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L'ascendance du comte de Genève, Gérold, est une énigme supplémentaire pour qui s'intéresse à la généalogie de la haute aristocratie du moyen-âge.

 

Suivant une tradition courante et bien établie au XIVe siècle, les comtes de Genève prétendaient descendre d'Olivier, compagnon de Roland, dont le père Reynier aurait été un des premiers titulaires du comté. L'empereur Charles IV à lui-même reconnu cette illustre origine dans un diplôme de 1360 en faveur d'Amédée III (Duparc [1]). Faut-il ignorer cette légende (nous savons que les seigneurs aimaient donner du lustre à leur noblesse) ou la prendre au second degrés, c'est à dire supposer une certaine continuité familiale dans les comtes de Genève qui ont précédé Gérold ?

 

En fait, Gérold, nommé comte par Rodolphe III, roi de Bourgogne, n'a pas de parents connus. Il faut employer des moyens détournés pour deviner que sa mère est probablement une nièce de Rodolphe et que son père, mort prématuremment vers 1016, est un comte d'Alsace, Eberhard, de la famille d'Eguisheim.

 

Plusieurs comtes de Genève ont précédé Gérold. Ils appartiennent sans doute à une seule et même famille et descendent d'un certain Mannassès que François Demotz [2] suppose apparenté à l'archevêque d'Arles du même nom. Il est plaisant de penser que Gérold est un proche parent de cette famille (L Guy [3]). En réalité, cette thèse "naturelle" est loin d'être démontrée et les historiens se divisent entre ceux pour qui le rattachement de Gérold à ses prédécesseurs est une évidence et les autres.

 

C'est un chapitre de l'ouvrage de F. Demotz qui nous a donné envie de nous pencher sur le sujet et de creuser un peu ces pistes afin d'en tirer un compte-rendu à peu près objectif.

 

Ascendance cognatique du comte Gérold :

On a retrouvé, à la fin de la chronique de Frodoard, un fragment de lettre adressée par Renaud, comte de Port, à Gui-Geoffroy d'Aquitaine (°1025 - 1086). La missive donne quelques informations sur les derniers Rodolphiens : Gerberge eut pour filles Mathilde I et Alberade ; de Mathilde I naquirent le roi Rodolphe et Mathilde II sa soeur ; d'Alberade, Ermentrude; la fille de Mathilde II fut Berthe ; la fille d'Ermentrude, Agnès ; Berthe est la mère de Gérold...

 

Depuis longtemps, ces personnages ont été identifiés : Gerberge, fille d'Henri l'Oiseleur, empereur germanique, a successivement épousé Giselbert de Lorraine puis Louis IV, roi de France. Mathilde de France est l'épouse de Conrad et sa soeur Alberade celle de Renaud de Roucy. Ermentrude est la femme d'Otte-Guillaume, comte de Bourgogne d'où Gui.

 

Gérold de Genève est le petit neveu de Rodolphe III, dernier roi de Bourgogne. Sa mère et sa grand-mère maternelle identifiées, il faut désormais déterminer qui fut leur mari respectif.

 

 

Qui est l'époux de la mère de Gérold :

La vita Léonis écrite par Wibert, archidiacre de Toul, contient un passage qui donne une piste pour débusquer le mari de Berthe. Wibert raconte, à une époque où Léon IX est encore en vie, qu'au début de 1026, Brunon d'Eguisheim (futur pape Léon IX) conduit, en tant que chanoine de Toul, un contingent en Italie pour l'expédition de Conrad II son consanguinea mais, élu évêque de Toul, il retourne dans sa ville par le val d'Aoste, poursuivi par des Lombards. Il parvient à s'échapper et à récupérer ses biens grâce à sa cognata, nepte Rodulfiregis juvenis, conjuge sui germani, strenuissimi atque elegentis militis.... (Pour de plus amples renseignements sur la carrière de Léon IX, on peut consulter l'article de Michel Parisse : Léon IX, pape européen[4]). Connaissant les antécédants alsaciens du pape, Edouard Secrétan [5] conclut que Berthe est mariée avec Eberhard fils d'Eberhard, cousin germain de Léon IX.

 

Le texte de Wibert fait supposer, sans le dire expressément, que la nièce de Rodolphe III était veuve en 1026 et demeurait à Genève, ou du moins au revers septemtrional des Alpes, et non en Alsace (Secrétan).

 

 Hlawitchka [6] a repris le dossier et propose que Berthe soit la femme de Gérard, frère de Brunon/Léon IX dont on sait qu'elle portait ce prénom.

 

Récemment, François Demotz (p 669) se dit convaincu par la démonstration de E Secrétan tout en proposant une modification à sa thèse pour des raisons essentiellement chronologiques. En effet, il y a une génération d'écart entre Mathilde, nièce de Rodolphe III, et Léon IX. C'est donc l'oncle de Brunon plutôt que le frère qui a épousé Berthe de Bourgogne. Or, Eberhard, comte de Nordgau, oncle de ce pape, a pour femme une certaine Berthe qui pourrait être la soeur de Rodolphe III (voir tableau ci-contre).

 

La démonstration de F. Demotz nous ayant convaincu, nous en avons ainsi terminé avec l'ascendance maternelle de Gérold où la seule vraie question à résoudre reste à déterminer qui fut son grand-père.

