitule : chevalier, seigneur de Montsoreau, conseiller et premier maistre d'hostel du roy, capitaine et gouverneur de la Rochelle, capitaine de Nyort et de Talemont sur Gironde [38].

 

Le chroniqueur Mathieu d'Escouchy nous apprend qu'en 1453 Jean est délégué en même temps que le seigneur de Torcy et le sénéchal de Poitou, pour régler avec les députés de Bordeaux les clauses de la capitulation de cette ville.

 

Louis XI l'employa aussi comme négociateur dans la guerre du bien public entre le printemps et l'été 1465.

 

Dans un aveu fait par Jean de Chambes au roi René en 1466, on voit, entre autres vassaux : Mre Loys de Bournan, chevalier, mon homme de foy lige avecques les loyaux aides, à cause de son chastel, terre et seigneurie du Couldray  (Bosseboeuf p 148).

 

La veuve d'Antoine d'Argenton, Marguerite de Razilly, est en procès au parlement en 1470, contre Jean de Chambes et en 1473, François Gilbert, écuyer et Pierre Marvillon, seigneur de la Vernaye qui, 12 ans auparavant, avaient fabriqué un faux au profit de cette dame, à la requêtte de louis Chabot, seigneur de Grève, obtiennent des lettres de rémission pour l'enregistrement desquelles ils plaident le 3 et 10 juin 1473 contre Jean de Chambes et Philippe de Commynes (Archives historiques du Poitou 1906 Vol 35 p 97).

 

Le roi Louis XI s'est arrété à Montsoreau comme le prouve la lettre qu'il à écrite le 28 juillet 1471 depuis ce lieu (Louis Rambaud).

 

Jeanne Chabot est auprès de la reine en 1473 et les années suivantes à 2000 livres de pension. Elle donne quittance de demie année le 1 juin 1478 au trésorier et receveur général du Languedoc (Anselme X p 563).

 

Le 15 juillet 1476, Charles de Bournan, fils de f Charles et Jeane Sarrazin, écuyer, fait hommage à Jeanne Chabot, dame de Montsoreau, comme héritier de son défunt père pour sa terre de Coudray (Bosseboeuf p 152).

 

Jeanne reconnait avec son fils Jean, le 26 septembre 1493, avoir reçu d'Antoine Bayart, receveur général des finances du Languedoc 3000 livres en déduction des 37000 à eux dues par car ils sont héritiers de Colette de Chambes, femme du vicomte de Thouard (Anselme X p 563).

 

De l'alliance entre  Jean et Jeanne sont nés un fils et quatre filles :

  • Jean qui suit ;
  • Colette mariée à Louis d'Amboise, vicomte du Thoard, homme déjà agé à leur union. Elle a été l'amant du frère de Louis XI, Charles de Guyenne, à qui elle a donné deux filles Jeanne et Anne. Elle est décédée le 4 janvier 1471 ;
  • Marie unie le 23 février 1483 à Jean Astarac ;
  • Jeanne, dame d'honneur d'Anne de Bretagne, mariée le 17 juin 1493 à Jean de Polignac
  • Hélène qui épouse le 27 février 1479, Philippe de Commines, gouverneur de Chinon en 1479 et décédé avant sa femme le 17 octobre 1519. Elle obtient la seigneurie d'Argenton par héritage mais en est dépossédée en 1508.
 
Jean est mort entre 1474 et 1476.
 

 

Jean III (°1445 +<1518) x Marie de Chateaubriant :

Jean III, fils du précédent, est chevalier, baron de Montsoreau et chambellan du roi.

 

Jean est soumis à un long procès de chasse avec son vassal René le Roy, seigneur de Chavigny, dont il a envahi les domaines sans permission (O de Chavigny).

 

En 1505, Louis XII et Anne de Bretagne le chargent de décider les moines de Saint-Florent à élire pour abbé Pierre d'Ars mais il échoue dans sa mission (O de chavigny).

