Nous avons été interpellés par la personnalité atypique de Bureau de La Rivière, conseiller écouté et ami de Charles V dès 1364, écarté à la mort du roi puis rappelé par Charles VI lorsque ce dernier décide de secouer le joug de ses oncles Jean du Berry et Philippe de Bourgogne en 1388.
Bureau de La Rivière n'appartient pas à la grande noblesse et ses ancêtres n'ont pas été recherchés au delà de trois ou quatre générations. Or, plusieurs personnages nommés de La Rivière ont été propriétaires en Nivernais et ont gravité dans le giron des comtes de Nevers.
Statue de Bureau de La Rivière dans la cathédrale d’Amiens (selon H. Stein [1], un doute subsiste…)
Il semble qu’au moins deux historiens : Auguste Picard [2] et Armand Lefebvre [3] aient écrit à propos de Bureau de La Rivière. Nous n'avons pas trouvé le moyen de consulter leurs ouvrages.
Nous nous sommes contentés des descriptions très générales de :
complétés par des notes disséminées dans de nombreux ouvrages. La page "Maison La Rivière [7]" du site "Terres et seigneurs du Donziais" a grandement facilité nos recherches par sa qualité.
Voici le portrait que brosse l'historien Georges Bordonove [8] (p 229) de Bureau de La Rivière : Il était réellement l'alter ego de Charles V, son autre lui-même, son confident et son ami. Il est peu de dire qu'il avait l'oeil et l'oreille du roi. Leurs pensées, leurs réactions, leurs espérances coïncidaient absoluement. Leurs caractères s'apparentaient par la douceur, l'intelligence et la simplicité. Aussi n'est-il pas surprenant de voir Bureau de La Rivière associé à tous les actes importants du royaume, en particulier dans le domaine diplomatique où il excellait. C'est lui que Charles V fit appeler à son lit de mort et qu'il désigna comme premier des exécuteurs testamentaires. De même que du Guesclin, il eut l'insigne privilège d'être inhumé à Saint-Denis.
Les ancêtres hypothétiques de Bureau de La Rivière :
Nous pouvons lire, ça et là, que Jean de La Rivière, aïeul du conseiller des rois Charles V et VI était un serf affranchi en 1171. En fait, cette affirmation n’est confirmée par aucun document et semble simplement souligner le fait que Charles V avait pris soin de choisir quelques-uns de ses conseilleurs (les fameux Marmousets) hors des princes à qui était traditionnellement dévolu ce rôle.
Plus sérieusement, selon La Chaynaie-Desbois, La Rivière est une ancienne "baronnie" qui a donné son nom à une maison connue, dès l'an 1147, sous le nom de Chatel-Censoy, branche de la maison de Semur-Donzy, tige de celle de Bourgogne.
Un premier groupe de sieur de La Rivière :
En 1147, donation par Gymon de La Rivière, seigneur de Chatel-Censoir, de quelques biens à l’abbaye de Notre Dame des Roches, du consentement d’Ascelin et de Burel ses enfants, de Geoffroy de Donzy et d’Hugues, évêque d’Auxerre, en présence d'Hugues et d’Odon ses frères (Moreri).
Nous remarquons que la famille de La Rivière utilisait déjà l’anthroponyme Bureau/Burel pour nommer ses enfants au milieu du douzième siècle. Ce prénom guide notre réflexion dans cet essai de généalogie.
Selon E. Pallier [9], le père ou le grand père de Gymon, lui aussi nommé Gymon, était sénéchal du Nivernais (voir charte Marolles p 749).
Vers 1145, Gimo est témoin d’une donation d'Ascelin de Chatel-Censoir à l’abbaye de Reigny (CY [10] n° LII).
Entre 1078 et 1084, Guibert de Châtel-Censoir, du consentement de sa femme Reine et de ses fils Ascelin et Hugues, de sa fille Pétronille, femme de Milon de la Rivière, donne à l'abbaye de Molême son manoir de Nitry et ses dépendances, et des droits d'usage dans ses bois ; ce qui est confirmé à Vézelay, le jour de la fête de la Madelaine (CY n° XIV).
Chronologiquement, Gymon, sénéchal du Nivernais, pourrait être le père de Milon apparenté aux Wibert/Guibert de Châtel-Censoir et le grand père de Gymon père de Bureau. La présence du prénom Ascelin dans les deux groupes est probablement l'indice d'une parenté entre eux.