 

Qui est l'époux de la grand mère maternelle de Gérold :

Y a-t-il eu continuité familiale dans la suite des comtes de Genève ? Cette question a hanté plusieurs générations d'historiens qui ne sont jamais arrivés à trancher. Pour E Secrétan, ayant déterminé la famille paternelle de Gérold dans les comtes alsaciens d'Eguisheim, la question ne se pose plus. Pour Lucien Guy, au contraire, le travail de son prédécesseur demeure indigeste : " Pourquoi aller chercher si loin et se perdre dans des disgressions ? " s'exclame cet auteur dans son article sur le sujet. "Il est bien évident que le successeur du comte Robert ne pouvait être choisi que dans la dynastie des comtes de Genève..." poursuit-il sans douter de sa thèse.

 

Si ces médiévistes ont bataillé ferme pour déterminer l'identité du père de Gérold, ils n'ont émis aucune hypothèse sur le grand-père maternel de Gérold. Pourquoi ne pas chercher la connexion familiale de Gérold et des comtes de Genève à cette génération ?

 

Mathilde II, soeur de Rodolphe est née vers 970. Secrétan la confond avec Mathilde de Souabe, fille Herman et de Gerberge de Bourgogne qui a épousé Conrad de Worms puis Ferry II de Lorraine. D'autres pistes ont été suivies sans qu'une seule ait été prise en considération.

 

Dernièrement, le site Foundation of Médiéval genealogy [7] émet encore l'hypothèse d'un lien entre Gérold et ses prédessesseurs en avançant que Berthe pourrait bien avoir été l'épouse de Conrad/Conon fils de Robert. Chronologiquement, cette proposition semble possible en fonction des dates de décès d'Eberhard (entre 1016 et 1026) et du possible remariage de Berthe avec Conrad. Mais pourquoi ne pas suggérer (avec la plus extrême prudence) que ce lien tant désiré entre les différents comtes de Genève ait lieu une génération plus tôt, par un mariage entre Robert et Mathilde II ? Cette princesse pourrait être la femme du comte Robert (qu'on ne connait pas) dont un grand oncle se nomme déjà Gérold d'après L Guy.

 

Plusieurs arguments plaident en faveur de cette supputation qui ne s'appuie sur aucun écrit mais seulement sur la continuité familiale (logique maintes fois prise en défaut ) :

  • Gérold deviendrait ainsi l'héritier de son possible grand-père maternel. En supposant que Conrad, fils de Robert, soit mort avant son père ou juste après, et que Berthe soit son unique soeur, l'héritage du comté par Gérold peut s'admettre.
  • Un frère puiné de Gérold se nomme Conon, anthroponyme utilisé dans la famille des comtes de Genève le précédant.
  • Les biens de Robert dont certains avaient été reçus en précaire par Manassès se retrouvent dans le domaine des successeurs de Gérold (Secrétan contredit par Demotz).

En revanche :

  • Aucune obligation de continuité familiale dans le titre de comte n'est imposée à cette époque même si, autour de l'an mille, les comtés tombent dans le domaine public en Europe occidentale ;
  • Conon est souvent confondu avec Conrad qui est un prénom Rodolphien, ce qui nous prive de la piste génévoise.

 

Pour A Duparc, Gérold est le descendant d'une famille issue d'Oldaric fils de Gérold et frère d'Hildegarde, une des nombreuses épouses de Charlemagne, famille où alternent les prénoms de Gérold et d'Oldaric. Notons que François Demotz ne croit pas beaucoup à cette thèse. Pourtant, dans la donation de Peillonnex du comte Robert, est cité l'évêque de Genève, Gérold, fondateur de l'église. Pour Guy, ce Gérold est un grand oncle maternel du donateur (il pourrait même s'agir d'un grand-oncle paternel comme le montre le tableau ci-dessus ou même d'un simple oncle du côté de son père). Nous ne connaissons pas les parents de Conrad, père de Robert, comte de Genève mais ils sont peut-être à relier aux Gérold dont Duparc nous dit qu'ils possédaient des biens dans les environs du lac Léman. Par exemple, un comte Gérold fait une donation en 847 à l'abbaye Saint-Gall et un de ses parents (son frère d'après Duparc mais la chronologie l'interdit presque) Oldaric et sa femme Peretrude apparaissent en 886 avec leurs enfants Irmentrude, Péretrude et Gérold .

 

Il est sans doute permis d'imaginer une corrélation familiale entre les divers comtes de Genève du XIe siècle mais rappelons qu'aucun écrit n'en a gardé le souvenir. Seuls l'onnomastique et, peut-être, le patrimoine plaident en faveur de cette thèse.

 

Aucun schéma ne s'est réellement imposé jusqu'à nos jours et il est possible qu'une construction un peu plus compliquée que celle présentée dans cet article soit nécessaire pour décrire les liens de parenté des différents princes de Genève.

 

Ascendance agnatique du comte Gérold :

Comme nous l'avons déjà noté, depuis les travaux de E Secrétan généralement admis aujourd'hui, les Géroldien sont issus des comtes de Nordgau. Il nous faut remonter cette lignée dont on connait évidemment une partie de ses membres.

 

Les comtes de Nodgau sont réputés pour être les descendants d'Aldaric-Ethic, duc d'alsace, mais leur point de rattachement ne semble pas avoir été déterminé avec certitude. Christian Wilsdorf [8] pense que les Eberhardigène sont parents avec les Ethiconides sans toutefois descendre d'eux en ligne masculine directe. Pour lui, le biographe de Léon IX n'aurait pas manqué de signaler Sainte Odile dans la lointaine parenté du pape. Mais, honnêtement, ne peut-on pas faire la même remarque si le lien passe par les femmes ?