 

Le 1 février 1518, Charles de Boulainvilliers, comte de Rossillon, vicomte hérédital d'Aumale, seigneur de Rouvran, de Verneuil-sur-Oise, et sa femme,  dame de Coudroy et Montpensier, font la foi et hommage lige, pour le chastel, chastellenie, terre et seigneurie du Couldroy à Marie de Chasteaubriand, dame de la baronnie de Champfroy et des seigneuries du Lyon d'Angers, Challun et Verrières, veuve de Jean de Chambes, seigneur de Montsoreau et du Petit-Chasteau, au nom et comme ayant la garde-noble des enfïans myneurs du défunt (Bosseboeuf p 191).

 

Marie de Chateaubriant, fille de Théaude et de Françoise Odard, dame du Lion-d'Angers, fonde l'église collégiale de sainte-Croix à Montsoreau le 31 mars 1519 (Archives de l'évêché d'Angers). Elle teste  le 15 avril 1522. Elle donne trois enfants à son mari :

  • Louise mariée en 1529 à Jean de Malestrat, seigneur d'Uzel, veuve en 1539; Elle épouse en secondes noces Hubert de la Rochefoucault, baron de Genac ;
  • Hippolyte mariée en 1526 à Jean d'Amboise, baron d'Ambijoux et de Castelnau ;
  • Philippe qui suit.

 

Philippe (°1500 +>1561) x Anne de Montmorency-Laval :

On lui prête un caractère affable et paisible. On sait à peu près rien de sa jeunessse si ce n'est que son père le confie à son beau-frère François de Chateaubriant en mourant.

 

En 1542, François Iier lève une armée et convoque l'arrière ban de la province de Touraine. Philippe part de Montsoreau pour aller à la guerre dans la région de Perpignan.

 

Le 11 août  1544, Philippe et Anne se rendent à Frontevrault. Leur fille Louise entre en religion et ils doivent payer 50 livres tournois au jour de la mi-août chacun année pour sa pension.

 

En 1544, les frontières de la Champagne et de la Picardie sont menacées par les impériaux. Philippe rejoint Philippe d'Orléans avec mission de défendre les passages de la Marne.

 

Peu de temps après, il reçoit Henri de Navarre et son épouse Marguerite de Valois qui font étape à Montsoreau en se rendant à Fontevrault où Catherine de Navarre, soeur d'Henri a pris le voile en 1527.

 

En 1552, il rejoint l'armée qui se rassemble en Champagne, assiste à la prise de Metz et fait la campagne d'Alsace.

 

En février 1557, une relique de la Sainte-Croix de Montsoreau est dérobée par un certain René Bruneau. Le 28 mai, le voleur est pendu sur ordre de Philippe.

 

Les enfants de Philippe et d'Anne, fille de Gilles, baron de Loué, qui se sont mariés le 30 janvier 1530, sont :

  • Jean qui vend par acte du 7 janvier 1574, la terre de Challain à Antoine d'Espinay, sgr de Broon. C'est un fanatique religieux qui se montre impitoyable envers les huguenots angevins. Il est gouverneur de Saumur puis de Fontenay-le-Comte en 1568. Il participe activement à la Saint-Barthélémy (1572) en égorgeant lui-même plusieurs notables protestants à Angers. Il est nommé capitaine de 100 Chevaux-Légers en 1574. La terre de Montsoreau est érigée en comté par lettres patentes en 1573 et 1575, année de son décès ;
  • Cyprienne, dame d'honneur de la reine Catherine de Médicis (épouse de François II) ; Elle décède en 1583, religieuse à Fontevrault ;
  • Louise, religieuse à Fontevrault ;
  • Charles qui suit.

Anne est décédée le 16 octobre 1561, peu avant son mari.

 

Charles x Françoise de Maridor :

Second fils de Philippe de Chambes, sieur de Montsoreau, et d'Anne de Laval, il nait au château de Challain, le 28 novembre 1549.