Le second groupe :
A peu près un siècle plus tard, apparait dans le Donziais deux personnages s'appelant de La Rivière dont l'un porte le prénom Bureau. Il ne peut pas s'agir d'une simple coïncidence mais, malheureusement, il manque plusieurs générations pour construire l'arbre de cette lignée.
En 1246, Renaud, évêque d’Auxerre et Mathilde, comtesse de Nevers, choisissent Jean Ruffin, chanoine d’Auxerre et noble Bureau de La Rivière, pour juges de la réclamation du droit de portage et du serment de fidélité dus par la comtesse envers l’évêque (CY [11] n°90).
Bureau de La Rivière apparait encore en 1246 pour une obligation envers la comtesse Mahaut de Nevers (Marolles p 63).
Manifestement, Bureau de La Rivière est adulte en 1246 mais il est difficile de lui donner un âge. Pour René de Lespinasse ([12] II p 221) Bureau est le frère de Josserand qui suit.
En 1248, Josserand de La Rivière fait hommage à Mahaut de Nevers pour son château de la Motte-Josserand (Chastellux [13] p 132).
La maison forte de la Motte-Josserand
En 1266, Josserand de La Rivière élit sa sépulture à la Charité sur Loire. Il donne 6 livres de rente aux moines du prieuré (La Charité [14] p 380).
En 1282, deux frères, Jean et Renaud de La Mothe semblent être les petits-fils de Josserand (Marolles ci contre). Ils pourraient être les héritiers de leur mère (ce qui n'est pas écrit) ou d'une tante paternelle...
Enfin, en 1300, on note un amortissement de onze deniers de cents donnés par Monseigneur (?) Renaud de La Rivière à l’abbaye des Roches sur quelques fonds situés près de l’abbaye (Marolles p 752). S'agit-il du Renaud de la Mothe qui apparait 18 ans plus tôt avec son frère Jean ?
En conclusion, les La Rivière sont de petits seigneurs nivernais qui apparaissent au tournant de l’an mil. L’abbaye des Roches près de Myenne était située à quelques kilomètres seulement de Donzy et le château de La Rivière était planté sur la commune de Couloutre, aussi dans le canton de Donzy. Il semble qu’une alliance les mène vers Chatel-Censoir mais c’est à Perroy, commune située entre celle de Donzy et de Couloutre qu’est construite la maison forte de la Motte-Josserand. Les La Rivière occupent finalement un espace assez restreint à l’est de Donzy.
Plusieurs érudits ont pensé qu’il fallait rattacher cette famille aux seigneurs de Donzy dont ils étaient probablement les fidèles. Aucun indice, si ce n’est la proximité géographique, ne plaide en faveur de cette thèse. L’onomastique est différente : les prénoms utilisés chez les Donzy sont Hervé et Geoffroy alors qu’on préfère Gymon, Bureau et Jean chez les La Rivière.
La proche famille de Bureau de La Rivière :
On retrouve les aïeuls de Bureau de La Rivière dès le debut du XIVe siècle dans le Donziais. La liaison avec leurs homologues du siècle précédent n'a pas été effectuée faute de document. Remarquons simplement, sans faire d'hypothèse supplémentaire, qu'au XIVe siècle, Charles de La Rivière fils de Bureau, chambellan des rois Charles V et VI, reçoit hommage pour la Motte-Josserand.
Bureau x Aremburge :
Bureau de La Rivière est né vers 1260. Il est l’époux d’Aremburge dont on ne connait pas les origines.
Selon le site "Terres et seigneurs en Donziais", Bureau était seigneur de Champallement (peut-être par son épouse) et bailli du Nivernais.
Bureau et Aremburge ont eu au moins un fils :
- Jean qui suit ;
Bureau est mort avant 1291. En 1309, un Guillaume des Barres, seigneur d'Apremont sur la commune de Cuffy et de La Guerche, est exécuteur testamentaire de Bureau de La Rivière (A de Villenaut[15] p 410). Il s'agit peut-être d'un de ses neveux ce qui donnerait un indice supplémentaire pour rattacher Aremburge à la famille de Guillaume des Barres marié à Agnès, l'héritière des seigneurs de Champallement (Voir B. Colas [16]).
Aremburge épouse en secondes noces Guillaume Pioche, chevalier du Nivernais, qui apparait dans les chartes du dernier quart du XIIIe siècle. Il tient une part de 20 livres sur l’atelier monétaire de Nevers, achète en 1288 la seigneurie de Brinon à Hugues Bezors, gendre d’Agnès de Challement (Lespinasse II).