 

Levillain [9] (critiqué par Wildorf) aussi bien que des auteurs modernes comme F Demotz ou F Legl [10] considèrent eux-aussi la famille des Eberhard d'Alsace comme une branche des Ethiconides, et d'Hugues le Peureux en particulier, mais le lien n'est pas totalement assuré. 

 

Christian Wilsdorf [11] dans un autre article consacré à cette famille remarque que les descendants directs du comte Alderic-Ethic sont nombreux. 4 branches sont généralement identifiés mais une seule reprend les prénoms Eberhard et Hugues.

 

 

Eberhard x Adelinde :

Eberhard pourrait être, sans aucune assurance absolue, le petit-fils d'Hugues de Tours. La Vita Sancti Deicoli [12] nous indique que Waldrade, concubine du roi Lothaire II est parente d'Eberhard : Waldrada…Heberardo comitis consanguinitatis. Nous savons que Waldrade était  probablement la soeur de Gontier, archevêque de Cologne (Moreri) mais nous n'avons pas assez de connaissances sur cette princesse pour en tirer une quelconque piste. D'après la Gesta Francorum [13] p 371  : Notingum episcopum et Eburhardum comitum, missos Hludowici nepotis sui [regis] ont parpicipé à un conseil en fébrier 858 à Ulm.

 

Eberhard a favorisé l'alliance de Lothaire II de Lotharingie avec Waldrade. Après la mort de Lothaire II en 869, cette princesse se retire à Remiremont où elle prend le voile afin d'échapper à la colère du pape Adrien III et de la reine Teutberge (veuve de Lothaire II). Elle donne alors l'avouerie de Lure à son parent Eberhard qui en jouit quelque temps avec son fils Hugues et son petit-fils Gontran, sans aucun égard pour les religieux qu'ils maltraitent. Eberhard répudie sa femme Adelinde pour vivre en concubinage avec une chanoinesse d'Erstein.

 

Eberhard semble avoir joué des tensions entre Arnulf, roi de Germanie dès 887 et de Rodolphe, roi de Bourgogne dès 888 pour dominer un ensemble de biens laïques et religieux.

 

Eberhard devient comte de Nodgau avant le 26 mai 888. En effet, le roi Arnulf lui donne des biens in pago Mortunouua… in comitatu Ebarhardi in locis Ouuanheim et Baldanheim  (FMG).

 

De même, le 22 avril 892, Arnolfus…rex cède des biens in comitatu Eburhardi in superiore Argowe…in loco Bach à l'église de Strasbourg (FMG).

 

Le 26 août 894, le roi de Germanie Arnulf confime le don de biens in superiori Aragouue in comitatu Hebarhardi à l'abbaye Saint-Gall par nobilis matrona Pirin (FMG).

 

Eberhard et sa femme Adelinde ont eu au moins un fils nommé :

  • Hugues qui suit.

 

Eberhard est mort après 998.

 

Hugues x Hildegarde :

Hugues est comte de Nordgau avant 910. La Vita Sancti Deicoli  (p. 677) le désigne comme le fils d'Eberhard : comes…de Alsaciæ partibus nomine Heberardus .

 

Hludowicus…rex confirme des privilèges à l'abbaye saint-Gall le 24 janvier 903. Parmi ses fidèles, on retrouve comites… Hug (FMG).

 

Le 15 octobre 910, Louis, roi de Germanie donne des biens in pago et comitatu Albinense à son vassalli Hugonis comitis… Bernardo seu Rathfrido ac Reginando (FMG).

 

Le 11 mars 912, Chuonradus…rex cède des biens in loco Munichinga in pago Chlethgeuue à l'abbaye de Saint Gall à la demande de  comitum quoque Erchangarii et Chuonradi, Odalrici, Hugonis (FMG).

 

Chuonradus…rex confirme des privilèges à l'abbaye de Murbach le 12 Mar 913 avec le consentement de fidelium nostrorum Hathonis, Salomonis, Thiodolfi, Hildini, Einhardi, Erchangarii, Chuonradi, Hugonis, Ottonis, Heinrici, Bopponis, Udalrici, Eberhardi (FMG).

 

Hugues se qualifie également comte de Hohenbourg dans une charte de 920 par laquelle il vend à Richewin, évêque de Strasbourg, sa terre de Langehurt et où il signe Hugo comes de Hohenburg.

 

D'après Secrétan, il augmente ses états des comtés d'Eguisheim, de Hohenberg et de Ferrette.

 

De sa femme Hildegarde de Ferrette, il a eu plusieurs enfants :

  • Eberhard qui suit ;
  • Gontran le Riche, source de la famille des Hasbourg, privé de ses biens vers 959 ;
  • Hugues décédé après 959 ;
  • Adèle femme du comte Reynier de Hainaut; Les Annales Hanoniæ [14] (p. 183) enregistre sa mort en 961 : Adela comitissa Montensis…uxor Ragineri comitis mais ce point n'est pas très clair.

Hugues se fait moine à la fin de sa vie. Il est mort en 940.

 

Eberhard x Liutgarde :

Eberhard fonde, au mlieu de Xe siècle, l'abbaye d'Altorf près de Strasbourg mais il est mort avant la dédicace de l'établissement religieux. C'est à son fils que revient cet honneur.