Il est nommé chevalier de Saint-Michel en 1568. Il est Chambellan de duc d'Alençon, et obtient la charge de "grand veneur" grâce à Bussy d'Amboise. Conseiller d'état, capitaine de 50 lanciers et maréchal de camp, il est mort avant d'être reçu à l'ordre du Saint-Esprit auquel il avait été nommé le 11 avril 1613 (Lachesnaye IV p 159).

 

Charles de Chambes, chevalier de l'ordre du Roi, gentilhomme ordinaire de la chambre de Monseigneur, comte de Montsoreau, baron de Pontchâteau et seigneur de la Coutancière, épouse en 1576, Françoise de Maridor, fille d'Olivier et d'Anne de Goyon de Matignon, veuve de Jean de Coesmes (contrat de mariage le 25 décembre 1573), baron de lucé-Bonnestable décédé d'une arquebusade.

 

En 1578, un acte de donation mutuelle entre Charles et son épouse en raison des bons traitements, amour et curialité, qu'ils ont receu l'ung et l'aultre... prouve une bonne entente entre les époux (Joubert).

 

En 1579 se noue le drame romancé par Alexandre Dumas sous le nom de "La dame de Montsoreau".

Cette année là, Françoise, sensible au charme du gouverneur d'Anjou, devient la maitresse de Bussy d'Amboise qui se vante à la cour du roi d'avoir attrapé la biche du grand veneur dans ses filets.

Le roi Henri III profite de cette maladresse pour se débarasser de l'arogant Bussy en s'arrangeant pour que Charles de Chambes apprenne son infortune.

Charles, blessé dans son orgueil, organise un guet-apens au chateau de la Coutancières. L'histoire dit qu'il force Françoise à donner un rendez-vous à son amant et l'attend avec 14 de ses hommes qui se ruent sur lui et le massacrent.

La mort de Bussy fait grand bruit  à Paris mais Charles n'a jamis été inquiété, ni par le roi, ni par son frère, le duc d'Anjou.

 

En 1586, Montsoreau combat pour le roi contre les Huguenots dans le Poitou. Il est fait prisonnier par Henri de Navarre (futur Henri IV) à la bataille de Coutras (1587).

 

Quelques jours avant la mort de Henri III, Charles est envoyé à Vitré contre les paysans qui ont embrassé le parti de la ligue. Il les décime par le fer, le feu et la pendaison (1589) mais il fait parti des seigneurs catholiques qui sont battus à Craon par le duc de Mercoeur (1592).

 

En 1596, il prend part au siège de Tigré.

 

Le 16 octobre 1619, Charles assiste à la tête de plus de trois cents gentilhommes à l'entrée de Marie de Médicis (épouse d'Henri IV) à Angers.

 

Françoise et Charles ont eu cinq enfants :

  • René marié à Marie de Fortias le 13 juillet 1617. Colonel d'un régiment d'Infanterie. René est violent, faux monayeur et fraudeur à la gabelle. Il est comdamné à mort et se sauve en Angleterre. Il est mort en 1649 ;
  • Charles, né le 22 septembre 1594, marié à Marguerite Marchant  ;
  • Marguerite, dame de Coulonges mariée le 4 novembre 1610 à Louis de la Barre ;
  • Françoise mariée avec Charles Le Royer de la Brisolière ;
  • Suzanne morte après 1619.

Françoise de Maridor est décédée le 24 septembre 1620.

 

 

ANNEXE : la famille de Françoise de Maridor

 

 

 

 

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[1] Le comté d'Anjou au XIe siècle 1906 Louis Halphen.

[2] Naissance de la Noblesse 1999 K F Werner.

[3] Notice sur les anciens seigneurs de Montsoreau du X au XVIIe siècle O de Chavigny in Bulletin  de la société archéologique de Touraine 1886 1888.