En 1291, Guillaume Pioche, chevalier, donne sa maison forte de Brinon et 200 L de terre à sa fille Marguerite mariée à Jean de la Rivière (Marolles p 137).
En 1295, Guillaume Pioche, seigneur de Brienon et noble Aremburge, dame de La Rivière, sa femme, veuve de Bureau de La Rivière, se font donation mutuelle de leurs biens (Marolles p 325). L’époux survivant devaient conserver tous leurs biens quitte ensuite à les remettre à leurs neveux (Lespinasse II p 376). Peut-être qu’à cette époque, la fille de Guillaume Pioche, Marguerite, est déjà décédée.
Jean x Isabeau de Chassin :
Jean de La Rivière est né vers 1285. Il est l’époux de Marguerite Pioche puis d’Isabeau de Chassin qui lui apporte la terre de Treigny.
En 1302, Jean déclare tenir la haute justice sur sa terre de Flay, obtenue du comte contre 120 livres tournois (Marolles p 247).
En 1303, le roi autorise le comte de Nevers et six de ses chevaliers dont Jean, seigneur de La Rivière, à quitter son armée de Flandre (Marolles p 51).
En 1308, Jean, sire de Brinon, est présent à une sentence arbitrale rendue contre Erard de Thianges (Lespinasse II p 364 et 365).
Le mardi avant Pâques 1311, Jean de la Rivière et son fils donnent des biens à l’abbaye de l’Epeau près de Donzy (Marolles p 751).
Jean a été marié à :
-
Marguerite Pioche d'où :
- Jeanne, dame de Brinon, femme d'Hugues de Chatel-Perron (Lespinasse II p 491) ;
-
Isabeau de Chassin d'où
- Jean qui suit ;
- Bureau, seigneur de Perchin et Champlémy, marié à Anne de la Paulmière d’où Jean, Bureau (qui, selon Marolles p 752, partagent les biens de leur oncle Guilaume de La Paulmière en 1380) et des filles ; Avant 1333, Bureau et sa femme, Agnès de la Paulmière, vendent des terres, prés et vignes situés en la paroisse de Seuilly, à Christophe et Nicolas Les Paulmiers, frères, à cause qu’ils provenaient d’Agnès (Marolles p 752) ;
- Isabeau x Guyot de Saint-Vérain. En 1324, Guyot de Saint-Vérain, seigneur d’Asnois, donne quittance à Jean et Bureau de la Rivière pour le mariage avec Isabeau, leur sœur.
Jean est mort en 1327 et enterré dans le cœur de l’église de l’abbaye de l’Epeau (Marolles p 752).
Jean x Isabeau d’Angerrant :
Jean, marié à Isabeau d’Angerrant, est né vers 1310 et mort entre 1346 et 1349.
En 1326, Jean de La Rivière le Jeune, au nom de Bureau son frère, avoue tenir en fief de noble seigneur Girard de Châtillon des terres dans la paroisse de Champallement (Marolles p 144).
En 1333, Jean de La Rivière, fils de Jean et d’Isabeau Chassin, fait donation des bois de Boulès dans la paroisse de Baigneaux à l’abbaye de l’Epeau (Marolles p 752).
En 1335, don fait à Gilles de Miniers du droit d’usage au bois de Perroy, par Jean de la Rivière (Marolles p 753).
Jean et Isabeau ont eu pour enfants :
- Jean, grand chambellan de Charles V ; Il épouse Marguerite de Préau dont il n’a pas eu d’enfant ; Il est mort outre-mer en 1365 ;
- Bureau qui suit ;
- Marguerite, abbesse de Jouarre puis de Montivilliers.
En 1339, Jean de la Rivière fait son testament (Marolles p 753).
La famille d’Isabeau d’Angerrant :
Les d’Augeron/Angerrant ne sont pas parfaitement connus et les généalogies de cette famille divergent. Le père d’Isabeau, Hugues, est probablement le chambellan du roi Louis X le Hutin et son exécuteur testamentaire en 1316.
En 1323, Hugues d’Angerrant rend hommage au comte de Nevers pour sa terre de La Grange (Marolles p 195).
La mère d’Isabeau, issue de la famille de Vaucemain, est une protégée de Clémence de Hongrie, seconde épouse du roi Louis X le Hutin. Son oncle supposé, Louis de Vaucemain, est chanoine de Chartres et conseiller du roi Philippe VI de Valois avant de devenir évêque de Chartres en 1349.