 

Otton le Grand reçoit l’abbaye de Lure d’Eberhard et de son frère Hugues  le 6 avril 959, quelques jours avant que cet empereur donne au comte Rodolphe des biens confisqués à Gontran [15]. En réalité, les biens de cette famille, comme celles des Liutfried (autre branche des Ethiconides), sont confisqués par l'empereur (Wilsdorf).

 

Eberhard a épousé Lieugarde, fille de Wigeric et de Cunégonde, descendante du roi carolingien Louis II le Bègue. A son mariage, Lieugarde est la veuve du comte de Metz Adalbert (voir tableau ci-dessus).

 

Eberhard et Liutgarde ont enfanté :

  • Hugues Raucaus qui suit.

Eberhard est mort en décembre 972 ou 973.

 

Hugues "Raucus" :

Hugo accroit assez notablement les possessions territoriales de la famille d'Eguisheim (Duparc).

 

la Notitiæ Altorfenses II [16] p. 993 nomme Eberhardus comes…filius eius Hugo, qui erat aliquantulum raucus spécifiant que c'est lui qui fonde le monastère d'Altorf alors que son père est déjà décédé.

 

Le 16 novembre 968, Otto…imperator augustus cède des biens Hohfeldon et Sarameresheim, Suehhusun at Morinzanuuileri atque Salise sitas in Elisazium in comitatu Hugonis comitis à coniuge nostre Adelheide imperatrici (FMG).

 

Hugues et sa femme ont eu quatre fils :

  • Ebehard qui suit ;
  • Gerard : Gerhardus, Mathfridus… souscrivent à la charte du 20 mai 999 dans laquelle Otto…Romanorum imperator augustus confirme à Hemediec et Egilolfi fratrum des droits sur un marché in provincia Alsacia... Nortgeuui... Altorf nommé Eberhardi comitis (FMG) ;
  • Matfried cité dans la charte précédente ;
  • Hugues, comte de Nodgau époux de Hewidge de Dasbourg, fille et héritière unique de Louis.

D'après Duparc, Hugues est mort en 986.

 

Eberhard x Berthe :

Eberhard succède à son père en 986 et règne plus de trente ans sur le comté de Nordgau mais peu d'informations sur ce personnage sont parvenues jusqu'à nous.

 

Le 25 octobre 986, Otto…rex confirme des droits au monastère Peterlingen dans duas villas in Alsazia sitas…Columbra in comitatu Liutfridi comitis…Hittinheim in comitatu Eberhardi comitis (FMG).

 

Diplôme d'Otton III, en 999, pour Duttenheim où Eberhard parait en qualité de comte et où on trouve ses trois frères Gérard, Hugo et Matfried (Duparc).

 

Le 20 mai 999, Otto…Romanorum imperator augustus délivre une charte qui confirme des droits sur un marché à  Hemediec et Egilolfi fratrum ... in provincia Alsacia… Nortgeuui… Altorf où est nommé Eberhardi comitis. La charte est souscrite par Gerhardus, Mathfridus, Uto dux, Liutfridus comes, Adelhardus, Unipertus et Marguuardus (FMG).

 

Eberhard parait encore en qualité de comte de Nodgau dans un diplôme d'Henri II, daté de 1004, où ce prince donne un péage à l'abbaye d'Andelau (Duparc p 257).

 

Heinricus…Romanorum imperator augustus cède des biens ab Eberhardo comite iniuste sibi usurpatum au monastère de Luders le 21 juin 1016 (FMG).

 

Eberard et Berthe ont eu au moins deux enfants :

  • Gérold, comte de genève ;
  • Conon, évêque de Maurienne.

Eberhard est mort après 1016 mais avant 1026 alors que son fils Gérold est encore enfant. Ses droits sur le comté de Nordgau passent à son frère Hugues, père de Léon IX.

 

Après le décès de son mari, Berthe cède une partie des biens de l'abbaye d'Altdorf donnés par Matfrid l'ancien et Gontram à Sainte Marie de Strasbourg avec les dimes qui en dépendent sur les instigations de l'évêque de Strasbourg Werner (Duparc et Jean-Etienne Genequand [17]).

 

Gérold de Genève :

Nous ignorons presque tout de ce Gérold dont les historiens nous fournissent si difficilement une ascendance plausible. Il apparait comme allié d'Eudes de Champagne à la mort de Rodolphe III, lorsque ce dernier, neveu du défunt, tente de le remplacer à la tête du royaume de Bourgogne. Ils sont vaincus par les forces de Conrad le Salique et d'Humbert aux Blanches Mains. Gérold a tenté, à cette occasion, de conquérir à son profit, une partie du royaume de Bourgogne. 

 

La défaite du comte de Champagne et de son allié Gérold fait perdre à ce dernier la suzeraineté sur la ville de Genève que l'empereur  transmet à l'évêque de la ville (L Guy).

 

Il ne semble pas que Gérold ait participé à la dernière rébellion de l'archevêque Bouchard (1036), ni à la l'ultime lutte du comte de Champagne Eudes contre l'empereur en 1037.