[4] Le Coudray Montpensier Histoire et Monuments Abbé Bosseboeuf in Bulletin et mémoire de la société archéologique de Touraine 1899.

[5] Le comte d'Anjou sous Henri Plantagenet et ses fils par un Collectif.

[6] Notice historique de la maison de Chabot 1886 L Sandret.

[7] Sigillographie des seigneurs de Craon Bertrand de Broussillon et A de Farcy in Bulletin de la commission historique et archéologique de la Mayenne 1893.

[8] Dictionnaire géographique, historique et biographique d'Indre et Loire 1878 Carré de Busserolle.

[9] Chroniques des comtes d'Anjou et des seigneurs d'Amboise 1913 Halphen et Poupardin.

[10] Un Mignon à la cour d' Henri III Louis de Clermont sieur de Bussy d'Amboise 1885 André Joubert.

[11] Dictionnaire de la noblesse Aubert de La Chesnaye-Desbois, François-Alexandre.

[12] La collection d'Anjou et de Touraine achevée en 1811 Dom Houssau (Un catalogue de ces chartes et diplômes avec un résumé pour chaque acte (E Mabille) est disponible dans  Memoires de la société archéologique de Touraine tome XIV).

[13] Le comte et son entourage I et II Olivier Guillot.

[14] Cartulaire de Saint-Aubin Bertrand de Broussillon.

[15] Histoire de Sablé 1683 Gilles Ménage.

[16] Généralités sur la maison du Bellay Trincant.

[17] Recherches sur la chronologie des vicomtes du Maine J Depoin Bulletin du comité historiques et scientifiques 1909.

[18] Cartulaire de l'abbaye de Saint-Etienne en Vaux de l'ordre de Saint-Benoit

[19] Dom Lobineau, moine bénédiction (1666 - 1725), historien de la Bretagne.

[20] Robert d'Arbrissel et Geoffroi de Vendôme Jules Pétigny in Bibliothèque de l'école des chartes 1854.

[21] Gallia Christiana désormais GC

[22] Heloisas Herkunft. Hersindis Mater, Munich 2001Werner Robl

[23] Héloïse. L’amour et le savoir 2005 Guy Lobrichon

[24] Historia ecclesiastica XIIe siècle Orderic Vital.

[25] Château et seigneurie de Clervaux 1865 dans Cabinet Historique tome 11

[26] Notice historique sur la commune et le château de Montsoreau Louis Raimbaud dans Société d'agriculture, siences et arts d'Angers Commission archéologique Répertoire archéologique de l'Anjou 1865.

[27] Telma

[28] Héraldique et Généalogie 1999 p 383.

[29] Recueil des actes de Henri II 1916 Léopold Delisle.

[30] Revue Mabillon Archives de la France monastique.

[31] Stratégies lignagères et réforme ecclésiastique, la question du lignage de Geoffroy de Vendôme (av. 1070-1132) Jean-Hervé Foulon in Journal des savants 2001.

[32] Recherches généalogiques sur la maison de Sainte-Maure M de la Ponce Mémoire de la société archéologique de Touraine 1855.

[33] Les seigneurs de Sainte-Maure E Mautrot Les amis du vieux Chinon 1949.

[34] Histoire de la Maison Royale de France, et des grands officiers de la Couronne par Anselme de Sainte-Marie (1625 1694) dit Père Anselme.

[35] Histoire généalogique et héraldique des pairs de France  Jullien de Courcelles.

[36] Le budget de la viguerie d'Aiguesmortes en 1460 E de Ballincourt in Mémoires de l'accadémie de Nimes 1885.

[37] Table des manuscrits relatifs à l'histoire de l'Aquitaine D Fonteneau Mémoire de la société des antiquaires de l'Ouest Vol 4.

[38] Relation de Jean de Chambes, envoyé du roi Charles VII auprès de la seigneurie de Venise, 1459 in Bibliothèque de l'école des chartes 1842.

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