Isabeau est morte en décembre 1363. Elle est enterrée en l’église de Saint-Maur-les-fossés (Lebeuf [17] II p 441).
Bureau, chambellan de Charles V et Charles VI :
Bureau est né vers 1340 et il est mort le 16 août 1400. C'est un homme politique qui a servi sous deux rois : Charles V et Charles VI. Il a eu l’honneur d’être inhumé aux pieds du roi Charles V à Saint-Denis.
C’est probablement par l'intermédiaire de Louis d'Angerrant, évêque de Chartes (1360 - 1368) puis de Beauvais (1368 - 1375), leur oncle, que les frères de La Rivière entrent au service du dauphin en 1358. Au printemps 1364, Jean, l'aîné, est nommé premier chambellan du roi, et à sa mort, Bureau lui succède (site "Les Valois directs" [18]).
Bureau est marié (par Charles V ?) à l'héritière de la maison d'Auneau. Le 7 novembre 1361, le futur Charles V fait don de 1000 livres à Bureau de la Rivière à l’occasion de son mariage (H. Stein).
Outre la charge de premier chambellan qu'il lui confie, le roi Charles fait de Bureau le maître de son écurie, le surintendant de ses finances, et l'introduit dans son conseil secret (Moréri p 226).
Sous Charles V, Bureau est chargé de maintes missions diplomatiques mais prend également part aux campagnes militaires au côté de Bertrand du Guesclin (Site "Les Valois directs").
Le 13 juin 1366, Charles V fait don à Bureau des terres et château de Césy près de Joigny en Bourgogne (A.Lefebvre [19]).
Le 20 octobre 1370, Perrenelle, femme de Clément Rouaut dit Tristan, vend les terres de Saint-Maurice-en-Thizouaille et de Corvol-d'Embernard, sauf l'usufruit à Jeanne veuve de Simon de Thouars, à Bureau de la Rivière, seigneur de la Rivière, et à Marguerite, dame d'Auneau, sa femme (Carré [20]).
En 1371, Bureau de la Rivière cède aux religieux de l’Epeau des biens dans la seigneurie de Chassin en la paroisse de Treigny qu’il avait acheté au chancelier Nicolas Braque (Marolles p 753).
Ruines de l'abbaye de l'Epeau près de Donzy
Bureau de La Rivière est l'homme du roi, et du roi seul. En 1373, il refuse d'entrer au service du duc de Bourgogne Philippe le Hardi, frère de Charles V, qui lui offre une pension annuelle de huit cents livres à condition qu'il lui prête hommage (site "Les Valois directs").
Le roi Charles V décide, au mois d'octobre 1374, qu'après son décès, La Rivière resterait dans sa charge et qu'il ne serait rien délibéré dans le conseil sans lui. La garde du trésor royal ainsi que la première place au conseil de tutelle lui sont confiés (F. Autrand [21] p 14).
En 1378, Bureau participe à la campagne contre Charles le Mauvais, roi de Navarre, auprès de Philippe le Hardi et de Bertrand du Gesclin (A. Lefebvre).
En février 1379, Bureau de la Rivière est désigné premier commissaire du traité à constituer entre Charles V et Jean, roi de Castille (Moreri p 227).
En 1380, après la mort de Charles V, Bureau est accusé de haute trahison et d'intelligence avec les Anglais. Défendu par Olivier de Clisson, qui lui doit son épée de connétable, il ne devient pas victime du pouvoir judiciaire aux ordres des passions politiques (Carré p 94) Toutefois, il est obligé de disparaitre pour un temps de la scène politique (F Autrand p 21).
Selon Françoise Autrand (p 156), Bureau est auprès de Charles VI lorsqu’en 1386, son oncle Philippe de Bourgogne lui présente Isabeau, future reine de France, et c’est lui qui recueille les premières impressions royales sur la jeune Bavaroise.
En 1388, Charles VI, désormais âgé de 20 ans et se considèrant capable de gouverner son royaume, écarte ses oncles Jean et Philippe et rappelle Bureau de La Rivière au Conseil (F Autrand). Il le choisit même comme un de ses principaux ministres.
En 1389, Bureau de La Rivière accompagne le roi Charles VI dans un périple de 6 mois qui les conduit dans ses états du sud (F. Autard).