 

En 1044, Godefroid le Barbu, duc de Haute Lorraine, mécontent que le duché de Basse-Lorraine ait été attribué à son frère Gothelon s'allie avec Gérold et Raynaud fils d'Otte-Guillaume contre Henri III. Gérold et Raynaud se jettent sur les terres de Louis de Montbéliard qui les défait sous les murs de sa capitale. Les deux compères font soumission à leur suzerain dès 1045 comme le rapporte le regeste genevois [18] :

 

A la fin de sa vie, Gérold fait donation, avec l'approbation de son fils Aymon, aux chanoines de Genève, de la villa d'Onex avec son domaine. On peut enfin se poser une dernière fois la question : le comte de Genevois donne une partie de son comté pour le repos de son âme et de celles de ses antecessores. Faut-il comprendre prédécesseurs ou ancêtres, les deux sens étant possibles ? Dans le second cas, pourrait-on admettre que les ancêtres de Gérold aient déjà tenu le comté de Genève, impression que renforcerait l'approbation d'Aymon, la laudatio parentum s'appliquant en général aux biens patrimoniaux ( Jean-Etienne Genequand).

 

Gérold a successsivement épousé Cunizza de Rheinfelden avec laquelle il a eu :

  • Conon, comte de Genevois après son père. Il donne en 1061, avec le consentement de son père, l'église de Saint Marcel à l'abbaye d'Ainay dans l'Albanais (RG n° 209).

Puis Teutberge, veuve de Louis de Faucigny, de laquelle sont nés plusieurs enfants :

  • Aimon qui suit ;
  • Jeanne qui, d'après Guichenon, est femme d'Amédée II de Savoie.

 

A partir de 1045, Gérold se tient tranquille. Il est mort entre 1061 (charte de son fils Conon où il parait encore vivant) et 1080 (charte de son autre fils Aimon où il apparait, cette fois, décédé).

 

Les descendants de Gérold :

Les premiers successeurs de Gérold ont été de puissants seigneurs exerçant leur autorité dans une grande partie de la Savoie et de la Suisse romande. L'éclat de certains règnes, ceux d'Aimon I, d'Amédée I ou de Guillaume I a frappé les comtemporains comme en témoignent des passages de romans écrits au début du XIIIe siècle (Duparc).

 

Aimon I x Ide :

A l'image de biens d'autres familles qui contrôlent l'ensemble des biens éclésiastiques et laïques d'une région, Guy de Faucigny, évêque de Genève, profite de sa situation pour inféoder une partie des domaines de l'église de Genève à son demi-frère Aimon. Humbert de Gramont, successeur de Guy proteste devant ces aliénations que le comte Aimon veut maintenir de force et jusqu'en 1124 qu'un traité entre Amédée, fils d'Aimon et l'évêque mette fin leur querelle.

 

En 1080, le comte Aimon, encouragé par l'exemple de son père Gérold et de son frère Conon dont il est le successeur, augmente les biens de Saint Marcel (RG n° 214).

 

En 1091, le comte Aimon, assisté de son fils Gérold, donne à l'abbaye de Saint Michel de la Cluse, dans le val de Suze, tout le territoire de Chamonix, c'est à dire la haute vallée de l'Arvre en amont du confluent de la Diosaz, telle qu'elle appartenait à son comté. La concession est approuvé par Itta, son épouse (RG n° 219).

 

A une date indéterminée, Aymo comes Gebennensis et Amadeus filius eius renoncent à leurs droits sur plusieurs domaines en faveur de l'église Saint-Martin (FMG)

 

En 1113, Aymone…comite approuve la donation de Guy, évêque de Genève de l'église Saint-Jean au monastère d'Ainay, près de Lyon (FMG).

 

Guy de Faucigny siège pendant 50 ans et meurt en 1120. Humbert de Gramont qui lui succède, loin de ratifier les usurpations du comte, s'y oppose vigoureusement. Après avoir averti plusieurs fois Aimon, il porte sa plainte devant le pape. Epaulé par Calixte II, Humbert prononce une sentence d'excommunication envers Aimon. Le comte propose un accomodement et ils conviennent ensemble d'un colloque à Seissel (Levrier [19] p 81)

 

Aimon et Itta ont eu plusieurs enfants dont :

  • Amédée qui suit ;
  • Gérold cité à la fondation par son père du prieuré de Chamonix ;
  • Guillaume qui est mort avant 1053, date à laquelle il est cité dans une donation d'Amédée pour l'âme de son père ; Aimon, cité en compagnie de sa mère Itta et de son frère Guillaume à une donation au monastère d'Abondance.

 

En decembre 1124 ?, par un rescrit adressé au comte Aimon, l'empereur l'invite, en vertu de la fidélité qu'il lui doit à défendre Romainmotier contre les adversaires de ce couvent et à faire exécuter contre Ebal de Grandson, le jugement qui a été prononcé au sujet du dit monastère par la cour de l'évêque de lausanne (RG n° 270)

 

Aimon est mort après 1124, au 4 des ides de mai d'après le nécrologue de Saint Claude.

 

La famille d'Itta :

L'origine d'Itta/Ide n'est pas parfaitement définie. Les auteurs anciens ont supposé qu'elle appartenait à la famille de Faucigny mais sans en apporter aucune preuve. Plus tard Gingins [20] et Menbrénéa en ont fait une fille de Pierre, sire de Glâne.

 

Les vastes possessions de la famille de Glâne formaient comme une petite souveraineté autour de Neuchâtel et de Gruyère entre le mont de Vully et le mont Pèlerin dans le Jorat. Guillaume de Glâne, privé de postérité et dégoûté du monde fonde en 1137 la vénérable abbaye d'Hauterive, bâtie sur les bords escarpés de la Sarine, dans un lieu désert, avec les propres pierres du château de Glâne, situé, à une demi lieue de là, au confluent de la Glâne et de cette rivière. I1 y appelle des moines de l'ordre de Saint Bernard de Clairvaux tirés de l'abbaye de Cherlieu en Bourgogne, dote richement son nouveau monastère et y meurt sous l'habit de frère-convers le 7 février 1142 (Gingins).