En 1392, Olivier de Clisson tombe dans un guet-apens monté par son cousin Pierre de Craon (sûrement téléguidé par Jean IV de Bretagne). Olivier n’est que blessé mais charles VI et ses principaux conseillers (les Marmousets, dont Bureau de La Rivière, qui mènent sa politique depuis plusieurs années) décident d’une guerre contre le duc de Bretagne. Malgré la réticence des oncles du roi, une armée s’ébranle en août. Le roi Charles VI est atteint de sa première crise de folie dans la forêt du Mans. Ses oncles, et principalement Philippe le Hardi duc de Bourgogne, reprennent en main le pouvoir. Bureau de la Rivière est obligé de se retirer des affaires royales et se refugie dans son château d’Auneau. Jean des Barres reçoit mission de l’arrêter et de le garder prisonnier (Villenaut [22] p 381). Il ne doit la vie sauve qu’à un retour de lucidité du roi. Dès lors, il ne participe plus au gouvernement de Charles VI.
En 1392, Bureau de la Rivière, de Marcy et de Thory-en-Puisaye fait hommage au comte de Nevers pour Thory, Marcy et Nannay (Marolles).
Le 28 avril 1395, aveu pour Gournay de Bureau, seigneur de La Rivière, à Louis, duc d’Orléans, comte de Valois, Blois et Beaumont, frère du roi Charles VI (A.N. S 2351, n° 23 d’après "Racines et histoire" [23]).
Entre septembre 1400 et janvier 1401, lettres de rémission pour Bureau de La Rivière, chevalier, chambellan du roi, et ses deux valets, ayant tué Jean d'Angeliers, près Neuvy-sur-Loire, à la suite de querelles et de défis entre seigneurs au sujet d'un mariage (Chastellux p 135).
La belle-famille de Bureau :
L’épouse de Bureau, Marguerite, dame d’Auneau et de Rochefort, est la fille et l’héritière de Gui et de Marguerite de Pontchevron, parente des comtes de Dreu. Elle est née vers 1346 et décédée après 1418.
Les seigneurs d’Auneau descendent des Gallardon, eux-mêmes issus des Le Riche et des Montlhéry.
Marguerite devient la première dame d’honneur de la reine Isabeau de Bavière. Les chroniqueurs de l’époque vantent ses mérites (H. Stein).
Les fiançailles entre les deux jeunes gens ont lieu le 8 mars 1360 (acte passé devant notaires au châtelet de Paris suivant Armand Lefebvre).
Bureau et Marguerite ont pour enfants :
- Charles (filleul du roi Charles V) qui épouse Blanche de Trye, dame de Dammartin puis Isabeau de la Trémouille, veuve de Pierre de Tourzel d'Alégre. En 1409, hommage au comte de Nevers pour la maison forte de Marcy (Marolles). En 1413 puis en 1418, hommages à Charles de La Rivière du fief de la Motte de Villiers (La Motte-Josserand) par Jean Gentil (Marolles p 754). Il meurt sans postérité en 1432 disent les uns, en 1440 disent les autres. Le 29 avril 1444, un inventaire de ses biens est dressé dans le baillage de Chartres, à la requête de Perrette, sa sœur et de Waleran de Châtillon, son neveu.
- Jacques, sire d'Auneau, marié à Jeanne de Damas ; Il est emprisonné par les Bourguignons, en 1413, à cause de sa fidélité au dauphin.
- Jeanne, citée pour sa grande beauté, épouse de Jacques de Châtillon, seigneur de Dampierre, d'où Waleran de Châtillon. Elle est veuve dès 1426 ;
- Burelle/Perrette, femme de Guy, sire de la Roche-Guyon, mort à Azincourt en 1415. En 1389, à la fête des dames, elle tient compagnie au futur duc de Bourgogne, Jean sans peur, cousin germain du roi. Plus tard, elle soutient le dauphin Charles contre les Bourguignons (F Autrand) ; Première dame de la Reine Marie d'Anjou (A. Lefebvre). Elle survit à ses frères, devient dame de Corvol et a plusieurs enfants. En 1446, elle fait hommage pour Auneau et Charny. En 1463, elle vend les terres d’Auneau et de Rochefort. Elle est morte avant 1475.
- Deux enfants morts en bas âge d’après le testament de leur mère.
Selon Armand Lefebvre, Marguerite teste en 1397.
En 1417, Marguerite fait un pacte de neutralité avec Jean le bon, duc de Bourgogne, qui permet d’éviter l’occupation du château d’Auneau par l’envahisseur Anglo-bourguignon (A. Lefebvre).
En 1418, la reine Isabeau de Bavière confisque les terres de Druy, la Rivière et Marcy à Marguerite d’Auneau et à son fils Charles de Dammartin. Elle confie ces terres au comte de Nevers ([24] p 329).
Marguerite décède donc après 1418. Elle devait reposer auprès de son mari ou, selon son testament, à l’abbaye de Saint-Maur les fossés. A cause des troubles existants en France à l’époque de sa mort, elle est inhumée dans l’église du prieuré d’Auneau (Lefebvre).
Bibligraphie :
[1] La sépulture de Bureau de La Rivière à Saint-Denis 1919 Henri Stein dans Revue des études historiques
[2] Bureau de la Rivière, favori de Charles V et Charles VI (13??-1400) 1899 Auguste Picard
[3] Notice historique sur la Chatellenie d'Auneau (Eure-et-Loir), érigée en baronnie en 1603 1890 Armand Lefebvre
[4] Dictionnaire de la Noblesse 1866 F. A. Aubert de La Chesnaye-Desbois tome XII
[5] Le grand dictionnaire Historique Moréri tome 9
[6] Inventaire des titres de Nevers 1873 Abbé de Marolles
[7] Maison La Rivière terres et seigneurs et Donziais
[8] Charles V Georges Bordonoves lesroi qui ont fait la France
[9] Recherches sur l'histoire de Chatel-Censoir 1880 M.E. Pallier dans Bulletin de la Société des sciences historiques et naturelles de l'Yonne Volume 34
[10] Cartulaire général de l’Yonne 1854 - 1860 Maximilien Quantin tome I (désormais CY)
[11] Recueil de pièces pour faire suite au cartulaire général de l'Yonne 1873 Maximilien Quantin (désormais CY III)
[12] Le Nivernais et les comtes de Nevers (1909 – 1914) R Lespinasse II
[13] Chartes nivernaises du comte de Chastellux, archives de Chastellux... René de Lespinasse (désormais Chastellux) 1896 Bulletin de la Société nivernaise des lettres, sciences et arts tome 17
[14] Cartulaire du prieuré de la Charité-sur-Loire 1887 René de Lespinasse
[15] Le nobiliaire du Nivernois 1900 Adolphe de Villenaut
[16] Une famille, un château : Champallement du Xe au XIIe siècle 2010 Brigitte Colas
[17] Histoire de la ville et de tout le diocèse de Paris 1883 abbé Lebeuf tome 2
[18] Site Les Valois directs
[19] Nouvelle note sur Bureau de La Rivière et sa famille 1895 Armand Lefèbvre
[20] Notice sur Corvol-d'Embernard 1909 Carré dans Mémoires de la Société académique du Nivernais tome XVI
[21] Charles VI 1984 Françoise Autrand
[22] Le Barrois des Barres 1894 Adolphe de Villenaut dans Bulletin de la Société nivernaise des lettres, sciences et arts tome XVI
[23] Page "Famille de La Rivière" du site Racines et Histoire
[24] Le Nivernais pendant la guerre de cent ans 1925 H de Flamare tome II
Commentaires
tentative d'identification d'Aremburge épouse de Bureau 1er
Bonjour,
Tout d'abord félicitations pour vos remarquables travaux. Mais je dois être court.
La famille de la Rivière est une branche de notre arbre familial.
Je me suis heurté, effectivement, au problème posé par Aremburge.
Comme le suggère "Terres et Seigneurs en Donziais", Champallement pourrait être la clé de l'énigme.
Je vous invite à consulter le travail sur Champallement fait par Brigitte Colas (http://www.cecab-chateaux-bourgogne.fr/Documents/Articles/Chastels-3/cha....
Elle arrive inéluctablement à Agnès de la Guerche, donc à Guillaume des Barres. Champallement, me semble-t-il, ne peut arriver chez les de la Rivière que par un apport matrimonial...et il n'y a qu'Aremburge pour réaliser cet apport.
Sur un autre point, le mariage de Jacques de la Rivière avec Jeanne Damas, fille d'Hugues et de Philiberte de Crux : Moreri le mentionnait ; les travaux de P. Louis Laîné sur la généalogie de la maison de Damas (en ligne) mentionnent un seul mari : Philibert de Villers-la-Faye qui décède en 1402, ouvrant la possibilité d'un 2ème mariage ?
Bien cordialement. Gilbert Moine