 

Selon Frédéric de Gingins, la succession des domaines de la maison de Glâne parvenus à la maison de Genève prouve que cette prétendue Itta de Faucigny n'était autre qu'Itta de Glâne.

  • En 1139 Amédée, comte de Genève, donne des terres à l'abbé d'Hauterive, en présence du fondateur, Guillaume de Glâne ( son oncle) et de Turing et Joran de Gruyère (ses cousins).
  • En 1142. Amédée I, comte de Genevois, donne à l'abbaye de Montheron dans le Jorat des terres voisines de ce monastère.
  • En 1162 Amédée comte de Genevois donne à Hautcrét ce qu'il avait à la Dausaz, Essert, Peney, Villars.

Pour d'autres auteurs, dont Duparc, l'hypothèse qu'Itta appartienne à la famille de Glâne ne résiste pas à l'examen :

  • D'après la note de la charte n°221 du regeste genevois, Ulrich de Glâne et Rilante, grands-parents d'Itta, se sont mariés en 1178, au moment même où Aimon, époux de d'Itta, succède à son père ;
  • Le nécrologue d'Hauterive dit qu'Itta, soeur cadette de Guillaume de Glâne, prit en Tarentaise, un mari d'une famille inconnue (Hisely [21]).

Les arguments présentés laissent plutôt penser qu'Itta, femme d'Aimon, n'est pas la fille de Pierre.

 

Amédée I époux de Mathilde puis de Béatrix :

Comme son père, Amédée empiète sans cesse sur les droits de l'église et saisit toutes les occasions pour augmenter ses prérogatives aux dépens de celles de l'évêque. Toutefois, ceux-ci maintiennent avec fermeté l'indépendance de leur église et cherchent l'appuie du pape et de l'empereur pour contrer leur adversaire.

 

Vers 1228, Amédée, comte de Genevois, s'empare du château de Lucens, situé dans l'alleu de l'église de Lausanne et en fait construire un autre dans la juridiction de la même église malgré l'opposition et les censures ecclésiastiques de son parent, Gérard de Faucigny, évêque de Lausanne (RG n° 277).

 

En 1137, Amédée, comte de Genevois, voulant assurer la paix des hommes de Saint Victor, et agissant du conseil de ses grands vassaux, se rend dans le dit couvent. Là, pour l'âme de son père, de sa mère, de sa femme, ainsi que pour son propre bonheur et le salut de son fils, il établit quelques règles en faveur du monastère (RG n° 280).

 

Une charte datée de 1139 relate la fondation de l'abbaye de Hauterive par l'évêque de Lauzanne et les donations in manu Dominus Wilhelmus de Glana, donations effectuées avec le consentement de Amadeus comes Gebennensis et souscrites par Willelmus de Glana, Torinus et Joran de Grueria, Radulphus de Ponte (RG n° 298).

 

Vers 1147, la comtesse de Genevois et son fils Aimon, qui étaient cautions d'Hugues de Domène vis à vis du prieuré du même nom approuvent la gagerie des terres que le dit Hugues, au moment de son départ pour la croisade, fait en faveur du dit monastère (RG n° 319).

 

Dans les années 1150, Amédée soutient une guerre contre Conrad III, duc de Zâhringen. Saint Bernard, s'emploie à les mettre d'accord et engage le duc à s'accomoder aux propositions d'Amédée (Levrier p 94).

 

En 1153, Amedeus Gebennensis comes cède des biens au monastère d'Abondance manu…consanguinei mei domini Bocardis ipsius ecclesiæ abbatis pour les âmes de patris mei Aymonis et matris meæ Itæ et Willelmi fratris mei et Matildis uxoris mæ et pour la protection de filiorum meorum Wilelmi et Amedei (RG n° 332).

 

Le comte Amédée, renouvelant les entreprises de ses prédécesseurs sur les terres de l'évêque, s'accroche avec Arducius, successeur d'Humbert de Gramont. Il fait abattre des maisons, contruire des forteresses sur les fonds de l'église, reçoit l'hommage des vassaux de l'évêque, inquiète les clercs... De son côté, Arducius outrepasse les droits signés à Seissel jusqu'à ce qu'ils trouvent un nouvel accord rédigé le 22 février 1155, confirmé par l'empereur et ratifié par le pape deux ans plus tard (Lévrier p 98).

 

Amédée ne tient pas compte de l'accord et continue ses usurpations. L'archevêque de Vienne met alors un interdit sur ses terres et l'excommunie. Amédée sollicite l'empereur Frédéric par l'intermédiaire de Berthold de Zâhringen pour obtenir les droits régaliens sur les villes de Genève, Lauzanne et Sion. Dans un premier temps, l'empereur accède à la demande du comte mais après une plaidoirie d'envergure d'Ardicius les lui retire et les cède à l'évêque (bulle d'or de 1160). Amédée se soumet mais continue à tourmenter l'évêque qui prononce encore certaines censures contre lui (Levrier p 107).

 

Vers 1160, Amédée, comte de Genevois, concède des droits à la chartreuse d'Oujon (RG n° 357)

 

En 1162, Amédée, comte de Genevois, donne divers droits à l'abbaye de Hautcrêt. Il prend sous sa protection toutes les possessions et tenures de cette abbaye et menace de punir ceux qui la troubleraient (RG n° 371).

 

Le 23 aôut 1174, Amédée, comte de Genevois, fait la paix avec l'abbaye de Saint-Maurice d'Agaune. Il reconnait lui avoir causé des torts et fait plusieurs donations. Guillaume, son fils, approuve cet accord (RG n° 394).

 

En 1177, le comte de Genevois parait en tête des témoins laïcs dans une charte octroyée à Fribourg par Berthold IV de Zâhringen (RG n° 403).

 

Amédée et Mathilde de Cuiseaux (décédée avant 1137) ont enfanté :

  • Guillaume qui suit ;

D'Amédée et Béatrix de Domène sont nés :

  • Amédée, sire de Gex, marié à Poncia (de Thoire fille d'Humbert) ; Le 17 ou 18 décembre 1210,  Amedeus dominus de Gaiz confirme à la chartreuse d'Oujon des concessions faites par ses prédéssesseurs et lui accorde divers droits avec le consentement de filiis meis Stephano et Amedeo (RG n° 522)
  • Contesson femme d'Henri de Faucigny ;
  • Béatrix femme d'Ebal de Grandson.

En 1170, Béatrice est l'une des fondatrices de l'abbaye de saint-Hugon (RG n° 388). Amédée est mort le 26 juin 1178 (RG n° 404).

 

Guillaume :

En 1177, Guillaume, fils d'Amédée, comte de Genevois, du consentement de son fils Humbert, donne une femme avec ses fils et filles à l'église de Saint-Maire de Lausanne et confirme un autre don à cette même église (RG n° 398).

 

Le 23 août 1178, le comte de Genevois fait en mains de Borcard, abbé de Saint-Maurice, hommage-lige et reconnaissance pour le château de Chaumont, pour celui de La Roche et pour la moitié de Hauteville (RG n° 407).

 

La carrière de Guillaume est jalonnée d’obstacles et de périls. Il se voit attaqué, dès son investiture, par ses puissants voisins, peut-être même par son frère Amédée, seigneur de Gex du chef de sa mère, qui lui dispute une partie de son héritage. Il triomphe de ses adversaires avant 1179 car il se félicite, à cette date, que Dieu lui ait restitué son comté entier (Hesely). Mais, à peine en possession du Genevois, la discorde entre le comte et l’évêque se rallume.

 

En 1179, Guillaume, comte de Genevois, vainqueur de ses ennemis qu'il a réduits à l'obéissance, et ayant recouvré tout son comté par la protection de Dieu, des frères chartreux et des autres religieux, donne aux moines de Pomier, dont Pierre est prieur, tous les droits qu'il possède ou que d'autres tiennent de lui dans les limites de la dite chartreuse. Cette donation est faite par l'intermédiaire et avec l'approbation de Robert, archevêque de Vienne; d'Arducius, évêque de Genève; de Humbert, fils du comte, et de Pierre, seigneur de Ternier. B...., femme du comte et son fils Aimon, âgé de cinq ans, avaient approuvé ce don pendant le siège du château de La Roche (RG n° 415).

 

En 1180, l'abbaye de Saint-Maurice rachète de Guillaume, comte de Genevois, du consentement de son fils Humbert et moyennant trente livres genevoises, l'avouerie de Commugny. L'acte rappelle d'abord des faits antérieurs et mentionne qu'Amédée de Blonay, père de Valcherius, tenait de Saint-Maurice l'avouerie de Commugny, qu'il l'avait engagée à Aimon, comte de Genevois, et à Amédée son fils, d'où étaient parvenus de grands préjudices pour l'abbaye. Après ce récit du passé et la stipulation du rachat de la gagerie, le comte Guillaume et son fils Humbert promettent de maintenir à l'abbaye la libre circulation de leurs denrées depuis Commugny jusqu'à Port-Valais (RG n° 491).

 

A peine est-il en possession de son comté que Guillaume renouvèle toutes les querelles que son père et son grand père avaient eu avec les évêques de Genève. Le 1 juin 1183, une bulle du pape Lucius III, adressée à l'archevêque de Vienne et à l'évêque de Genève, par laquelle il confirme la sentence que ces prélats ont portée contre le comte de Genevois et contre sa terre, à cause des torts et des injures de ce dernier envers l'église de Genève (RG n° 425).

 

Le changement d’évêque (Nanthelme remplaçant Arducius) ne conforte en rien la position de Guillaume qui refuse d’abattre un mur qu’il a fait construire pour agrandir son château et fortifier son pouvoir. Il est mis au ban de l’empire par le conseil impérial du 1 mars 1186 et déchu des fiefs qu’il tenait de l’évêque.

 

En 1186, sentence judiciaire rendue et promulguée à Casai par l'empereur Frédéric contre Guillaume, comte de Genevois. Le dit comte s'étant, à la suite de citations légales, présenté devant la cour impériale et y ayant prêté serment d'obéir aux ordres de l'empereur au sujet des outrages, excès et dommages commis envers l'église de Genève, s'est, en violation de ce serment, retiré furtivement de la Cour, dont il a ainsi méprisé l'autorité judiciaire. D'après ces faits, l'empereur, après avoir pris conseil des princes et des juges de la Cour, met le comte au ban de l'empire et le condamne à indemniser intégralement l'évêque et l'église de Genève pour tous les dommages qu'ils ont éprouvés. Il statue en conséquence : 1° Que l'évêque recevra, sur les biens du comte, une somme de vingt mille sols, et en outre exigera de lui mille livres d'or, conformément à la sentence impériale, comme peine de la violation de cette sentence. 2° Que tous les fiefs et bénéfices tenus de l'évêque par le dit comte feront retour à l'évêque francs et libres. 3° Que toutes les personnes qui étaient tenues par ces fiefs et bénéfices à la fidélité envers le comte seront dégagées vis-à-vis de lui et astreintes désormais à la même fidélité envers l'Eglise. L'empereur termine en ordonnant à tous ses sujets de considérer le comte comme ennemi public de l'empire, et d'aider de leurs personnes et de leurs biens à réparer les torts qui ont été causés à l'évêque et à l'église de Genève  (RG n° 438).

 

Peu de temps après, une ligue de seigneurs transjurans dont faisait partie Guillaume se constitue mais elle est battue par le duc de Zahringen qui fait exécuter la sentence de 1186. Amédée, seigneur de Gex, remplace son frère ainé à la tête du comté. Toutefois, plusieurs actes montrent, qu’avant sa mort, Guillaume a été réinvisti de son bien.

 

En 1192, Guillaume, Gébennensium et Valdensium comes, à l'exemple de son prédécesseur Aimon (Amédée), donne aux moines de Talloire, par l'entremise de Raimond. leur prieur, une part des dîmes sur la vigne et le pré qu'il possède à Annecy, quatre maisons avec leurs casais au même lieu, le droit de faire paître les porcs dans sa forêt du mont Semnoz, enfin tous les droits de seigneurie sur les églises d'Aunecy-le-Vieux et d'Annecy-le-Nouveau, droits qui lui appartiennent en sa qualité de comte et de loyal avoué de ces églises. Cette donation est faite à Annecy-le-Vieux, et ensuite confirmée par Humbert, fils du comte (RG n° 455 p 123).

 

Guillaume épouse Marguerite Béatrix de Faucigny en premières noces dont :

  • Humbert de Genève comte après son père (cité dans la charte de 1177) ;

En secondes noces, Agnès de Savoie dont :

  • Aimon cité à la fondation du monastère de Pommiers par son père, né vers 1174 ;
  • Marguerite de Genève femme Thomas I de Savoie ;
  • Guillaume II de Genève ;
  • Amédée, évêque de Maurienne ;
  • Agathe  : Dominus Henricus Savonensis Marchio et eius uxor Domina Agatha Comitissa filia quondam Comitis Geben. donne des biens à Dominæ Petronillæ Abbatiæ Sanctæ Mariæ de Bitumine  en 1216 (FMG).  Elle est la seconde femme d'Henri, marquis de Carretto et Savona . Elle est décédée en 1247.
  •  

En 1291, pendant une de ses guerres contre le comte de Savoie, le comte Amédée II de Genève dévaste diverses possessions du chapitre, dont Onex, et en retient les revenus. La liquidation de cette affaire, avec restitution de ses biens au chapitre, intervient en 1295

 

Guillaume meurt le 25 juillet 1195 (RG n° 460).

 

Bibliographie :

[1] Le comté de Genève A Duparc dans MDG 1955

[2] La Bourgogne, dernier des royaume carolingiens 2008 François Demotz

[3] Recherche sur l'origine de Gérold, comte de Genève Lucien Guy dans Revue savoisienne 1964

[4] Léon IX, pape européen Michel Parisse 2001 dans Il papato e l'Europa a cure di Gabriele de Rose e Giorgio Gracco

[5] Notice sur l'origine de Gérold comte de Genève Secrétan dans MDG 1867

[6] Zu den Grundlagen der staufischer Stellung im Elsaß 1991 E Hlawitchka

[7] Foundation of Médiéval genealogy Burgondy kingdom nobility désormais FMG

[8] Les Étichonides aux temps carolingiens et ottoniens Christian Wilsdorf dans Bulletin philologique et historique 1964

[9] L'Alsace et les origines lointaines de la maison de France 1947 Levillain

[10] Studien zur Geschichte der Grafen von Dagsburg-Egisheim F Legl d'après compte-rendu de Michel Parisse dans  Revue Belge d'Histoire et de Philologie 2000

[11] Christian Wilsdorf dans Francia

[12] Vita Sancti Deicoli 12, MGH (Monumental Germany Historia) SS XV.2

[13] Gesta quorundam regum Francorum 858, MGH SS I, p. 371)

[14]  Annales Hanoniæ XIV.XXXVI, MGH SS XXX Part 1 Iacobi de Guisia

[15] Politics and power in early medieval Europe 2005 Hans Hummer dans Calaméo

[16] Notitiæ Altorfenses II MGH SS XV.2

[17] Un acte de Géraud, premier comte de Genève Jean-Etienne Genequand  dans Bibliothèque de l'école des chartes 1977 tome 135. pp. 127-132

[18] Regeste Genevois désormais RG 1866 Paul Elisée Lullin et Charles Guillaume Le Fort publié dans la Société d'histoire et d'archéologie de Genève

[19] Chronologie historique des comtes de Genevois: contenant celle des évêques de Genève Volume 1 Antoine Joseph Lévrier

[20] Mémoire sur le rectorat de Bourgogne 1856 Gingins Mémoires et documents publiés par la Societé d'histoire de la Suisse romande  Volume 1
[21] Les comtes de Savoie dans leurs rapports avec la maison de Savoie 1854 J.J. Hisely

 

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